Sixième semaine de hausse consécutive pour l’indice S&P500 (SPX), qui termine sa séance de vendredi sur un nouveau record historique, il en a déjà réalisé près de 50 cette année. Le narratif du moment n’évolue guère et fonctionne à merveille. La géopolitique reste inquiétante, le marché la tient à distance en l’état, il suffit de voir ce que fait le pétrole pour s’en convaincre. Les statistiques macro-économiques américaines rassurent chaque semaine un peu plus et la saison 3 des résultats trimestriels de sociétés a démarré de façon plutôt chaotique (par exemple ASML vis-à-vis de Taiwan Semi) mais si l’on fait un pas en arrière, on constate que globalement les résultats sont meilleurs que prévu. Bien moins visible dans les médias ces jours, mais toujours aussi fondamentale, la politique monétaire des banques centrales, Fed en tête, redevient progressivement accommodative, les acteurs du marché des actions adorent cela, le FOMO (Fear Of Missing Out) fait le reste, bienvenue dans un monde où le ciel ne semble plus faire peur aux arbres.
La séance de trading de vendredi est calme, les mastodontes de la tech sont recherchés, notamment Apple. Netflix décolle de 11% après avoir publié de très bons résultats jeudi soir et annoncé 5,1 millions de nouveaux abonnés payants sur les trois derniers mois, beaucoup l’avaient manifestement enterrée trop tôt. Le podium du jour du SPX se compose des services de communication, de l’immobilier et des utilities. Le Nasdaq100 (NDX) ne se trouve désormais plus qu’à 1,7% de son plus haut de tous les temps, en parallèle la volatilité recule significativement, le VIX perd 5,6% à 18,03, sa moyenne mobile à 50 jours se situe tout près, à 17,94. Le ratio put/call chute lourdement de 0,77 à 0,42, il nous indique que tout le monde se détend sur le marché des options et ne considère guère plus de stratégies de protection, un signe plutôt préoccupant et à suivre, ce d’autant que le MOVE, le pendant obligataire du VIX, persiste à s’inquiéter et progresse même légèrement vendredi.
Au chapitre obligataire, le rendement du 10 ans US évolue ce matin à 4,09%, sa 100 jours est à 4,04%, sa 200 jours à 4,17%. Le Dollar Index (DXY) traite à 103,58, il parait tenu en respect par sa moyenne mobile à 200 jours qui se situe à 103,80. La paire EUR/USD est à 1,0856, elle a cassé sa 200 jours qui évolue actuellement à 1,0872. Le pétrole n’y arrive décidément pas, les attentes de demande d’or noir ont récemment été révisées à la baisse, elle impactent clairement le baril malgré les tensions actuelles au Moyen-Orient. Le baril de WTI Light Crude à 69,72 dollars ce matin.
L’or en revanche se porte comme un charme, la relique barbare grimpe à 2732 dollars l’once, malgré des rendements obligataires en rebond et un dollar plutôt fort, dans ce cas précis le Moyen-Orient semble avoir un impact.
Au chapitre de la macro, les mises en chantier de septembre aux Etats-Unis ont été légèrement supérieures au consensus, tandis que les permis de construire ressortent inférieurs aux attentes. Les données sur le logement ont été mitigées cette semaine après une légère hausse du sentiment des constructeurs de maisons, mais une forte baisse hebdomadaire des demandes de prêts hypothécaires. Raphaël Bostice de la Fed déclare qu'il n’est pas pressé d'atteindre le taux neutre, qu'il a fixé entre 3% et 3,5%.
La banque centrale chinoise (PBOC) réduit son taux de prêt de référence dans le cadre des mesures visant à relancer la croissance économique. Le taux préférentiel des prêts à un an est abaissé à 3,1% contre 3,35%, tandis que le taux préférentiel des prêts à cinq ans est réduit à 3,6% contre 3,85%, c’était attendu mais un peu plus agressif que prévu.
Au menu macro-économique du jour, on démarre avec l'indice des prix à la production en Allemagne (plus faible que prévu), puis l'indice des indicateurs avancé suivra aux Etats-Unis (16h00).
Boeing propose 35% d'augmentation de salaire sur quatre ans pour mettre fin à la grève, mais la partie retraites reste en discussions. IBM publie de nouveaux modèles d'IA pour les entreprises. Rupture de barrage au Brésil: Vale et BHP proposent 30 milliards de dollars.
Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en ordre dispersé. Tokyo égare 0,07% à la cloche, Hong Kong recule de 1,39%, Shanghai monte de 0,23%, Séoul gagne 0,43% et le Nifty50 rend 0,51%. Le future SPX recule un chouia tandis que l’Europe ouvre en repli de 0,4%.
Les publications de résultats trimestriels de sociétés augmentent le rythme cette semaine avec notamment SAP, L'Oréal, Roche, Hermès, Unilever et Sanofi en Europe. GE Aerospace, Tesla, Coca-Cola, T-Mobile US ou IBM aux Etats-Unis. L’agenda économique sera léger en comparaison avec entre autres la décision de politique monétaire de la Banque du Canada mercredi, puis les très suivis indicateurs d'activité PMI des grandes économies jeudi, avant de finir aux Etats-Unis avec les commandes de biens durables et le sentiment des consommateurs de l'Université du Michigan vendredi. L’élection présidentielle américaine approche, elle est de plus en plus serrée selon les sondages et accapare beaucoup l’attention médiatique, le marché en revanche rappelons-le en tient compte à court terme dès après l’élection, puis en moyenne 30 jours après il focalise à nouveau sur les fondamentaux macro et micro-économiques, quel que soit le vainqueur. En revanche, il est important de suivre la partie législative, qui impactera forcément les différents secteurs sur le terme.