
Ainsi, en période d’incertitude et de volatilité accrues, trois stratégies s’offrent aux investisseurs. Décryptage.
1. Gérer la volatilité
Pour les investisseurs inquiets des risques à court terme et qui cherchent à couvrir leurs portefeuilles contre d’éventuelles baisses supplémentaires.
- Préservation du capital
Les niveaux élevés de volatilité implicite signifient que la couverture des risques de baisse n’est plus «bon marché». Mais les issues possibles sont nombreuses et les stratégies comportant un certain degré de préservation du capital peuvent permettre de gérer efficacement les risques potentiels de recul des portefeuilles qui pourraient se concrétiser si les marchés se mettent à anticiper une récession plus profonde aux Etats-Unis.
- Gérer le risque politique avec de l’or
Le cours de l’or a chuté récemment, ce qui n’est guère surprenant dans la mesure où, en période de tensions extrêmes sur les marchés, les investisseurs utilisent parfois le métal jaune pour répondre aux appels de marge.
Cette vente massive devrait offrir une belle opportunité aux investisseurs désireux de s’exposer à un actif qui devrait continuer à présenter des avantages en termes de diversification des portefeuilles, en particulier dans les scénarios baissiers. Dans son scénario de base, la Recherche d’UBS table sur un cours de l’or de 3200 dollars l’once.
- Rechercher des revenus durables dans les obligations de qualité
Bien que les rendements des obligations d’Etat américaines à dix ans (4,0%) soient proches de l’objectif de fin d’année de la Recherche d’UBS, ils devraient encore offrir un potentiel de rendement total respectable et des avantages en termes de diversification pour les portefeuilles.
Dans un scénario baissier, on table sur une baisse des rendements des obligations du Trésor à dix ans à 2,5%, ce qui permettrait de réaliser des gains potentiellement élevés. A l’extrémité longue de la courbe des rendements, les investisseurs doivent garder à l’esprit la volatilité liée à la politique budgétaire.
- Diversifier avec des hedge funds
En s’adaptant de manière dynamique aux changements macroéconomiques, les stratégies de hedge funds de type macro discrétionnaire, equity market neutral, select relative-value ou multistratégies peuvent protéger les portefeuilles en cas de repli des marchés.
L’orientation alpha et la posture conservatrice des fonds multi-stratégies devraient permettre une performance à court terme largement épargnée par la volatilité du marché. De même, les stratégies macro auront probablement généré des résultats positifs malgré la volatilité.
2. Tirer parti de la volatilité
Pour les investisseurs qui hésitent sur le court terme mais qui cherchent à tirer parti de niveaux élevés de volatilité pour générer des revenus supplémentaires avec leur portefeuille.
- Pratiquer le «range trading» sur les marchés des changes
A court terme, les investisseurs peuvent profiter des niveaux actuellement élevés de volatilité des devises en pratiquant le «range trading» sur les fourchettes de cours qu’on prévoit à court terme pour les principales paires, notamment l’EURUSD (autour de 1,10), l’USDCHF (autour de 0,87) et la GBPUSD (autour de 1,31).
A moyen terme, une période de faiblesse plus soutenue du dollar américain est probable, en particulier si la Réserve fédérale américaine (Fed) commence à réduire ses taux d’intérêt plus rapidement que prévu face au ralentissement de la croissance économique américaine. Les investisseurs qui souhaitent se positionner sur la baisse du dollar à long terme tout en monétisant la volatilité à court terme peuvent envisager de vendre le potentiel d’appréciation du dollar.
3. Se projeter au-delà de la volatilité
Pour les investisseurs qui étaient sous-investis au moment de la vente massive et/ou qui sont disposés à prendre un risque à court terme pour espérer une récompense à long terme.
- Les actions
La Recherche d’UBS a une position tactique neutre sur les actions, notamment sur les valeurs américaines, européennes et chinoises. Cependant, les périodes de tensions sur les marchés ont historiquement et régulièrement offert des récompenses à long terme aux investisseurs diversifiés qui, malgré la volatilité à court terme, gardent le cap et/ou investissent de l’argent frais.
- Le crédit à haut rendement
S’il est encore prématuré d’acheter à bon compte des obligations plus risquées, les récentes turbulences sur les marchés du crédit ont rendu les écarts (environ 450 points de base désormais) nettement plus attrayants. En outre, les écarts du crédit à haut rendement aux Etats-Unis ne sont jamais restés longtemps supérieurs à 500 points de base.
On note également que des rendements absolus de plus de 10% pour de nombreux émetteurs américains à haut rendement pourraient faire craindre des situations de fragilité financière et contraindre la Fed à agir, ce qui constituerait un catalyseur potentiel pour la catégorie d’actifs. Pour l’instant, on privilégie certains émetteurs notés BB qu’on considère comme de potentielles étoiles montantes, ainsi qu’une sélection d’obligations subordonnées/hybrides