Gonet: l'actualité des marchés au 8 décembre

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow +0,17%, S&P 500 +0,80%, Nasdaq +1,37%, Russell +0,87%, SOX +2,79%, Eurostoxx -0,21%, SMI -0,30%.

Coucou qui revoilà dans le flux de nouvelles? L’intelligence artificielle (IA) pardi! Bon, vous aurez raison de me reprendre en rétorquant qu’elle n’est jamais partie bien loin des prompteurs, ceci dit on apprend hier qu’Alphabet lance le concurrent de Chat GPT sur Google, et boum +5,4% pour l’action GOOG sur la journée, tandis qu’en parallèle Advanced Micro Device (AMD), la «petite Intel» qui pèse désormais plus lourd en bourse que son illustre grande sœur, clôture en hausse de 9,9% après que le fabricant de puces a déclaré que Microsoft, Meta Platforms et Oracle ont adopté (ou sont en train d'adopter ne chipotons pas avec des détails) ses nouvelles puces d'intelligence artificielle. Et voilà, l’actu du jour pourrait s’arrêter là, tout est plus ou moins dit. Faut-il vous conter que la poussée de fièvre d’Alphabet et AMD contamine le reste des mastodontes de la tech? Que le secteur des semi-conducteurs dans son ensemble se met en mode Space-X, qu’Amazon et Meta progressent chacune de plus de 1,5% et que Nvidia, la mère de toutes les IA, reprend 2,4% pour la route? Dans un tel contexte, inutile pour les ours de songer à envisager la moindre tentative de mettre le marché américain des actions à genoux, le poids de ces sociétés dans les indices S&P500 (SPX) et Nasdaq100 (NDX) est tel que les taureaux passent un jeudi fort tranquille.

Le NDX profite de cette vague acheteuse pour récupérer le niveau de 16'000 points à la cloche, la volatilité est plutôt stable, le VIX termine sa journée à 13,06, les rendements obligataires se stabilisent, le 2 ans US traite ce matin à 4,60%, sa moyenne mobile à 200 jours reste à 4,66%. Le 10 ans évolue un tick au-dessus de son support de 4,15%, s’il le casse ensuite on regardera 4,02% (200 jours). Le Dollar Index (DXY) résiste à sa propre 200 jours, ce matin il se situe à 103,77 contre la 200 dma à 103,56. La paire EUR/USD traite à 1,0780, c’est tout de même très calme tout ça, probablement dans l’attente de la publication du rapport américain sur l’emploi cet après-midi. Rien à signaler du côté du pétrole, qui tente tant bien que mal de ne pas sombrer sous la barre des 70 dollars le baril de WTI Light Crude, actuellement il évolue à 70,70 dollars. L’once d’or évolue à 2028 dollars, le probable mouvement des rendements obligataires post rapport sur l’emploi pourrait inciter la relique barbare à se remettre à bouger.

Notons la force du yen, qui se renforce significativement et traite à 144,14 contre dollar, le marché anticipe de plus en plus l’abandon par la banque du Japon (BOJ) de sa politique de taux négatifs. Sur le front de l’euro/suisse cela reste tendu, la paire évolue à 0,9442, le support de 0,9410 a été testé avec succès hier, mais l’ombre d’une cassure à la baisse plane sérieusement sur la paire. L’euro est sous forte pression actuellement, les attentes augmentent dans le marché d’un pivot potentiellement rapide de la part de la BCE, suite aux données d’inflation inférieures aux prévisions dans la zone euro. On a récemment remarqué un changement quasiment brutal de discours des membres du conseil des gouverneurs de la banque centrale du vieux continent, qui deviennent colombe l’un après l’autre. Le marché est-il en train d’exagérer le mouvement? Pas impossible, ceci dit attention au marché obligataire helvétique, qui est un des plus surachetés de la cote. Si les traders se mettent à vendre des govies suisses, leur rendement repartira à la hausse et rendra de facto le franc suisse encore plus attractif, pas simple de se positionner dans ce contexte. Ce qui semble de plus en plus évident en revanche, c’est que la force du franc de ces derniers mois a bien servi la BNS vis-à-vis de notre taux d’inflation, que de nombreux pays nous envient.

L'Autorité palestinienne travaille avec des fonctionnaires américains sur un plan d'après-guerre pour Gaza, le Premier ministre Mohammad Shtayyeh affirmant que l'objectif d'Israël de vaincre totalement le Hamas n'est pas réaliste. Selon lui, l'issue préférée du conflit serait que le Hamas devienne un partenaire mineur de l'OLP et qu'il contribue à la construction d'un nouvel État indépendant comprenant la Cisjordanie, la bande de Gaza et Jérusalem-Est. «Les Palestiniens ne doivent pas être divisés», déclare M. Shtayyeh à Bloomberg.

Au menu macro-économique du jour, on débute avec a journée débutera avec l’indice allemand des prix à la consommation de novembre, qui sort pile en ligne et inchangé d’année en année, à 3,2%. L'après-midi sera consacrée aux Etats-Unis avec le rapport mensuel sur l’emploi aux Etats-Unis, puis le sentiment des consommateurs de l'Université du Michigan à (16h00).

Vivendi va faire son retour dans le CAC40 aux dépens de Worldline. Broadcom perd 0,6% hors-séance après des résultats mitigés. Lululemon perd 2,6% post-séance après avoir annoncé des prévisions un peu faibles. Shell envisage des investissements pétroliers et gaziers de 6 milliards de dollars au Nigeria, selon la présidence. Apple transfère des ressources d'ingénierie clés pour l'iPad au Viêt Nam et veut fabriquer plus de 50 millions d'iPhones par an en Inde. Tesla remplacerait la tête pensante de son projet de superordinateur DOJO, selon l’agence Bloomberg. Par ailleurs, le constructeur a perdu devant la justice suédoise dans le cadre du conflit social dans le pays.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en ordre dispersé. Tokyo abandonne 1,68% à la cloche, la force de sa monnaie pénalise l’indice Nikkei225. Hong Kong égare 0,07%, Shanghai grappille 0,11%, Séoul progresse de 1,03% et le Nifty 50 traite à l’équilibre. Le future SPX recule de 5 points tandis que l’Europe ouvre en très légère hausse.

Tous les yeux du marché se tourneront vers le BLS cet après-midi à 14h30 CET. Le Bureau of Labor Statistics publiera le rapport  mensuel sur l’état de l’emploi aux Etats-Unis. Le décor a déjà été planté par le rapport JOLTS qui a montré que le nombre de postes ouverts diminue, mais aussi par le rapport ADP qui a dévoilé que le secteur privé a créé moins d’emplois que prévu au mois de novembre. Sur le front des sociétés, Walmart, le plus grand employeur privé du pays, a réduit le salaire de départ de certains nouveaux employés. La société de streaming musical Spotify a déclaré en début de semaine qu'elle s'apprêtait à licencier 17% de ses effectifs. Ce ralentissement apparemment général n'a toutefois pas encore déclenché la sonnette d'alarme, car le marché du travail reste solidement ancré. Le taux de chômage et les licenciements, même s'ils ont légèrement augmenté ces derniers mois, sont historiquement bas. La croissance des salaires horaires reste supérieure aux niveaux pré-pandémiques et a commencé à dépasser l'inflation vers le milieu de l'année. Ce sont là quelques-uns des facteurs qui ont alimenté la vigueur des dépenses de consommation et la croissance économique au sens large en 2023. Comme d’accoutumé, on tentera dans les salles de marché de déceler des éléments probants que le marché américain du travail ralentit, mais pas trop, ceci afin de permettre à dame inflation de tirer encore un peu plus sa révérence, sans toutefois faire s’écraser l’économie, c’est le fameux concept de «boucles d’or», un scénario économique ni trop chaud ni trop froid, le rêve du joyeux royaume des actions en forme olympique ces temps.

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