Le dollar reprend de la hauteur jeudi, après un rapport officiel montrant un marché de l’emploi américain meilleur qu’escompté en juin, ce qui minimise selon les analystes la probabilité d’une baisse de taux durant l’été.
Après avoir démarré la séance à plat, vers 13h15 GMT (15h15 à Paris), le billet vert montait de 0,40% par rapport à l’euro, à 1,1752 dollar.
Le taux de chômage a légèrement reculé à 4,1% en juin aux Etats-Unis, contre 4,2% en mai, là où les analystes interrogés par Bloomberg et MarketWatch s’attendaient à une progression, à 4,3%.
La première économie mondiale a aussi créé 147.000 emplois, soit plus que les 110.000 envisagés par le consensus de MarketWatch.
«Certains investisseurs spéculaient jusqu’ici sur une éventuelle baisse des taux en juillet, mais les données ont désormais exclu cette hypothèse», et même diminué celle d’une coupe en septembre, note Fawad Razaqzada, analyste de City Index.
Par ailleurs, la «grande et belle loi» budgétaire de Donald Trump avance jeudi vers une adoption définitive devant le Congrès américain.
D’après le Bureau budgétaire du Congrès, cette loi devrait alourdir la dette nationale de plus de 3.400 milliards de dollars d’ici 2034.
«Elle suscite des inquiétudes quant à la viabilité de l’emprunt américain», ce qui «terni la réputation de valeur refuge du dollar», résume Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.
Donald Trump a par ailleurs annoncé mercredi avoir scellé un accord commercial réduisant les lourds droit de douane qu’il prévoyait d’imposer aux exportations du Vietnam.
C’est le deuxième Etat à s’entendre avec Washington après le Royaume-Uni, à quelques jours de la date-butoir du 9 juillet, où doit prendre fin la suspension partielle des surtaxes américaines.
Après s’être effondrée mercredi, la devise britannique est stable face au dollar (+,01%), à 1,3634 dollar.
La veille, la livre sterling était brutalement tombée après les larmes de la Ministre des finances britanniques Rachel Reeves, qui ont coïncidé avec un moment où le Premier ministre Keir Starmer a manqué de lui apporter son soutien devant le Parlement.
Cet épisode a entraîné «la montée des spéculations sur un éventuel remplacement ou une démission de la chancelière (de l’Echiquier, son titre officiel, ndlr), ce qui a accru l’incertitude quant aux perspectives de la politique budgétaire du gouvernement», explique Lee Hardman, analyste chez MUFG.
M. Starmer a depuis affirmé que Mme Reeves resterait en poste «pour très longtemps encore», celle-ci assurant que ces larmes s’expliquaient par «une affaire personnelle».