Gonet: l'actualité des marchés au 12 décembre

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow +0,43%, S&P 500 +0,39%, Nasdaq +0,20%, Russell +0,15%, SOX +3,4%, Eurostoxx +0,37%, SMI +0,53%.

Les trois ours qui respirent encore un peu à Wall Street font leur bagages et s’en vont voir ailleurs si Nouriel Roubini y est. On jette l’éponge chez les baissier hier, les principaux indices de Wall Street progressent malgré la bouderie manifeste des 7 magnifiques, qui reculent tous d’au minimum 0,8%. Les acheteurs sont en train d’élargir leur champ d’action, l’armée reprend le flambeau de généraux un peu émoussés après un voyage 2023 qui restera dans les annales. C’est un lundi pauvre en nouvelles que ce 11 décembre, le podium du SPX se compose des biens de consommation de base, des industrielles et des materials. On reste attentif à l’évolution des rendements obligataires dans les salles de marchés, le 2 ans US se calme et revient à 4,68%, sa moyenne mobile à 200 jours évolue à 4,66%. Le 10 ans recule à 4,19%, il semble coincé entre sa 100 jours (4,39%) et sa 200 jours (4,02%). La volatilité reprend un chouia de couleurs, le VIX récupère 2,2% à 12,63, mais cela reste très bas comme niveau. Le dollar est à nouveau sous pression, le Dollar Index (DXY) traite à 103,88 ce matin, il faut regarder sa 200 jours, c’est le prochain support, à 103,55. La paire EUR/USD est quant à elle plutôt calme, elle traite à 1,0777, très près de ses trois principales moyennes mobiles. Attention si vous êtes short, une golden cross se profile à l’horizon, qui enverra un signal technique haussier lorsqu’elle se produira, en faveur de l’euro donc.

Le pétrole n’y arrive toujours pas, le baril de WTI Light Crude stagne à 71,77 dollars. L’incursion de l’or au-dessus de 2100 dollars n’aura guère duré plus de… deux heures. Retour à la réalité depuis, l’once évolue ce matin à 1987 dollars et regarde sa 50 jours, qui évolue elle à 1967 dollars.

Le SPX et le NDX atteignent de nouveau plus hauts de l’année à la cloche. Ailleurs dans le monde les records historiques tombent. L’Allemagne c’était déjà fait la semaine passée, l’Italie aussi (Pirelli, à regarder de près). Le vénérable Dow Jones n’est plus qu’à 1,5% de son top de tous les temps, le SPX et le NDX doivent cravacher encore 3 à 5%, tout comme le Stoxx 600 Europe. En Suisse on n’en est pas là, il n’y a pas le feu au lac en la matière, encore 16% et on y est…Je ne vous parle pas du  FTSE100, qui pleure chaque jour un peu plus le vote de 2016 sur le Brexit. En France, le CAC40 est tout proche de son record, sa performance récente est impressionnante, petite pause en vue sur cette partie-ci?

Sur le front de la macro, l'enquête de la Fed de New York sur les attentes des consommateurs dévoile que les attentes d'inflation à 1 an sont les plus faibles depuis avril 21, bien que les attentes salariales et la probabilité perçue de perdre son emploi se soient toutes deux détériorées. La semaine qui nous occupe sera notamment marquée par la publication de l’indice des prix à la consommation aux Etats-Unis cet après-midi et l'annonce de la réunion du FOMC de décembre demain soir. Pour cette dernière, les analystes surveilleront les communications pour tout signe d'une tendance à l'assouplissement naissante ou d'une réaction de la Fed contre les attentes agressives du marché en matière de réduction des taux. En parallèle, nous aurons droit à  de nombreuses annonces  des banques centrales cette semaine, notamment celles de la BCE, la BOE, la BNS et la Banque de Norvège qui chercheront peut-être à tempérer les ardeurs inaltérables en apparence du marché, toujours en train d’essayer de jouer un coup d’avance. Les spéculations sur la normalisation au Japon se poursuivront jusqu'à la réunion de la semaine prochaine, bien que Bloomberg ait rapporté que les responsables de la BoJ ne voient pas la nécessité de mettre fin à leur politique de taux négatifs lors de la réunion du 19 décembre.

Tiens, la bourse indienne passe devant celle de Hong-Kong, elle est désormais la 7e plus importante du monde.

Au menu macro-économique du jour, on débute avec les demandes d'allocations chômage et le taux de chômage du Royaume-Uni (sorties légèrement meilleures qu’attendu). Plus tard, suivra le sondage ZEW allemand (11h00). L'après-midi sera consacrée aux Etats-Unis avec l’important CPI (14h30).

Nokia revoit à la baisse son objectif de marge bénéficiaire pour 2026. La firme a par ailleurs l'intention de délocaliser un site américain de recherche et développement dans le New Jersey, de Murray Hill à New Brunswick, d'ici 2028. Oracle chute de 8,8% hors séance après ses résultats décevants. Nvidia et les Etats-Unis en pourparlers sur les ventes autorisées de puces d'intelligence artificielle aux entreprises chinoises. KKR négocie le rachat de 50% de Cotiviti à Veritas Capital. Hasbro s'apprêterait à supprimer 1100 emplois, selon le WSJ. Eli Lilly publie une étude qui montre que les patients sous tirzepatide (Zepbound / Mounjaro) qui sont passés au placebo ont repris du poids, du coup l’action en perd (LLY -2,34%).  Shell vend ses participations dans deux projets d'énergie renouvelable aux États-Unis. Google perd son procès contre Epic Games sur son magasin d'applications. Boeing prévoit des coupes plus importantes qu'attendu dans son personnel en charge de la stratégie, selon Reuters. Shein aurait des discussions en vue d'une éventuelle cotation à Londres, mais New York tient la corde.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en hausse, hormis le Nifty 50 qui égare 0,16%. Tokyo progresse de 0,16% à la cloche, Hong Kong avance de 1,30%, Shanghai de 0,40% et Séoul monte de 0,39%. Le future SPX grappille 4 points et l’Europe ouvre en légère hausse de 0,1%.

L’euro/suisse à 0,9444 ce matin, l’important support de 0,9410 reste proche, les banques centrales s’apprêtent à parler, cette paire est à suivre de près.

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