Gonet: l'actualité des marchés au 11 décembre

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow +0,36%, S&P 500 +0,41%, Nasdaq +0,45%, Russell +0,67%, SOX +0,71%, Eurostoxx +1,11%.

Le très attendu rapport mensuel sur l’emploi nous apprend que l’économie américaine a créé 199'000 postes de travail au mois de novembre et que le taux de chômage a reculé à 3,7%, les économistes prédisant 3,9%. Le marché en prend-il ombrage? Absolument pas, mais comment se fait-il?

Le rapport sur l’emploi de vendredi ne devrait pas empêcher la Fed de démarrer un cycle de baisses de taux l’an prochain pour trois raisons. Premièrement, bien que le marché de l'emploi soit solide, il est manifestement en train de ralentir. L'économie crée beaucoup moins d'emplois qu'il y a un an et, comme le montre la baisse des postes vacants signalée par le département du travail en début de semaine, la demande de main-d'œuvre se refroidit. Rappelons que l'objectif de la Fed en matière de taux d'intérêt au jour le jour, à son plus haut niveau depuis plus de 20 ans, est restrictif, ce qui pèse sur l'économie. Regardons maintenant du côté de la productivité du travailleur américain, qui a augmenté de 2,4% au troisième trimestre par rapport à l'année précédente. Selon le Wall Street Journal, les chiffres de la productivité ont été volatils ces derniers temps, mais si elle augmente d'environ 2%, les salaires augmentent de 4%, ce qui devrait permettre d'atteindre l'inflation de 2% visée par la Fed. Enfin l’indice «cœur» de l’inflation, qui ne tient pas compte de la nourriture et de l’énergie, a progressé de 3,5% en octobre (base annuelle) et de 2,4% par rapport aux trois mois précédents. La baisse des prix de nombreux biens par rapport à l'année précédente, tels que les appareils électroménagers, les jouets et les voitures d'occasion, pourrait contribuer à maintenir l'inflation à un niveau inférieur. Il en va de même pour le net ralentissement de l'inflation des loyers des nouveaux baux signés, toujours selon le WSJ.

Le marché accueille ces statistiques plutôt sereinement. Le 2 ans US grimpe de 4,60% à 4,74%, il casse du coup sa moyenne mobile à 200 jours à la hausse. Le 10 ans remonte de 4,15% à 4,25%. Ces mouvements observés sur la courbe des taux US n’envoient pas le marché des actions au tapis, au contraire, le scénario d’un atterrissage en douceur de la première économie du monde s’en trouve renforcé et le joyeux royaume des actions de réaliser sa sixième semaine consécutive de hausse, on n’avait plus vu ça depuis quatre ans. L’indice S&P500 (SPX) termine sa séance quasiment au plus haut du jour, il en profite pour récupérer le niveau de 4600 points et clôturer au plus haut de l’année. Les mastodontes de la tech participent au mouvement, les secteurs les mieux entourés ce vendredi sont l’énergie, la tech et les financières. Même scénario sur le Nasdaq100 (NDX), lui aussi au top de 2023 à la cloche et même pas suracheté. La volatilité recule de plus de 5%, le VIX termine sa semaine à 12,35. Le dollar est stable, la paire EUR/USD traite à 1,0756, pile sur sa moyenne mobile à 100 jours, son principal support se situe à 1,0710, sa résistance majeure à 1,0824.

Ce lundi matin, les opérateurs tablent sur des baisses de taux de la part de la Fed l'année prochaine, la première devant intervenir dès le mois de mars. Les opérateurs considèrent qu'il y a environ 50% de chances que la Fed réduise ses taux lors de sa réunion de mars, selon l'outil de surveillance de la Fed du CME FedWatch Tool.

Tout autre scénario en Chine, où les indices des prix à la consommation et à la production, publiés samedi, ressortent bien en-dessous des attentes. Les prix à la consommation ont baissé de -0,5% en novembre sur un an, leur plus forte contraction depuis 2020. Quant aux prix à la production, ils poursuivent leur baisse de -3% sur un an. Les deux indicateurs cadrent toujours mal avec une reprise économique. En parallèle, les commentateurs jugent les commentaires du politburo qui s'est tenu vendredi assez décevants. L'espoir d'un gros plan de relance s'amenuise.

Le commandant du bataillon Shejaiya du Hamas a été tué, annonce l'IDF. Benjamin Netanyahu dénonce la «coopération dangereuse» entre la Russie et l'Iran lors d'un appel de 50 minutes avec Vladimir Poutine. Le Kremlin déclare que M. Poutine a condamné le terrorisme tout en mettant en garde contre les «graves conséquences» pour les civils.

C’est probablement la dernière semaine chargée en nouvelles avant la trêve de Noël qui débute. Nous aurons droit demain à l’indice américain des prix à la consommation et mercredi soir à la décision de la Fed sur les taux. En parallèle, les banques centrales européenne, suisse et norvégienne seront également sur le pont.

En revanche, aucun indicateur macro-économique intéressant à se mettre sous la dent aujourd’hui.

LVMH cède le contrôle de Cruise Line Holdings à des investisseurs privés. Saint-Gobain obtient une ligne de crédit disponible de 4 milliards d'euros. Un traitement combiné de Sanofi contre le cancer du sang obtient des effets positifs en phase III.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en hausse hormis Hong Kong, qui recule de 0,92%. Tokyo progresse de 1,5% à la cloche, Shanghai gagne 0,74%, Séoul avance de 0,30% et le Nifty 50 grappille 0,03%. Le future SPX rend 3 points et l’Europe ouvre en très léger repli. L’or rentre dans le rang, l’once repasse en-dessous de 2'000 dollars, actuellement à 1993 dollars.

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