Bonds Europe: détente marquée dans le sillage de la Fed

AWP

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Le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a terminé en baisse, à 0,149% contre 0,188% mercredi.

Les taux d’emprunt en zone euro se sont nettement détendus jeudi, dans le sillage du discours très accommodant tenu la veille par la Fed et tandis que la croissance européenne connait un net ralentissement.

La banque centrale américaine a adopté un «ton très accommodant» mercredi, dans un discours dont «le maître mot a été la patience», ce qui fait que «les anticipations de marché sur les hausses de taux se sont complètement effondrées», a expliqué à l’AFP Nicolas Forest, directeur de la gestion obligataire chez Candriam.

Désormais, les investisseurs anticipent «une faible probabilité de baisse de taux à la fin de l’année 2019, a-t-il complété, alors même qu’il y a encore quelques mois, ils s’attendaient à plusieurs relèvements de taux cette année.

La Réserve fédérale américaine (Fed) a laissé les taux d’intérêt inchangés mercredi et promis explicitement qu’elle serait «patiente» pour de futures hausses en raison du ralentissement de l’économie mondiale et en l’absence d’une accélération de l’inflation.

Le discours de la Fed est «plutôt prudent» et aujourd’hui le marché pense qu’elle «a fini son cycle de hausse des taux», a détaillé M. Forest.

«Dans ce contexte, les taux d’intérêt ont décru aux Etats-Unis» et en Europe, a ajouté le spécialiste, tandis que les actifs risqués ont été «portés par le fait que la banque centrale américaine serait aussi peut-être capable d’ajuster son bilan».

La Fed a un peu changé son fusil d’épaule mercredi sur la réduction de son bilan, rendu imposant après les achats d’actifs massifs effectués pour soutenir la reprise après la crise, se disant prête à «ajuster» les détails de la normalisation de ce dernier.

«Cela laisse à penser qu’elle serait capable de faire face à des événements négatifs de marché», a estimé M. Forest.

Par ailleurs, la détente des taux était aussi liée à «des nouvelles économiques plutôt mitigées du côté de l’Europe», même s’il n’y avait là rien de très surprenant, a-t-il précisé.

La croissance économique a nettement ralenti dans la zone euro l’an dernier, s’établissant à 1,8%, contre 2,4% en 2017, selon une première estimation d’Eurostat.

L’Italie est quant à elle entrée en récession fin 2018, son PIB ayant reculé pour le deuxième trimestre consécutif, affecté par le ralentissement de l’économie européenne et les tensions commerciales internationales.

«Tout ceci plaide pour une Banque centrale européenne (BCE) qui va rester très prudente et donc des taux d’intérêt qui ont très peu de marge pour remonter», a poursuivi M. Forest.

Seul le taux italien à dix ans n’a pas reflué ce jeudi mais terminé stable. «Ce n’est pas une bonne nouvelle que l’Italie soit en récession» car cela constitue un risque pour la soutenabilité de sa dette, a relevé le spécialiste.

À 18H00 (17H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a terminé en baisse, à 0,149% contre 0,188% mercredi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Celui de la France a également reflué, finissant à 0,554% contre 0,597%.

Le taux d’emprunt à dix ans de l’Espagne s’est quant à lui nettement détendu, à 1,196% contre 1,254%, tandis que celui de l’Italie a terminé proche de l’équilibre, à 2,589% contre 2,599%.

En dehors de la zone euro, le taux d’emprunt britannique à dix ans s’est replié, à 1,219% contre 1,255%.

Aux États-Unis, le rendement à 10 ans baissait à 2,635%, contre 2,677% mercredi, celui à 30 ans refluait à 2,998%, contre 3,031%. Celui à deux ans s’établissait pour sa part à 2,472%, contre 2,508%.

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