L'Europe confirme son rebond, Wall Street rompt le sien

AWP

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Hausse de 0,90% à Paris, de 0,67% à Francfort et de 0,46% à Madrid. Plus timoré Londres clôture à +0,12%. A Zurich, le SMI a gagné 0,99%. 

L’Europe boursière a poursuivi son rebond vendredi à l’inverse de Wall Street qui abrogeait son élan après des résultats bancaires contrastés et une inflation persistante qui alimente la politique agressive de la banque centrale américaine.

Après une forte progression à l’ouverture, les indices européens ont réduit leur entrain en fin d’après-midi tout en réussissant à finir en hausse de 0,90% à Paris, de 0,67% à Francfort et de 0,46% à Madrid.

Après le revirement du gouvernement britannique sur son programme économique et le remplacement du ministre des Finances, la Bourse de Londres a terminé sur une hausse plus timorée (+0,12%).

A Zurich, le SMI a gagné 0,99%. 

Jeudi, les places européennes avaient fini en nette hausse après avoir décroché de près de 2% pour certaines peu après le rapport sur l’inflation américaine.

Après une ouverture en hausse, Wall Street rétrogradait: le Dow Jones lâchait 0,71%, l’indice Nasdaq 2,13% et l’indice élargi S&P 500 1,57%.

Les marchés avaient opéré jeudi un revirement à la hausse en dépit d’une inflation qui s’est montrée tenace en septembre aux Etats-Unis, malgré les mesures fortes prises par la Réserve fédérale américaine (Fed) pour la faire ralentir et revenir autour de sa cible de 2% annuel. 

Signe que l’inflation commence à peser sur le pouvoir d’achat des Américains, les ventes au détail ont stagné aux Etats-Unis en septembre.

Economiste au cabinet RichesFlores, Thomas Bauer y décèle cependant «bien peu de chances de constituer un signal suffisant pour un quelconque changement de politique monétaire, même si les marchés ont, un moment, parié sur le contraire».

«L’enquête Michigan ne donne pas beaucoup plus d’éclaircissements», estime-t-il, car si «l’opinion des ménages sur les conditions courantes poursuit sa hausse», les perspectives «confirment le pessimisme des ménages quant à l’avenir».

Il faudra donc attendre, selon lui, «d’autres données, plus convaincantes, pour confirmer un éventuel ralentissement conjoncturel».

En zone euro, l’activité économique est susceptible d’entrer en récession en 2023 sur fond de guerre durable en Ukraine, ont déclaré vendredi deux hauts responsables de la Banque centrale européenne (BCE).

Déjà menacée à son poste après un mois au pouvoir, la Première ministre britannique Liz Truss a été contrainte à une nouvelle volte-face vendredi sur son programme économique en décidant de restaurer l’impôt sur les sociétés et a changé de ministre des Finances, dans une tentative pour rassurer les marchés.

La livre accentuait encore son recul ( -1,33% à 1,1175 dollar vers 16H15 GMT) et le coût de la dette britannique, en repli depuis plusieurs jours, remontait sensiblement (de 19 points de base, à 4,38%).

«Les marchés attendent de voir ce qui va se passer dans la prochaine étape sur le budget du gouvernement qui n’est plus que l’ombre de lui-même», commente Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

Les banques contrastées

Quatre banques américaines majeures ont publié leurs résultats trimestriels.

Les résultats de JPMorgan Chase (+2,46%) ont été au-dessus des attentes que ce soit pour le chiffre d’affaires ou le bénéfice net. Son rival Citigroup (+1,69%) a publié un chiffre d’affaires et un bénéfice net en baisse, mais supérieurs aux attentes. Wells Fargo (+3,61%) a fait mieux qu’attendu sur son chiffre d’affaires tandis que Morgan Stanley (-4,44%) a souffert de la baisse de l’activité des banquiers d’affaires. 

Du côté du pétrole 

Les cours du pétrole reculaient encore, le baril de Brent pour livraison décembre cédant 2,80% à 91,90 dollars, tandis que le WTI américain pour livraison novembre perdait 3,43% à 86,02 dollars vers 16H20 GMT. 

Tous deux sont en baisse de plus de 6% sur la semaine, après leur fort rebond dans la foulée de la décision de réduire les quotas de production des pays de l’Opep et leurs alliés la semaine dernière. 

Les valeurs pétrolières Shell (-1,41%), BP (-0,70%), Repsol (-1,22%) et Exxon Mobil (-1,96%) reculaient dans la foulée.

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