Le dollar profitait mercredi d’indicateurs économiques américains en progression et de la prudence du président de la Réserve fédérale (Fed) quant-à une éventuelle baisse de taux à l’été, réaffirmant son indépendance vis-à-vis des critiques de Donald Trump.
A la question de savoir si la prochaine réunion de la Fed en juillet était le moment pour baisser les taux, Jerome Powell s’est borné mardi à répondre que cela «dépendra des données qui seront disponibles». L’institution monétaire américaine doit travailler de manière «totalement non partisane» pour remplir sa mission, a-t-il aussi déclaré lors du forum annuel organisé par la Banque centrale européenne (BCE) à Sintra, au Portugal.
S’il ne l’exclut pas, M. Powell «ne s’est pas engagé à baisser les taux en juillet, ce qui témoigne de sa capacité à résister à la pression du président Trump, qui prône des baisses de taux agressives», estime Kathleen Brooks, de XTB. «Ceux qui anticipent une baisse au début de l’été pourraient être déçus», prévient l’analyste, car «la probabilité d’une baisse des taux de la Fed en juillet n’est encore que de 20%, et de 90% en septembre».
Après avoir signé de janvier à juin ses six plus mauvais premiers mois depuis 1973, mercredi vers 09H00 GMT (11H00 à Paris), le billet vert rebondissait de 0,24% par rapport à l’euro, à 1,1777 dollar, et progressait de 0,33% face à la livre, à 1,3700 dollar.
L’activité manufacturière aux Etats-Unis s’est par ailleurs légèrement améliorée au mois de juin, mais reste en berne, d’après le baromètre mensuel de la fédération professionnelle ISM publié mardi, basé sur les réponses d’un panel d’entreprises. Le nombre d’offres d’emplois aux Etats-Unis a aussi augmenté en mai de façon inattendue, selon le dernier rapport «Jolts» (Job Openings and Labor Turnover Survey) du département du Travail américain, à 7,769 millions.
Plus tard dans la séance, l’enquête mensuelle ADP/Stanford sur l’emploi en juin aux Etats-Unis, devrait, elle, faire état de 115’000 créations d’emplois, contre 37’000 le mois précédent, selon le consensus des analystes de la plateforme Factset. Les investisseurs seront aussi attentifs à un autre rapport sur l’emploi jeudi, qui comprend les chiffres du chômage américain en juin.
Pour autant, le projet de loi budgétaire de Donald Trump soulève les inquiétudes du marché sur une éventuelle explosion de la dette américaine. Le texte a été adopté de justesse mardi au Sénat américain, et revient mercredi en discussion à la Chambre des représentants, pour adoption définitive.