Les marchés européens comblent leur trou d’air après l’inflation américaine

AWP

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Paris a pris 1,04%, Francfort 1,51%, Milan 1,56% et Londres 0,35%. A Zurich, le SMI a gagné 0,28%.

Les marchés actions se remettaient du choc initial jeudi et débutaient un net rebond après la publication du rapport sur l’inflation américaine, dont la persistance augure de nouveaux forts tour de vis des banques centrales.

Après avoir nettement décroché dans les premiers échanges, vers les plus bas de l’année, Wall Street retrouvait de la vigueur: le Dow Jones prenait 1,87%, le S&P 500 1,78% et le Nasdaq 1,55%, peu après 15H50 GMT, alors que l’indice technologique avait ouvert en baisse de près de 3%.

Après une chute violente au moment de la publication des données d’inflation, les bourses européennes ont rebondi puissamment pour briser leur spirale baissière des six dernières séances: Paris a pris 1,04%, Francfort 1,51%, Milan 1,56% et Londres 0,35%. A Zurich, le SMI a gagné 0,28%.

Sur l’indice paneuropéen Stoxx 50 (+0,93%), 3% séparent le point le plus haut du plus bas.

L’inflation aux États-Unis a certes reculé sur un an en septembre par rapport à août, passant de 8,3% à 8,2%. Mais cette baisse, inférieure aux attentes des analystes, masque une accélération de la hausse des prix sur un mois.

Pire encore, l’inflation sous-jacente, qui exclut les prix des matières premières et de l’alimentation, plus volatils, a été au-dessus des attentes, faisant penser aux investisseurs que l’inflation est de plus en plus ancrée dans l’économie américaine.

Mais après plusieurs séances en baisse, des rachats à bon compte, alors que les marchés évoluaient près de leur plus bas de l’année, ont pu servir de prétexte pour que les investisseurs reviennent sur les actions.

«Les données sur l’inflation vont dans le sens d’une politique monétaire agressive jusqu’à ce que les prix montrent des signes clairs de décélération sur une période prolongée», a réagi, dans une note, Rubeela Farooqi, de High Frequency Economics.

Même le président américain Joe Biden a reconnu qu’il y a «encore du travail» pour lutter contre l’inflation.

Les investisseurs sont désormais certains d’une nouvelle hausse de 0,75 point de pourcentage du principal taux directeur de la Fed lors de sa prochaine réunion début novembre, une quatrième de suite.

Après une flambée peu après la publication du rapport, les taux sur le marché obligataire ont finalement baissé en Europe, mais restaient en nette hausse aux Etats-Unis, le taux d’intérêt pour l’emprunt à 10 ans tournant autour des 3,95%.

Yen au plus bas depuis 32 ans, la livre bondit

Sur le marché des changes, le yen est brièvement tombé jeudi à un niveau jamais vu depuis 1990, à 147,14 yens pour un dollar, sombrant en raison de la différence d’orientation de la Banque du Japon, qui maintient une politique monétaire ultra-accommodante. Il était encore au-dessus des 147 dollars vers 15H50 GMT

Après avoir décroché près de ses plus bas depuis fin septembre, l’euro repartait en hausse (+0,74% à 0,9775 dollar vers 15H45 GMT).

La livre s’envolait de 2,21% à 1,345 dollar, portée par une information de Bloomberg selon laquelle le gouvernement britannique envisagerait de revenir sur son plan budgétaire controversé. Les taux sur la dette britannique chutaient aussi après cette information.

Un défilé de bonnes nouvelles pour le secteur aérien

La compagnie aérienne américaine Delta a indiqué jeudi qu’elle s’attendait à ce que la demande reste robuste dans le trafic aérien d’ici à la fin de l’année, lors de la présentation de ses résultats trimestriels, ce qui propulsait l’ensemble du secteur.

Son action gagnait 4,35% après avoir été en baisse à l’ouverture, tandis qu’Easyjet (+1,02%) et surtout le groupe aérien britannique IAG (+8,28%), maison mère des compagnies British Airways et Iberia, progressaient aussi après leurs résultats.

Airbus (+3,91%), MTU Aero Engines (+4,71%), Safran (+4,85%), Air France-KLM (+5,96%), Lufthansa (+4,11%) ont aussi pris de la vitesse.

Le pétrole remonte aussi

Le pétrole remontait après plusieurs séances de baisse. Vers 15H35 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre prenait 1,74% à 94,06 dollars, et celui de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en novembre montait de 1,43% à 88,49 dollars.

Les réserves commerciales de pétrole brut aux Etats-Unis ont bondi de 9,9 millions de barils, bien plus qu’attendu, selon les chiffres publiés jeudi par l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA).

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