Marchés: taux, actions et monnaies s’agitent au milieu des résultats de sociétés

AWP

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Paris a reculé de 0,85%, plombé par son secteur du luxe, Milan de 0,62%, Francfort de 0,29% mais Londres a gagné 0,37%. A Zurich, le SMI a cédé 0,52%.

Les actions étaient ballottées vendredi, changeant plusieurs fois de direction entre des résultats d’entreprises décevants, des records sur les taux d’intérêt et des anticipations changeantes sur la politique de la Banque centrale américaine.

Wall Street évoluait en hausse après avoir ouvert en baisse: le Nasdaq prenait 0,80%, le S&P 1,07% et le Dow Jones 1,29% vers 15H55 GMT. 

En Europe, Paris a reculé de 0,85%, plombé par son secteur du luxe, Milan de 0,62%, Francfort de 0,29% mais Londres a gagné 0,37%. A Zurich, le SMI a cédé 0,52%.

L’instabilité a été accentuée par un effet technique, avec l’arrivée à échéance d’options sur actions et indices, ainsi que sur des contrats à terme, dans une séance dite «des trois sorcières.»

Les indices européens ont retrouvé un peu de vigueur, après être passés sous les 2% pour Milan et Paris, à la suite d’un article du Wall Street Journal suggérant que la Banque centrale américaine pourrait être un peu plus clémente dans sa politique monétaire après sa prochaine réunion début novembre. 

Les dernières déclarations de responsables de l’institution jeudi leur avaient pourtant donné l’impression inverse. 

La publication a fait chuter les taux courts pour les emprunts d’État, les plus sensibles à la politique de la Banque centrale américaine: le taux d’intérêt du deux ans américain reculait pour s’établir à 4,49% vers 15H50 GMT.

Les taux longs étaient stables par rapport à leur niveau de la veille, mais loin de leur pic de la séance: le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans valait 4,23%, après avoir atteint un pic depuis fin 2007 à 4,34%. 

Face à une inflation élevée et persistante, les banques centrales restreignent les conditions monétaires et tentent de ralentir une économie en surchauffe.

«La hausse des taux d’intérêt a volé la vedette à la saison positive de résultats d’entreprise», résume Jurgen Molnar, pour Robomarket.

Forte volatilité aussi sur les changes 

Les brusques mouvements n’épargnaient pas le marché des changes. La livre a piqué du nez vendredi, pénalisée par l’incertitude qui règne au Royaume-Uni après la démission jeudi de la Première ministre Liz Truss, avant de remonter (+0,30% à 1,1270 dollars vers 15H50 GMT, après un plus bas à 1,1061 dollar).

L’euro montait (+0,58% à 0,9842 dollar), tout comme le bitcoin, (+0,30% à 19.080 dollars). 

Au Japon, le yen a connu un plus bas depuis trente ans (151,94 yens pour un dollar vers 12H35 GMT) avant de se renforcer et revenir à 147,11 dollars, sur fond d’une possible nouvelle intervention de Tokyo pour soutenir sa monnaie.

 Le luxe perd de l’éclat 

Les actions du secteur du luxe, en hausse après des premiers résultats d’entreprises dans la semaine, reculaient nettement, notamment L’Oréal (-5,80%) et Kering (-3,30%) qui ont déçu lors de la présentation de leurs résultats trimestriels jeudi. Salvatore Ferragamo a aussi reculé de 3,18%, Moncler de 2,94% et Richemont de 1,81%.

Snap, Adidas, American Express sanctionnés 

Snap, la maison mère de l’application Snapchat, plongeait de 30%, après avoir annoncé la plus faible croissance trimestrielle de ses ventes. La société avait déjà annoncé cet été la suppression de 20% de ses effectifs. Dans le même secteur, Twitter lâchait 4,91% alors que des nouvelles préoccupantes s’accumulaient autour de la reprise du réseau social par Elon Musk. 

Parmi les autres résultats d’entreprise qui ont déçu, l’équipementier Adidas a dégringolé en Allemagne de 10,67% après avoir sabré de nouveau ses prévisions annuelles en raison de ventes s’enlisant surtout en Chine. 

American Express (-6,11%) ne voit pas de «changement dans les habitudes de consommation» des détenteurs de ses cartes de crédit mais a quand même mis plus d’argent de côté au cas où la situation économique devait se détériorer. 

Seul le géant de l’assurance allemand Munich Re a rassuré (+4,22%)

Du côté du pétrole 

Les prix du pétrole avançaient légèrement. Vers 17H40 GMT, le baril de Brent pour livraison décembre progressait de 0,70% à 93,02 dollars. Celui de WTI pour livraison en décembre, dont c’est le premier jour de cotation comme contrat de référence, gagnait 0,15% à 84,64 dollars
 

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