Gonet: l'actualité des marchés au 30 octobre

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Nasdaq +1,64%, Dow +0,52%, SPX +1,19%, Russell +1,19%, SOX +2,73%, Eurostoxx -0,12%, SMI -0,65%.

Wall Street réalise un rebond technique, les indices S&P500 (SPX) et Dow Jones étaient entrés en territoire survendus plus tôt dans la semaine. Les bons résultats de sociétés de la journée et les statistiques macro-économiques globalement bonnes du jour aident les plus timides à revenir quelque peu dans le marché. Le ratio put/call l’avait signalé, il était remonté significativement, nous indiquant que les intervenants avaient racheté des options puts. Du coup hier il rebaisse pas mal et les regards des traders se tournent du côté du Smart Index, qui lui aussi se languit à des niveaux vraiment très bas, les investisseurs institutionnels ne participent donc pas vraiment à la hausse d’hier. Dans la foulée du rebond des indices, la volatilité recule avec un Vix (volatilité du SPX) qui abandonne 6,7% à 37,59. Si vous avez manqué l’occasion d’en vendre à 40, ne vous inquiétez pas, il devrait les revisiter, voire les dépasser, aujourd’hui. Hier le marché semble aller mieux, en surface du moins. Les intervenants achètent tout de même du dollar à tours de bras, le Dollar Index (DXY) vient revisiter le niveau de 94, pour traiter à 93,88 ce matin. La paire eur/usd à 1,1680. A ce propos, au-delà de la force du billet vert l’euro s’affaiblit, Christine Lagarde est passée par là, qui nous indique très clairement, mais alors plus clairement on ne peut pas, que la Banque Centrale Européenne agira en décembre et fournira de nouvelles solutions de soutien économique à la zone euro.

Les rendements obligataires bougent peu, le 10 ans US remonte à 0,81%, le pétrole se casse la figure, le baril de WTI Light Crude fond à 35,96 dollars, mettez cela sur le compte du dollar, ou peut-être plutôt sur la perception croissante dans le marché que la demande ne suivra pas l’offre dans les mois à venir. L’or se liquéfie sur les bords, l’once traite à 1869 dollars ce matin, mettez cela sur le compte du dollar également. Wait! et si les banques centrales étaient en train de vendre de l’or pour financer le tsunami de liquidités qu’elles injectent chaque jour dans le marché?

Revenons aux indices d’actions. À Wall Street le podium des gagnants du jour se compose de l’énergie, de la communication et des materials. Le seul secteur du SPX à clôturer dans le rouge est celui de la pharma. Le SPX clôture juste au-dessus de sa moyenne mobile à 100 jours alors que le Dow Jones se rapproche tout près de sa 200 jours en séance pour s’en éloigner à la cloche. Les indices tentent de terminer la journée au plus haut mais des programmes de vente émergent en fin de séance, qui les en empêchent. Avant 21h30 déjà, on sent bien que ce rebond n’a pas de jambes bien solides. Les volumes d’échanges du jour sont corrects avec un peu moins de 10 milliards de titres traités sur le NYSE.

Le marché ne s’arrête jamais. Juste après la clôture les FAANGs publient leurs résultats trimestriels. Microsoft avait ouvert les feux mardi, on apprend à la lecture des publications de la soirée que toutes les grosses cylindrées du jour soit Apple, Amazon, Alphabet (Google) et Facebook gagnent encore et toujours beaucoup d’argent. Toutes battent les attentes des analystes et les investisseurs saluent le rebond de la publicité chez Google. En revanche ils boudent Apple, qui avoue avoir vendu moins d’iPhone que prévu, surtout en Chine. Ceci dit les chiffres d’hier ne comprennent pas les ventes de l’iPhone 12, dont Apple nous dit le plus grand bien en termes de demande. Amazon publie de très beaux chiffres mais ses coûts ont augmenté à cause du coronavirus, nul ne doute qu’elle se reprendra ces prochains mois, surtout si tout un chacun doit acheter ses cadeaux de Noël depuis chez soi. Facebook annonce n’avoir pas trop souffert du boycott publicitaire de certains annonceurs, en revanche la firme de Marck Zuckerberg reste prudente pour l’an prochain. Résultat des courses dans le marché après-bourse: Alphabet +8%, Twitter -17%, Apple -5%, Facebook -2% et Amazon -2%.

A seulement cinq jours de l'élection présidentielle aux Etats-Unis, les derniers indicateurs économiques aux Etats-Unis mettent un peu de baume au cœur des marchés. Ainsi, l’économie a rebondi plus fort que prévu au Q3, après un plongeon au 2e lié aux mesures de restriction prises pour faire face à la pandémie. Le PIB du Q3 a progressé de 33,1% en rythme annuel, alors que le consensus était de +30,9%. Au Q2, le PIB s'était effondré de 31,4% en rythme annuel. Au troisième trimestre, les dépenses personnelles de consommation se sont envolées de 40,7%, contre 38,9% de consensus et après une chute de 33,2% au second trimestre. Et donc, logiquement, Donald Trump tweet: «Les chiffres du PIB viennent d'être annoncés. Le plus Grand et le Meilleur de l'histoire de notre pays, et même de très loin. L'année prochaine sera FANTASTIQUE! Cependant, Sleepy Joe Biden et sa proposition d'augmentation record des taxes, tueraient tout. Je suis tellement content que ces bons chiffres du PIB soient sortis avant le 3 novembre», se félicite le président républicain. Par ailleurs, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont continué de diminuer la semaine dernière aux Etats-Unis, tout en restant à un niveau très élevé. En revanche, les promesses de ventes de logements ont chuté de façon inattendue (-2,2%) en septembre par rapport à août.

Lors de sa réunion d’hier, la BCE ne modifie pas sa politique monétaire, mais signale son intention d'agir davantage dans les prochains mois. La présidente de la banque centrale européenne, Christine Lagarde, affirme que le Conseil de politique monétaire est déjà «au travail pour 'recalibrer' l'ensemble des instruments à sa disposition pour maintenir des conditions financières favorables et aider à la reprise». «Nous utiliserons toute la flexibilité dont nous disposons... Nous l'avons déjà fait pour la première vague (de Covid-19), nous le ferons pour la seconde», ajoute-t-elle. Autrement dit, la BCE pourrait éventuellement accroître la taille de ses programmes de rachat d'actifs mais également baisser ses taux. Compte-tenu de la dégradation sanitaire qui menace d'un nouveau plongeon les économies de la zone euro, les observateurs tablent sur une nouvelle rallonge des programmes de la BCE en décembre.

A suivre aujourd'hui à 11h00, la première indication sur l'inflation d'octobre dans la zone euro, et les chiffres du chômage sur le vieux continent. Aux Etats-Unis, place à 13h30 aux revenus et dépenses des ménages, à 14h45 à l'indice PMI de Chicago puis à 15h00 à l'indice de confiance des consommateurs de l'Université du Michigan. Ce matin, le Japon a fait état d'une production industrielle plus dynamique que prévu en septembre. Quant à la France, le PIB du troisième trimestre a rebondi de 18,2%.

LafargeHolcim publie des résultats trimestriels supérieurs aux attentes, à la fois au niveau du chiffre d'affaires et du résultat opérationnel. Il se montre relativement confiant pour la suite de l'exercice. Le titre indiqué en légère hausse à l’ouverture. Netflix progresse de 3% hier à l'issue de la séance après avoir annoncé un relèvement de ses prix aux États-Unis. Roche obtient un nouveau feu vert de la FDA pour son test Cobas. Partner Group et UBS s'allient dans les produits dans la gestion de fortune.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent tous dans le rouge. Tokyo abandonne 1,52% à la cloche, Hong Kong recule de 1,95%, Shanghai perd 1,47% et Séoul rend 2,56%. Le future SPX recule de 2% et l’Europe est indiquée en repli de plus de 1%. C’est une bien vilaine ouverture qui s’annonce ce vendredi matin sur les marchés d’actions. Ne nous méprenons pas, l’approche de l’élection présidentielle américaine n’a pas grand-chose à voir avec l’état du marché des futures aujourd’hui, l’absence de plan de soutien budgétaire aux Etats-Unis non plus. Disons que ces deux éléments n’aident pas à encourager les acheteurs à montrer le bout de leur nez. Ce que le marché n’aime pas, mais alors pas du tout, ce sont les mots «Chine» et «ralentissement» utilisés par Apple hier soir. Saupoudrez cela d’un zeste de prudence chez Facebook, des coûts en hausse chez Amazon et vous obtenez un sentiment de marché plombé comme rarement. Le comportement du marché des futures de ce matin indique combien la nervosité est ambiante ces temps, exacerbée par le coronavirus, qui ne veut décidément pas nous laisser respirer. Les 40 sur le Vix seront très probablement revisités et peut-être dépassés cet après-midi, vous allez pouvoir recommencer à vendre un peu de volatilité.

 

Retour de l’actualité des marchés lundi 9 novembre.

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