L’inflation japonaise ralentit encore

AWP

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A 0,7% sur un an en avril, contre 0,9% en mars. La politique «Abenomics» peine à avoir des effets nets et durables pour entraîner une inflation intrinsèque.

©Keystone

Les prix à la consommation au Japon (hors ceux des denrées périssables) ont progressé de 0,7% en avril sur un an, un nouveau ralentissement après une progression de 0,9% en mars et 1% en février.

Cet affaiblissement montre que la politique «Abenomics» menée depuis plus de 5 ans par le gouvernement de Shinzo Abe avec le concours de la banque centrale peine à avoir des effets nets et durables pour entraîner une inflation intrinsèque.

Les analystes interrogés par l’agence Bloomberg s’attendaient à une petite baisse, mais moins prononcée, à +0,8%.

Pour le moment, la Banque du Japon n’a pas renoncé à son objectif de parvenir à une inflation de 2%, censée dynamiser l’activité économique, mais le chemin pour y arriver s’avère bien plus pénible que le gouverneur Haruhiko Kuroda ne l’espérait initialement.

Il reconnaît désormais que vaincre l’esprit déflationniste ancré dans les têtes est une tâche sacrément ardue. Il ne suffit pas, pour en finir avec les angoisses de la société et générer un «cercle économique vertueux» dont rêve le Premier ministre, d’une tendance positive sur le front salarial (principalement dans les secteurs souffrant de pénurie de main-d’oeuvre comme le commerce, le bâtiment, la santé, la prise en charge des enfants et personnes âgées).

Le gouvernement n’est en effet pas encore parvenu à redonner une confiance solide aux Japonais qui craignent pour leur avenir et ceux de leurs enfants. Du coup, ils minimisent les dépenses et cherchent les plus bas prix, paramètre sur lequel se joue la concurrence entre commerces, ce qui ralentit de facto l’augmentation des prix.

Toujours en avril, en intégrant aussi les denrées périssables, l’inflation ressort à 0,6%, et en excluant l’énergie en plus des produits frais, elle ne dépasse pas 0,4%.

Les réticences des Japonais à consommer davantage freinent l’économie dans son ensemble. Au premier trimestre, le Japon a subi une décroissance (recul de 0,2% du PIB), la première en neuf trimestres.