Wall Street navigue aux instruments. Les nouvelles manquent ces jours et le marché attend les annonces de la Fed, de la Banque d’Angleterre et de la Banque du Japon, plus tard dans la semaine. Le thème du moment reste d’actualité, on recherche les secteurs sensibles à la réouverture des économies, tout en se positionnant en vue d’un retour de l’inflation. À ce propos, ça se calme un peu du côté du marché obligataire, le rendement de l’emprunt US à 10 ans recule légèrement à 1,60% (effet AstraZeneca?) et le MOVE Index, le pendant obligataire du VIX, se replie aussi. Les volumes d’échanges restent faibles sur le NYSE, avec 12,5 milliards de titres traités, on s’ennuie ferme hier pour être franc. Alors oui, quelque activité de fusions & acquisitions est à signaler, mais le flux de nouvelles reste désespérément ténu. Et dans ce contexte de taux obligataires en léger recul, les indices d’actions en profitent pour poster de nouveaux records historiques à la cloche (S&P500 (SPX), Dow Jones, Russell2000 (RTY)).

Amis du VIX prêtez attention! Le célèbre indicateur de la volatilité du SPX clôture en recul de 3,3%...à 20,03. Je vous laisse conclure…

Ça chauffe pour AstraZeneca en Europe. L'Allemagne, la France, l'Italie, l'Espagne et beaucoup d'autres pays ont suspendu l'administration de son vaccin, celui dont elles possèdent le plus de réserves. En cause, des cas de thrombose et d'embolie signalés sur des personnes vaccinées, dont quelques-uns fatals. Au 10 mars, 30 cas sur 5 millions de personnes vaccinées, selon l'Agence européenne du médicament. En ajoutant le Royaume-Uni et sur la base de ce qui est cité dans la presse britannique ce matin, il y aurait eu une quarantaine de cas recensés sur quasiment 17 millions de personnes à qui ce vaccin a été administré. Pour l'agence de santé du Royaume-Uni «le nombre de thromboses signalées après l'administration du vaccin n'est pas supérieur au nombre de thromboses qui se seraient produites naturellement dans la population vaccinée». Les malheurs d'AstraZeneca risquent de dominer la réunion des ministres européens de la santé qui se tient aujourd'hui. L'Espagne, le Portugal, Chypre, le Venezuela et la Slovénie ont rejoint la liste croissante des pays qui ont cessé d'utiliser le vaccin. L'OMS réaffirme qu'il n'y a aucun lien entre le vaccin Astra et les effets indésirables. L'EMA se réunira à nouveau jeudi.

Malgré ces revers, l'Union européenne voit une lumière au bout du tunnel de la pandémie. L'Union publiera demain un document faisant état de progrès dans la réduction des infections, ce qui «ouvre la perspective d'une levée des restrictions». Le mois prochain, l'ECDC prévoit de publier un système d'échelons tenant compte des progrès réalisés par chaque membre. En attendant, la recrudescence de la contagion oblige certains à prolonger ou à réimposer des restrictions, et les problèmes liés à Astra pourraient retarder d'un mois les objectifs d'inoculation.

La France continue d'être relativement optimiste quant à la façon dont son économie a résisté aux confinements. La Banque de France relève ses prévisions de croissance du PIB pour 2021 de 4,8% à 5,4% et déclare que l'activité à la fin de l'année dernière a mieux résisté que prévu. Les nouvelles projections sont prudentes, car elles sont basées sur l'hypothèse que les restrictions restent en place pendant le premier semestre. Le gouvernement a l'intention d'assouplir les restrictions à partir de la mi-avril.  

Selon l'OMS, la transmission du virus a fait un bond de 11% dans le monde au cours de la semaine écoulée, cinq régions sur six ayant signalé une augmentation. Le Japon va recueillir davantage de données avant de décider d'approuver ou non la vaccination par Astra. Le premier ministre estonien, Kaja Kallas, a été testé positif. Le Connecticut accélère le déploiement du vaccin en fonction de l'âge, et prévoit que toute personne âgée de plus de 16 ans sera éligible d'ici le 5 avril.

Le sondage ZEW de confiance des milieux financiers allemands est sans aucun doute l'événement principal de la matinée en Europe (11h00). Aux Etats-Unis, les ventes de détail (13h30), la production industrielle (14h15), l'indice immobilier de la NAHB et les stocks d'entreprises (15h00) sont programmés.
Les prévisions 2021 de Zalando dépassent les attentes. Fitch abaisse à «BBB-» la notation crédit de Siemens Gamesa. La Chine semble vouloir maintenir ses géants de la technologie sous pression. Hier, Pékin demande à Alibaba de céder ses actifs dans les médias. Volkswagen veut vendre 1 million de véhicules électriques en 2021. Les revenus de la banque d’investissement de Crédit Suisse sont en hausse de plus de 50% depuis le début de l’année. Le titre est indiqué en hausse de 2.5% dans le pré-marché.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent tous en hausse. Tokyo progresse de 0,52% à la cloche, Hong Kong avance de 0,56%, Shanghai gagne 0,77% et Séoul s’adjuge 0,70%. Le future SPX est en très légère hausse et l’Europe est indiquée en progrès de 0,2% à l’ouverture de 9 heures. Sur le front des monnaies, c’est calme avec une paire eur/usd à 1,1924. Le pétrole recule légèrement, à 64,67 dollars le baril de WTI Light Crude. L’or stagne à 1729 dollars l’once, il n’y a guère que le Bitcoin pour animer les débats, qui a perdu 10% depuis son top du weekend. La Fed est pour demain, le marché devrait se mettre en mode attentiste d’ici là.