Ping-pong tarifaire – Flash boursier de Bonhôte

Communiqué, Banque Bonhôte & Cie SA

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La guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine a pris des proportions inimaginables. Les marchés ont réagi au gré des annonces de tarifs douaniers de part et d’autre avec des variations journalières historiques.

La Chine veut éviter l’isolement

Depuis le 2 avril, les Etats-Unis et la Chine se sont lancés dans une partie de ping-pong de hausses tarifaires. Dans la soirée de mercredi, Trump a indiqué une pause de 90 jours dans l’application des surtaxes et une réduction des droits de douane à 10% sur les pays qui n’ont pas exercé de représailles, sauf pour la Chine pour qui les tarifs augmentaient de 54% à 104%. La Chine a immédiatement répliqué en élevant les tarifs à 84%. Jeudi, les USA passaient à 145% sur les produits chinois, alors la Chine augmentait ses taxes à 125%.

Côté américain, l’objectif est de juguler la deuxième puissance économique mondiale et l’isoler. Le fait de ne pas avoir d’abord tenté de négocier montre que Pékin a un plan et est prêt à soutenir son industrie exportatrice quoi qu’il en coûte. Par rapport à 2018 (Trump 1.0), les flux commerciaux de la Chine sont bien plus diversifiés. L’amplitude des répliques indique que la Chine ne souhaite pas envenimer les choses, mais simplement se défendre et s’attirer une certaine sympathie pour éviter l’isolement.

Profitant de la pause, l’Europe a suspendu les contre-taxes pour donner une chance aux négociations. Les investisseurs espèrent que les autres pays en feront de même pour ainsi éloigner un ralentissement conséquent de l’économie mondiale.

La Suisse a subi les aléas des droits de douanes, malgré les valeurs défensives de son marché. L’attente du sort des entreprises pharmaceutiques qui sont désormais dans le viseur de Trump pèse sur les cours.

L’onde de choc s’est propagée sur les marchés obligataires où la volatilité s’est également accrue. Les taux longs se sont tendus, le rendement américain à 10 ans a terminé la semaine à 4,60%, contre 3,90% en début de semaine. En Europe, le Bund allemand est resté relativement stable, variant de 2,60% à 2,50% sur la semaine.

Le dollar au plus bas depuis 10 ans

Le dollar américain a fortement reculé, atteignant les plus bas depuis 10 ans face au franc suisse, signe d’une perte de confiance dans l’économie américaine. L’or a touché un nouveau sommet historique à 3’237,61 dollars l’once.

Sur un an, l’indice des prix à la consommation américain a ralenti à 2,4%, contre 2,8% en février et 2,6% attendu, essentiellement en raison de la baisse des prix du pétrole, mais ces chiffres ne comprennent pas encore la hausse des droits de douanes. Par conséquent, les anticipations d’inflation des ménages et des entreprises sont en hausse alors que le moral des investisseurs s’est encore détérioré.

D’après les dernières minutes du FOMC, plusieurs membres s’inquiètent du choc tarifaire et de son effet sur l’inflation. Le marché anticipe désormais 4 baisses de taux, face au risque de récession qui augmente. Quant à la BCE, les analystes ont réduit leurs anticipations de baisse de taux et s’attendent à 2 baisses, lors de sa réunion de jeudi et lors de celle de juin.

Durant cette semaine inédite, le S&P500 progresse finalement de 5,70% et le Nasdaq 7,43%. En Europe, le Stoxx600 termine la semaine en repli de 1,40% et le SMI de 3,51%.

L’essentiel en bref

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