Les marchés mondiaux tentent un rebond technique mardi, poussés par les actifs américains, mais la prudence est toujours de mise chez les investisseurs dans un contexte de bras de fer commercial entre Washington et Pékin, alors que l’or a atteint un nouveau record.
Vincent Juvyns, stratégiste chez ING, constate un «rebond technique tous azimuts essentiellement sur les actifs américains, qui entraine avec eux les actifs européens».
Vers 15h45 GMT, le Dow Jones prenait 2,09%, l’indice Nasdaq gagnait 2,33% et l’indice élargi S&P 500 2,08%.
En Europe, la Bourse de Paris a terminé en hausse de 0,56%, Francfort de 0,41% et Londres de 0,64%. Milan a terminé proche de l’équilibre (-0,09%). A Zurich, le SMI a cédé 0,13%.
«Les marchés aux Etats-Unis ont connu une séance particulièrement difficile vendredi, donc le rattrapage est d’autant plus fort» à Wall Street, commente Vincent Juvyns.
Les investisseurs restent cependant sur leur gardes. La «prudence est de mise avec la période d’incertitude qui s’ouvre», relève M. Juvyns, avec la très attendue réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) début mai.
Les marchés sont particulièrement attentifs aux «tensions entre Donald Trump et Jerome Powell (président de la Fed, NDLR) avec en toile de fond une augmentation des risques de récession» aux Etats-Unis, explique John Plassard, spécialiste de l’investissement pour Mirabaud.
Le chef de l’Etat américain menace de se débarrasser du dirigeant de la Fed - dont le mandat s’achève normalement en mai 2026 -, ce qui remettrait en cause l’indépendance séculaire de l’institution.
«Il pourrait y avoir un ralentissement de l’économie à moins que (...) cet immense +loser+, ne baisse les taux d’intérêt, maintenant», a écrit lundi M. Trump sur son réseau social Truth, dans une référence transparente à M. Powell. «Si je veux qu’il parte, il va partir très vite croyez-moi», a-t-il encore prévenu dans un message précédent.
Côté obligataire, le taux d’intérêt de l’emprunt à dix ans américain de référence, atteignait 4,38% contre 4,41% la veille en clôture, signe d’un léger regain d’intérêt des investisseurs.
Après plusieurs séance de chute, sur fond de perte de confiance des investisseurs dans l’économie américaine, le billet vert profitait également d’une correction et reprenait des couleurs.
Vers 15h45 GMT, il prenait 0,30% par rapport à la monnaie unique, à 1,1480 dollar pour un euro.
Après avoir chuté ces dernières semaines, le prix du pétrole profitait également d’un rebond technique, le baril de Brent de la mer du Nord gagnant 1,91% à 67,53 dollars, et son équivalent américain, le WTI, prenant 2,36% à 64,57 dollars.
Record de l’or
Le métal précieux poursuit sa course aux sommets historiques, atteignant un nouveau record à plus de 3.500 dollars l’once. Vers 15H45 GMT, l’once d’or atteignait 3.417 dollars.
Pour Fawad Razaqzada, analyste de marché chez City Index, la flambée du prix de l’or en pleine guerre commerciale est un «cas d’école». «Incertitude mondiale persistante, accumulation continue par les banques centrales, dollar affaibli et flux vers les valeurs refuges classiques - tout cela offre un solide soutien» au métal précieux, énumère-t-il.
«Mais le principal catalyseur reste les tensions commerciales non résolues», poursuit M. Razaqzada. «L’impasse entre les Etats-Unis et la Chine a plongé les actifs risqués dans l’incertitude.»
Les deux premières puissances mondiales sont engagées dans un bras de fer commercial entamé depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump.
«Une avancée significative sur le front commercial pourrait tempérer cet engouement» pour l’or, souligne M. Razaqzada. Mais sans progrès concrets, «le marché n’a aucune raison de changer de cap».
Novo Nordisk pénalisé par Eli Lilly
Le géant pharmaceutique danois, deuxième capitalisation européenne, a dévissé de plus de 7%, après que son concurrent américain Eli Lilly a dévoilé jeudi des résultats encourageants dans le cadre d’essais cliniques pour une nouvelle pilule anti-obésité, domaine thérapeutique où Novo Nordisk est très présent.
Naissance d’un poids lourd de l’assurance en Suisse
Les compagnies d’assurance Baloise et Helvetia ont annoncé mardi leur intention de fusionner, faisant émerger un nouveau géant du secteur en Suisse, pesant plus de 20 milliards de francs suisses (21,4 milliards d’euros) au niveau des primes.
L’action Baloise a grimpé de plus de 4,5% et l’action Helvetia a terminé en hausse de plus de 2,5%.