Septembre 2024 est un mois de contrastes pour les indices d’actions. La fin du monde boursière guette en première semaine, tout semble oublié en fin de seconde, la troisième devrait jouer le rôle d’arbitre, elle sera pavée de banques centrales avec sur la grande scène la Fed mercredi soir.
C’est un euphémisme que de parler de renversement brutal de tendance sur les cinq dernières séances de trading. Le Nasdaq100 (NDX) réalise sa meilleure semaine depuis le 23 novembre, le S&P500 (SPX) n’est plus qu’à 1% de son record historique et le Russell2000 (RTY) est à nouveau la coqueluche d’investisseurs à l’appétit au risque retrouvé. Les statistiques macro-économiques de la semaine passée sont plutôt encourageantes, un atterrissage en douceur de l’économie américaine reste probable et le Wall Street Journal (WSJ) instille le doute dans les esprits jeudi en publiant un article qui ouvre la voie à une baisse de 50 points de base d’un coup ce mercredi soir. Le marché en tient compte, l’article est signé par Nick Timiraos, le relais officieux de la Réserve Fédérale lorsque cette dernière souhaite faire passer un message. Quoi qu’il en soit dans deux jours, au-delà de l’amplitude de la baisse de taux, cela marquera tout d’abord le début tant espéré d’un nouveau cycle de politique monétaire de la première banque centrale du monde, en parallèle nous suivrons attentivement le discours de Jerome Powell qui suivra l’annonce, dans l’espoir d’en savoir plus quant aux prévisions de réductions futures ainsi que la vue de la Fed sur la croissance et l’inflation.
Les indices américains d’actions réalisent une manita, ils bouclent leur 5ème séance consécutive de hausse vendredi soir, tous les secteurs du SPX progressent avec sur le podium du jour les utilities, les services de communication et les industrielles. La tech ne figure qu’en 10ème position sur 12, on est tenté de dire « tant mieux », d’ailleurs l’indice S&P500 équipondéré (SPW) progresse de 0.95% sur la journée, il fait nettement mieux que le SPX et confirme une nouvelle fois que les investisseurs élargissent le cercle de leurs investissements, les 7 magnifiques sont du coup mitigés.
Le NDX confirme la cassure de sa moyenne mobile à 50 jours après avoir franchi sa 100 jours mercredi. Les petites capitalisations sont recherchées, cela sent la baisse de taux à plein nez sur ce segment, le Russell2000 (RTY) réalise une puissante accélération à la hausse vendredi, casse brutalement sa 50 jours, n’est pas suracheté et peut viser rapidement les 2237 points contre une clôture à 2182 pts. Rebond moins marqué de l’indice Stoxx Europe 600 (SXXP) mais il casse tout de même sa 100 jours à la cloche de vendredi. En Suisse, le SMI semble avoir remporté la bataille contre sa 100 jours, il peut désormais se concentrer sur sa 50 jours qui évolue à 12137 points, niveau actuel de l’indice 12014 pts.
La volatilité en mène de moins en moins large, le VIX perd 3% supplémentaires vendredi, il clôture à 16.56 pts, son prochain niveau de support se situe à 15.71 pts. Le ratio put / call ne fait pas mieux, il recule encore, était-ce possible? et nous apprend donc que les traders en options se concentrent de plus en plus sur les calls, en boxe on appelle ça baisser sa garde, je vous laisse terminer le raisonnement.
Sur le front obligataire, le rendement du 10 ans US évolue à 3.64%, il est pris en tenaille entre sa résistance de 3.67% et son support à 3.60%, mon petit doigt me dit que la situation va se décanter mercredi à 20 heures, allez savoir pourquoi.
Les Fed Funds sentent l’imminence du money time, ils prédisent désormais 50% de probabilités d’une baisse de 50 points de base par la Fed mercredi soir, faites vos jeux…
Le dollar est aussi sur le pont, le billet vert en mène de moins en moins large, le Dollar Index (DXY) traite à 100.74, son principal support se situe à 100.61. La paire eur/usd évolue à 1.1118, prochaine résistance 1.1155. Le pétrole ne parvient pas à franchir le niveau de 70 dollars le baril de WTI Light Crude, tandis que l’or se prend pour Icare et atteint 2589.70 dollars l’once ce matin, pour revenir actuellement à 2584$. L’imminence de la baisse de taux de la Fed conjuguée à la faiblesse du billet vert valident cette hausse, ce d’autant que la relique barbare est probablement l’unique valeur refuge qui fonctionne correctement ces temps.
Au chapitre macro-économique, les résultats préliminaires de l'enquête de l’université du Michigan d'août sur le climat de consommation sont supérieurs aux attentes, grâce à l'amélioration des conditions actuelles et des attentes. Le communiqué indique que les consommateurs restent prudents, mais que les conditions d'achat des biens durables se sont améliorées grâce à une meilleure perception des prix. Les prévisions d'inflation à un an ont reculé, bien que les prévisions à 5 ans aient légèrement augmenté. Par ailleurs, les prix à l'importation et à l'exportation du mois d'août ont tous deux baissé plus que le consensus. Cette semaine, nous observerons notamment les ventes au détail, les données sur le logement et les premières impressions régionales sur l'industrie manufacturière pour le mois de septembre. Les ventes au détail devraient faire l'objet d'une attention particulière étant donné la surveillance accrue de la Fed sur les risques de croissance. La décision du FOMC mercredi soir est le principal événement macroéconomique de la semaine. C’est un moment important de cette année boursière 2024. De son côté, la Banque d'Angleterre devrait laisser ses taux inchangés jeudi, après les avoir réduits de 25 points de base lors de sa réunion précédente en juillet. La Banque du Japon annonce sa décision sur les taux vendredi, le marché prévoit un statu quo et gardera ceci-dit un œil très attentif sur ce dossier, tout un chacun se rappelle le pataquès de début août provoqué notamment par la BoJ et le yen.
On reste dans le domaine de la macro avec une Chine qui semble de plus en plus mal en point. Les ventes au détail publiées ce weekend sont faibles, la production industrielle moins forte qu’attendu et les prix de l’immobilier continuent de baisser. De plus en plus d’économistes revoient leurs prévisions de croissance en-dessous de 5%, l’objectif fourni par Pékin en début d’année. Même la banque centrale (PBoC) se voit forcée de communiquer ce weekend en expliquant que la lutte contre la déflation devient une priorité, reste désormais à passer aux actes.
Au menu macro-économique du jour, l'indice Empire Manufacturing sera publié à 14h30 aux Etats-Unis.
La fusion d'Unicredit et de Commerzbank apporterait une valeur ajoutée à toutes les parties prenantes, déclare Orcel au Handelsblatt. Davide Campari plonge en bourse après les commentaires de son CEO sur la faiblesse du trimestre pour le secteur. Intel peut prétendre à 3,5 milliards de dollars de subventions pour la fabrication de puces destinées à l'armée américaine. Fitch et Moody's vont abaisser la notation de Boeing en cas de grève prolongée. Eli Lilly obtient l'approbation de la FDA américaine pour un traitement contre la dermatite atopique. Walt Disney et DirecTV concluent un accord qui rétablit la programmation pour 11 millions d'abonnés à la télévision par satellite. L'Inde accuse Samsung et Xiaomi de collusion avec Amazon et Flipkart.
Cette nuit et ce matin en Asie, de nombreux marchés sont fermés, Hong Kong grappille 0.16% tandis que le Nifty50 traite autour de l’équilibre. Le future SPX évolue en très léger repli et l’Europe ouvre autour de l’équilibre également.