Instabilité grandissante à l’approche des tarifs douaniers – Flash boursier de Bonhôte

Pierre-François Donzé, Karine Patron, Julien Staehli, David Zahnd, Bertrand Lemattre et Pascal Maire, Banque Bonhôte & Cie SA

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En zone euro, l’indice composite des directeurs d’achats (PMI) a progressé à un rythme plus faible que prévu. Aux USA, le pessimisme des ménages face à l’avenir alimente les craintes d’une récession, exacerbées par des tensions inflationnistes.

L’économie mondiale traverse une période de turbulences, alimentée par des préoccupations croissantes concernant la mise en place le 2 avril de tarifs réciproques de la part de l’administration Trump.

Les indices PMI augmentent légèrement

En mars, l’indice composite des directeurs d’achats (PMI) en zone euro a progressé à un rythme plus faible que prévu, s’affichant tout juste en zone de croissance à 50,4 contre 50,7 attendu.

En Allemagne, cependant, l’indice PMI composite a légèrement augmenté, atteignant 50,9, signalant une croissance modérée du secteur privé. Le moral des entrepreneurs allemands a aussi connu un rebond, soutenu par l’adoption d’un plan d’investissement ambitieux par le gouvernement, faisant grimper l’indicateur IFO à 86,7 points, son plus haut niveau depuis plusieurs mois.

Aux Etats-Unis, les données économiques montrent une reprise surprise du secteur des services, mais les perspectives demeurent incertaines. L’indice PMI a rebondi en mars, mais la confiance des consommateurs continue de chuter, atteignant son plus bas niveau en 12 ans. Le pessimisme des ménages face à l’avenir alimente les craintes d’une récession, exacerbées par des tensions inflationnistes.

L’indice de prix PCE, est sorti en ligne avec les attentes, à 2,5% sur un an, démontrant une inflation qui ne faiblit pas. L’inflation sous-jacente, hors énergie et alimentation, s’est, elle, accélérée à 2,8%, un chiffre légèrement supérieur aux attentes.

La situation est d’autant plus préoccupante en raison des politiques commerciales de l’administration Trump, qui annoncent de nouveaux droits de douane à partir du 2 avril. Ceux-ci frapperont des secteurs clés comme l’automobile, l’acier et l’aluminium, et affectera des pays comme la Chine et l’Inde, déjà dans le viseur de Washington. Ces mesures renforcent les incertitudes économiques, alors que les investisseurs se tournent vers des valeurs refuges comme l’or.

Forte volatilité des marchés financiers

Les marchés financiers réagissent avec une forte volatilité des actions et une baisse du dollar, s’inquiétant des répercussions des nouvelles taxes douanières, qui pourraient ralentir la croissance mondiale et nuire aux bénéfices des entreprises. L’inflation persistante et la menace d’une récession alimentent les craintes de stagflation, une situation où une faible croissance s’accompagne d’une forte inflation, un scénario que la Réserve fédérale américaine redoute.

Le climat économique mondial reste incertain. Les tensions commerciales couplées à une inflation persistante et des incertitudes géopolitiques, placent l’économie mondiale dans une position vulnérable. A l’approche du 2 avril, date clé des nouvelles mesures douanières américaines, les marchés continuent de naviguer dans un environnement instable, rendant la reprise économique plus fragile.

Dans ce contexte, l’indice S&P500 s’est contracté de 1,53% sur la semaine, l’indice du Nasdaq 100 a reculé de 2,39% et le Stoxx Europe 600 a baissé de 1,38%.

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