Gonet: l'actualité des marchés au 12 septembre

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

4 minutes de lecture

Dow +0,26%, S&P 500 +0,67%, Nasdaq +1,14%, Russell 2000 +0,19%, SOX +0,09%, Eurostoxx +0,40%, SMI +0,22%.

C’est bien connu (du moins je crois), les financiers adorent les acronymes. FOMO, TINA, BTFD, le monde de la finance regorge de ces suites de lettres obscures en apparence. Et bien hier un nouvel arrivant fait son entrée dans le club : DOJO. Ne cherchez pas sa signification, il n’en a pas. DOJO est un supercalculateur conçu par Tesla pour les traitements et la reconnaissance vidéo de vision par ordinateur afin de former ses modèles d'apprentissage automatique pour assister son système avancé d'assistance à la conduite Autopilot. Elon Musk annonce le 19 juillet que Tesla va investir plus d’un milliard de dollars dans DOJO mais c’est seulement hier que le marché prend conscience de l’impact potentiel de cet investissement sur le cours du titre, qui décolle de 10% après la publication d’une note de Morgan Stanley, dans laquelle la firme indique que DOJO pourrait ajouter 500 milliards de dollars à la capitalisation boursière de la société, qui pèse actuellement 868 milliards, je vous laisse faire la règle de trois (et ne pas forcément tout miser sur Tesla du coup, tout cela n’est pas si simple et Morgan Stanley ne fait pas le printemps).

Tesla se met donc en mode Space-X hier et montre la voie aux mastodontes de la cote, qui suivent le mouvement sans se faire prier. Meta Platforms (META +3.24%) est recherchée après la publication d’un article indiquant que la firme de Mark Zuckerberg serait en train de développer un système d’intelligence artificielle beaucoup plus performant que l’actuel (NDLR: ça sent l’enfumage à plein nez ce genre d’article, mais que voulez-vous on achète la rumeur…). Pour sa part, Qualcomm (QCOM +3.9%) annonce avoir renouvelé son accord de fournitures de puces 5G à Apple. Amazon (AMZN +3.52%) est dans les petits papiers d’UBS, qui aime beaucoup le potentiel de développement des marges de la firme. Saupoudrez le tout de Microsoft, Alphabet et Netflix, qui montent légèrement, retirez un peu d’enthousiasme avec le repli de Nvidia (NVDA -0.86%) et vous obtenez une de ces journées où rien ne peut arriver aux taureaux. La pondération dans les indices de ces géants de la tech a pris tellement de place qu’ils font désormais la pluie et le beau temps Downtown Manhattan, un peu comme Nokia il fut un lointain temps.

Les indices américains d’actions terminent leur séance proches de leur plus haut du jour, le S&P500 (SPX) et le Nasdaq100 (NDX) récupèrent leur moyenne mobile à 50 jours à la cloche, ça ne peut pas faire de mal. La volatilité recule légèrement, Le VIX se pose à 13.80, il peut techniquement lorgner vers 11.75, le bas en séance du 17 janvier 2020, peu après il s’était mis en orbite, je ne me souviens plus pourquoi…Au chapitre des secteurs, le podium du jour du SPX ne prend pas vraiment de sens, il regroupe la consommation discrétionnaire, les services de communication et … les biens de consommation de base. Quoi qu’il en soit, l’appétit au risque prend le dessus hier, la peur est renvoyée à ses études et on apprécie aussi dans les salles de marchés que Disney et Charter Communications Inc résolvent leur différend en matière de programmation, qui soulevait des questions sur l’avenir de la télévision par câble. Disney rebondit de 1.18%, le titre évoluait dans les abysses, nouveau départ en vue? Le sentiment des investisseurs, qu’ils soient privés ou institutionnels, est revenu en territoire neutre, rien à tirer de là. Mes indicateurs internes de marché sont prudents sur les actions à court terme et neutres à moyen terme.

Et puis il y a le dollar. Figurez-vous que le billet vert est en hausse depuis 8 semaines consécutives. Cela fait plus d’un mois qu’il évolue au-dessus de sa moyenne mobile à 200 jours, qui l’avait maintenu en respect six mois durant auparavant. Une golden cross est potentiellement en vue (la 50 jours traverse la 200 jours à la hausse, un signal technique haussier) et l’histoire (qui a tendance à se répéter) montre qu’une telle performance du greenback laisse la porte ouverte à de modestes gains supplémentaires, pendant que les autres classes d’actifs ont tendance à ne pas faire grand-chose, du moins pendant un mois. Ce matin la paire eur/usd traite à 1.0725, elle regarde son prochain support à 1.0635 et sa résistance à 1.0826. Le marché est peut-être en train de se repositionner en vue d’une pause éventuelle de la BCE dans son cycle de hausses de taux. Jusqu’il y a peu, on était convaincu dans les chaumières financières que la Fed avait pris de l’avance sur sa consoeur européenne, mais les récentes statistiques de croissance, surtout en provenance d’Allemagne, ont jeté un froid sur l’idée d’une croissance solide sur le vieux continent. En résumé, on ne le dira jamais assez, n’enterrons jamais le dollar trop tôt et restons bienveillants mais prudents quant à l’euro.

Les bons du Trésor US reculent hier, ils provoquent ainsi un énième rebond des rendements. Le 2 ans traite ce matin à 5.00%, le 10 ans à 4.29%. Attention au niveau de 4.35%, s’il est cassé ensuite on regardera 4.50%, c’est probablement là que réside le principal danger à court terme pour les actions. Le pétrole reste soutenu, le baril de WTI Light Crude traite à 87.48$, l’or perd du terrain et revient à 1919$ l’once. Le marché est en mode attentiste, il se prépare à la publication de l’indice américain des prix à la consommation demain, aux ventes au détail de jeudi, à la BCE, aussi jeudi, les économistes ne prévoient pas de mouvement sur les taux, on écoutera attentivement Christine Lagarde en revanche. Et puis mercredi de la semaine prochaine il y aura la Fed, là aussi pas de mouvement escompté et un discours de Jerome Powell qui retiendra toute notre attention, ce d’autant plus qu’oncle Jay et ses amis sont actuellement en pleine «quiet period». En d’autres termes ils sont priés de se taire jusqu’au 20 septembre.

Country Garden obtient l'accord de ses créanciers pour prolonger de trois ans le remboursement de six obligations en yuans, rapporte Reuters. Le promoteur chinois en difficulté avait demandé à étendre les paiements du principal de huit obligations en yuans, quelques jours seulement après avoir évité à la dernière minute un défaut de paiement sur des titres en dollars.

Toujours en Chine, La PBOC dispose de nombreux outils politiques pour sauvegarder le yuan et est prête à prendre des mesures résolues contre les paris spéculatifs, selon le China Securities Journal. La banque centrale fixe la devise gérée en dessous de 7,2 aujourd'hui et bien que cela ait manqué les estimations, cela renforce le message selon lequel une faiblesse excessive du yuan ne sera pas tolérée, selon un blog tenu par Bloomberg.

Au menu macro-économique du jour, rien à se mettre sous la dent aux Etats-Unis. En Europe, les chiffres de l'emploi britannique (sortis ce matin et indiquant une croissance record des salaires, signe d’une inflation persistante dans ce pays) et l'indice ZEW de confiance des financiers allemands (11h00) sont en approche.

Oracle chute de 9% hors séance après des perspectives décevantes. Aux Etats-Unis, un vaste procès antitrust contre Google débute.  Apple présente ses nouveaux produits ce soir, dont les iPhone 15, lors d'une conférence de rentrée. Walt Disney et Charter Communications signent un accord de distribution et mettent fin à leur contentieux. L'antitrust de l'UE suspend temporairement son enquête sur l'acquisition d'iRobot par Amazon, jusqu'à ce que les entreprises fournissent les informations requises. Pfizer et BioNTech obtiennent le feu vert de la FDA pour leur vaccin COVID-19 actualisé. Volkswagen contraint de réduire sa production après les inondations en Slovénie.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en baisse, hormis Tokyo qui gagne 0.95% à la cloche. Hong Kong égare 0.17%, Shanghai abandonne 0.18% et Séoul rend 0.79%. Le future SPX recule de 8 points et l’Europe ouvre en très léger repli.

Amis geeks ce jour est le vôtre! En effet, la mère de toutes les firmes dévoile ce soir ses nouveaux iPhones et probablement d’autres objets dont nous avons tous tant besoin, France Inter nous rappelle d’ailleurs qu’en France, 90% des smartphones échangés contre un neuf fonctionnent parfaitement.

A lire aussi...