Gonet: l'actualité des marchés au 13 avril

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

3 minutes de lecture

Dow -0,11%, S&P 500 -0,41%, Nasdaq -0,85%, Russell 2000 -0,72%, SOX -1,83%, Eurostoxx +0,02%, SMI -0,30%.

Le marché se perd quelque peu dans la traduction de l’indice américain des prix à la consommation hier. Tout commence dans le meilleur des mondes avec un CPI de base qui progresse de 5% par rapport à mars 2022. C’est légèrement moins que prévu et surtout le ralentissement de la progression du niveau général des prix se confirme, cette hausse de 5% est la plus faible depuis deux ans. Malheureusement pour les taureaux, l’inflation de base (la hausse des prix hors énergie et alimentation) progresse de 5,6% sur un an. C’était attendu mais cela indique que sur cette partie-ci les prix sont toujours sur la pente ascendante. Et comme la Fed accorde une importance prioritaire à cette composante de l’inflation, le marché ne met pas longtemps à conclure qu’une hausse de 25 points de base reste possible à l’occasion de la réunion du 3 mai.

«Cerise sur le gâteau», les minutes de la réunion de la Réserve Fédérale du mois de mars montrent que Jerome Powell et ses collègues sont inquiets que la crise de confiance dans le secteur bancaire impacte la croissance économique américaine. Rappelons ceci-dit que cette réunion s’est tenue quelques jours après le sauvetage de Credit Suisse par UBS, de l’eau a coulé sous les ponts depuis.

Les indices d’actions américains hésitent sur la direction à prendre, pour finalement choisir le sud, entrainés par les mastodontes de la cote. L’indice S&P500 (SPX) repasse en-dessous des 4100 points à la cloche, il clôture près de son bas du jour, avec 2 milliards de dollars qui se présentent à la vente en toute fin de séance. Les shorts sont de sortie, on s’attaque aux valeurs cycliques et à la technologie. En parallèle, le dollar souffre, la paire EUR/USD traite ce matin à 1,0986, prochaine résistance 1,1033. Le pétrole en profite, le baril de WTI Light Crude remonte à 83,11 dollars. L’or traite un peu plus près des étoiles, l’once remonte à 2021 dollars, sachant que les étoiles se situent à 2075 dollars, c’est le plus haut en séance du 7 août 2020. La volatilité des actions fait du surplace, le VIX évolue à 19, tandis que son grand frère obligataire le MOVE se replie de 7% à 129,68, un niveau qui reste encore élevé. Côté marché obligataire, on assiste à un repli des rendements, le 2 ans US revient à 3,96% contre 4,06% avant le CPI, le 10 ans baisse à 3,39%.

Les compagnies aériennes sont le principal sujet de la journée suite aux prévisions plus faibles d'American Airlines (AAL -9%), et à une position short historique dans le secteur. L’énergie se comporte bien, les spéculations sur les fusions et acquisitions reprenant de plus belle, ConocoPhillips et Exxon étant cités comme des acteurs potentiels.

Ce matin les Fed Funds prévoient 71% de probabilités d’une hausse de 25 points de base par la Fed le 3 mai, contre 73% hier matin.

Mary Daly, patronne de la Fed de San Francisco, déclare que s'il y a des raisons de penser qu'un resserrement supplémentaire est nécessaire pour maîtriser l'inflation, «il y a également de bonnes raisons de penser que l'économie pourrait continuer à ralentir, même sans ajustements politiques supplémentaires». A la Banque d’Angleterre, Andrew Bailey indique que le comité de politique monétaire ne sera pas détourné de sa lutte contre l'inflation par les risques que des taux plus élevés font peser sur la stabilité financière.

Au menu macro-économique du jour, la seconde lecture de l'inflation allemande de mars (sortie pile en ligne à 7,4% sur base annuelle) sera suivie de la production industrielle européenne de février (11h00), avant aux Etats-Unis à 14h30 les prix à la production et les inscriptions hebdomadaires au chômage. Ce matin, les commandes de machines japonaises se sont contractées moins fortement que prévu en mars (-4,5% vs -6,4% attendu). Les exportations chinoises de mars ont bondi de 14,8% et les importations ont baissé de 1,4% (consensus +7% / -0,5%).

LVMH: la croissance des ventes du premier trimestre dépasse nettement les attentes, grâce notamment au rebond de la Chine. BASF: le chimiste publie des résultats trimestriels en baisse. Le bénéfice d'exploitation annuel devrait atteindre 5,4 milliards d’euros au maximum. Givaudan a vu ses ventes très légèrement reculer de 0,4% sur un an à 1,77 milliard de francs au premier trimestre. Alibaba souffre à Hong Kong après un placement d'actions par SoftBank. Selon le Wall Street Journal, IBM envisage de céder sa branche météorologique. Apple a triplé sa production d'iPhone en Inde, selon Bloomberg, confirmant ses efforts de diversification hors de Chine. Par ailleurs, le groupe négocierait avec des fournisseurs pour produire des MacBooks en Thaïlande, selon Nikkei. Les actionnaires de Teck demandent à Glencore d'augmenter son offre de rachat initiale, qui atteignait 22,5 milliards de dollars. Tesla s'apprête à lancer la batterie domestique Powerwall 3. Netflix annonce prévoir d'étendre ses opérations en Afrique, en s'appuyant sur le succès d'émissions ou de séries comme la série sud-africaine «Blood and Water».

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en ordre dispersé. Tokyo grappille 0,26% à la cloche, je note que le dollar / yen traite à 133,10, pile sur ses deux moyennes mobiles à 50 et 100 jours, à suivre de près. Hong Kong abandonne 0,54%, Shanghai égare 0,33% et Séoul progresse de 0,43%. Le future SPX prend 8 points et l’Europe ouvre en hausse de 0,2%, avec Paris qui indique +0,6%, y aurait-il des valeurs du luxe dans l’indice CAC40?

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