Les actifs risqués sont pénalisés par les tensions commerciales et les craintes économiques
Après un début d’année prometteur jusqu’à la mi-février, dopé par une rotation marquée vers les actifs européens et des espoirs d’apaisement géopolitique, le FTSE 100 connaît un repli notable depuis quelques jours. L’indice britannique, qui avait atteint un sommet à 8900 points le 3 mars, a cédé plus de 4 % pour retomber à 8500 points, son niveau le plus bas depuis la mi-janvier.
Le marché britannique subit l’escalade des tensions commerciales entre les États-Unis et le Canada. Début mars, l’administration Trump a d’abord imposé des tarifs de 25 % sur l’ensemble des importations canadiennes, avant de suspendre cette mesure pour finalement cibler l’acier et l’aluminium avec des taxes relevées à 50 %. À cela s’ajoute une menace explicite de droits de douane accrus sur les voitures canadiennes.
Parallèlement, les États-Unis, locomotive économique mondiale, envoient des signaux inquiétants. Une série de données macroéconomiques décevantes a conduit GDPNow, l’outil de prévision de la Fed d’Atlanta, à tabler sur une contraction du PIB américain au premier trimestre. Ces chiffres, combinés aux déclarations inhabituelles de Donald Trump refusant d’écarter une récession à court terme, ravivent les craintes d’un ralentissement marqué outre-Atlantique.
Graphique journalier du cours du FTSE 100 - niveaux clés
Le FTSE 100 revient tester un premier support attractif à 8450 points
Sur le plan technique, le FTSE 100 revient tester un support clé à environ 8450 points, son plus haut de l’année dernière dépassé en janvier dernier. Ce seuil offre un couple rendement/risque intéressant pour les acheteurs, mais sans catalyseur clair, la confiance des opérateurs risque de rester en berne.
À court terme, plusieurs événements pourraient jouer ce rôle. D’abord, les chiffres de l’inflation américaine, attendus mercredi et jeudi, seront scrutés de près. Une inflation plus faible qu’anticipée renforcerait les espoirs d’une politique monétaire accommodante de la Fed, un scénario favorable aux actifs risqués. Ensuite, le vote du parlement allemand sur le plan ambitieux de Merz et Scholz, prévoyant 800 milliards d’euros de dépenses dans les infrastructures et un assouplissement du « frein à l’endettement », pourrait doper les perspectives économiques en zone euro. Enfin, la réunion de la Fed la semaine prochaine sera déterminante : une posture « dovish » conforterait les marchés, tandis qu’un ton plus restrictif pourrait accentuer la pression baissière.
Si le support des 8450 points cède, le prochain niveau à surveiller serait le creux de décembre à 8000 points. Une telle correction semble toutefois peu probable sans une dégradation significative des perspectives économiques aux États-Unis, d’autant que l’Europe bénéficie d’une amélioration tangible de ses fondamentaux économiques, portée par des valorisations attractives et une reprise graduelle de la demande intérieure.
Entrée | Achat à 8450 points |
Objectif | 8800 points |
Stop | 8300 points |
Ratio risque/rendement | >2 |