Gonet: l'actualité des marchés au 13 novembre

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Nasdaq -0,65%, Dow -1,08%, SPX -1%, Russell -1,6%, SOX -1,3%, Eurostoxx -1,12%, SMI -0,34%.

Wall Street recule, tenue en respect par le virus. La ville de Chicago annonce un confinement partiel de 30 jours alors que maire de New York, Bill Deblasio avertit se préparer à fermer les écoles de la ville si le nombre d’infections continue d’augmenter. Du côté du président élu Joe Biden, on continue d’évoquer un confinement national de 6 semaines, sachant que cela n’est probablement que pure rhétorique, M. Biden ne pourrait le décréter qu’à partir du 20 janvier, le vieux briscard est probablement en train de se positionner en père de la nation. Cerise sur ce gâteau fort peu gouteux, l’administration Trump annonce se retirer des négociations bipartisanes sur un plan de relance budgétaire, les rats semblent sur le point de quitter le navire républicain, qui se fissure de partout. Dans cette atmosphère digne des idées noires de Franquin, un des rares secteurs à s’en sortir est celui des actions chinoises cotées Downtown Manhattan, bon nombre d’entre elles profitant de publications de résultats encourageantes et aussi des chiffres réellement impressionnants des ventes réalisées lors du single day. Les actions de valeur sont délaissées, on se remet à douter dans les salles de marché que l’économie va se relever avec un vaccin. Ceci dit, l’Europe reste à ne pas négliger, ce marché est bourré de valeurs cycliques et il est normal que tout un chacun doute en ces temps sombres. Mais le fait est que chaque jour que nous vivons nous rapproche de ce fameux vaccin.

Les titres de momentum surperforment, on assiste à des chasses aux bonnes affaires ciblées. En parallèle les investisseurs se repositionnent dans les bons du trésor américain et renvoient le 10 ans à 0,87%, ce qui pénalise se secteur bancaire. L’énergie est en pleine déprime et ça ne s’arrange pas après que l’Agence Internationale ait annoncé réduire ses attentes de demande, même si un vaccin était trouvé, le baril de WTI Light Crude glisse à 40,52 dollars. La volatilité reprend de l’altitude, l’indice VIX (volatilité du SPX) gagne 8% et repasse au-dessus de 25. Le dollar perd un peu de terrain et permet à la paire eur/usd de repasser légèrement au-dessus des 1,18, ce qui permet du coup à l’or de se reprendre un chouia, l’once traite à 1879 dollars ce matin.

L’indice S&P500 (SPX) termine sa séance proche de son plus bas du jour et sa configuration technique semble se détériorer. Notez au passage que le Japon, les marchés émergents (EEM), l’indice Russell 1000 et le FTSE250 envoient tous un signal de «buy exhaustion». Et si l’on se met à gratter un peu la surface de ce marché, on observe par exemple que le sentiment des investisseurs privés, les AAII (American Association of Individual Investors), ceux que les professionnels surnomment cyniquement «the wrong way crowd», ceux qui arrivent toujours en retard à la fête et en repartent bien trop tard. Et bien cette population d’investisseurs est récemment devenue très confiante quant à une poursuite de la hausse des indices d’actions. Elle n’avait pas été aussi bullish (haussière) depuis janvier 2018, c’est à lire à l’envers donc. Mais soyons fair-play, il faut aussi ajouter que le monde croule sous l’épargne, de nombreux ménages ayant augmenté leur coussin de sécurité durant les divers confinements, phénomène bien naturel. En bref, le petit investisseur américain a du cash et semble super confiant pour la suite, je vous laisse juge de la conclusion.

Jerome Powell, le président de la Fed, affirme que les annonces de vaccin sont «des nouvelles bonnes et bienvenues», mais qu'il est encore «trop tôt pour en déterminer avec certitude les implication à court terme». La Fed et la BCE ont déjà laissé entendre qu’elles sont prêtes à accroître le soutien monétaires aux économies américaines et européenne face à la rechute de l'activité, qui se profile notamment en Europe, où les mesures de reconfinement font craindre une nouvelle récession.

Au chapitre des statistiques économiques, les nouvelles du jour sont plutôt bonnes mais tout le monde semble les ignorer. Pour la semaine close au 5 novembre, les inscriptions au chômage ont atteint 709'000 personnes aux Etats-Unis, en retrait de 48’000 par rapport à la semaine précédente, alors que le consensus était positionné à 731’000. L'indice des prix à la consommation est ressorti stable en octobre sur un mois aux Etats-Unis, contre un consensus de marché de +0,2%.

Après l'inflation d'octobre en France (8h45), Eurostat publiera les chiffres de l'emploi et du PIB au troisième trimestre (11h00). Aux Etats-Unis, les prix à la production (14h30) et l'indice du sentiment des consommateurs de l'Université du Michigan viendront clôturer la journée (16h00).

Cisco Systems publie de bons résultats, l'action bondit de plus de 7% après la cloche. Le marché est rassuré par les résultats trimestriels de Walt-Disney, ce qui permet au titre de gagner 3,3% après la séance. Les États-Unis interdisent aux investisseurs américains d'être présents au capital d'entreprises contrôlées ou apparentées à l'armée chinoise, China Mobile notamment, qui en souffre. NTT va placer 4,7 milliards de dollars d'obligations pour financer le rachat de Docomo. S&P abaisse de «A» à «A-» la notation crédit d'ABB.  Givaudan signe un partenariat avec Novozymes dans le développement d'ingrédients et technologies innovants. Signe des temps, Allianz Care, la CSS, Visana et Zur Rose lancent une plateforme de santé numérique globale.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent globalement en baisse. Tokyo abandonne 0,53% à la cloche, Hong Kong recule de 0,49%, Shanghai perd 0,86% et Séoul progresse de 0,74%. Le future SPX traite en légère hausse alors que l’Europe est indiquée en repli de 0,7%.

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