
Cela après que les données de consommation personnelle ont montré des dépenses plus faibles et une inflation plus rapide que prévu en février.
Moral des consommateurs en berne
L’indice américain de base des dépenses de consommation personnelle (PCE) a augmenté de 0,4% en février par rapport au mois précédent, dépassant les attentes et enregistrant la plus forte hausse mensuelle depuis janvier 2024. Le taux annuel est ainsi passé de 2,6% à 2,8%. En parallèle, les mêmes données ont montré que les dépenses de consommation ont augmenté de 0,4% sur le mois, soit moins que les 0,5% prévus.
Les inquiétudes concernant le moral des consommateurs américains ont été renforcées par les chiffres en baisse de l’enquête de l’Université du Michigan pour le mois de mars – la troisième baisse mensuelle consécutive – qui a atteint son niveau le plus bas depuis 2022. L’enquête a révélé que «les deux tiers des consommateurs s’attendent à une hausse du chômage au cours de l’année à venir, le chiffre le plus élevé depuis 2009».
La volatilité est revenue sur les marchés à la fin de la semaine en question après l’annonce de l’imposition par les Etats-Unis d’une taxe de 25% sur les voitures et sur les pièces détachées importées dans le pays.
Que faut-il en penser?
Il est conseillé aux investisseurs de se préparer à une volatilité accrue des marchés dans les semaines à venir.
Le 2 avril, les Etats-Unis ont annoncé des droits de douane sur la plupart de leurs principaux partenaires commerciaux et ont ainsi déclenché un cycle potentiel de représailles dans les semaines qui suivront. La saison des résultats du premier trimestre aux Etats-Unis, qui débutera à la mi-avril, devrait être fortement axée sur les effets potentiels directs et indirects des droits de douane.
Les chiffres récemment publiés sur l’inflation et sur le moral des consommateurs montrent également comment les données économiques peuvent, elles aussi, contribuer à la volatilité.
Des pressions «transitoires»
Cependant, les nouvelles pourraient devenir plus favorables à l’approche du second semestre. Après l’annonce des droits de douane annoncés le 2 avril, les négociations visant à les atténuer peuvent commencer. Les progrès vers un projet de loi de réconciliation budgétaire pourraient recentrer l’attention sur les aspects positifs pour le marché du programme de Trump. On s’attend également à ce que la Réserve fédérale américaine (Fed) baisse les taux d’intérêt en juin si des signes de faiblesse du marché du travail apparaissent.
La Fed devrait être prête à réagir à tout signe de faiblesse sur le marché du travail en baissant ses taux, même si l’inflation reste légèrement supérieure à l’objectif.
Le président de la Fed, Jerome Powell, a récemment déclaré que les droits de douane ne devraient générer que des pressions «transitoires» sur les prix, laissant la porte ouverte à de nouvelles baisses de taux en réponse au ralentissement de l’économie.
La Fed devrait être prête à réagir à tout signe de faiblesse sur le marché du travail en baissant ses taux, même si l’inflation reste légèrement supérieure à l’objectif. Les modèles économiques de la Fed devraient suggérer que les droits de douane créent des risques pour son mandat dont l’objectif est d’atteindre le plein emploi.
Un soutien raisonnable aux dépenses de consommation
La poursuite de la hausse des emplois non agricoles aux Etats-Unis, des salaires qui augmentent à un rythme soutenu d’environ 4% et des licenciements encore peu nombreux apportent probablement un soutien raisonnable aux dépenses de consommation.
Le taux d’épargne des ménages a également rebondi pour atteindre 4,6% en février, son plus haut niveau depuis juin 2024, ce qui laisse espérer une augmentation des dépenses en phase avec les revenus dans les mois à venir. Le scénario de base de la Recherche d’UBS prévoit un ralentissement de la croissance du PIB à environ 2,0% en 2025, contre 2,8% l’année dernière, mais toujours proche du taux tendanciel à long terme.
Dès lors, comment investir? Explication en trois points.
- Tirer parti de la volatilité américaine
Les marchés devraient être volatils à court terme, les investisseurs étant confrontés à l’incertitude politique et économique aux Etats-Unis. Mais on s’attend à des nouvelles plus réjouissantes à l’approche du second semestre. Les investisseurs peuvent utiliser les fluctuations du marché pour établir une exposition à long terme. Les investisseurs devraient donc envisager de profiter des baisses du marché pour acheter des actions américaines diversifiées et des sociétés exposées à l’intelligence artificielle (IA).
L’analyse de la Recherche d’UBS suggère que pénétrer le marché américain après une baisse de 10% du pic au creux a tendance à générer des rendements plus élevés que d’attendre des baisses de 15% ou 20%. En outre, les investisseurs devraient accélérer la mise en place progressive de stratégies à des niveaux inférieurs à 5500 sur le S&P 500.
- Composer avec les risques politiques
Compte tenu de l’incertitude liée aux droits de douane et aux aléas de la politique commerciale, il faut absolument diversifier les portefeuilles et gérer les risques. En ce qui concerne les actions, les stratégies de préservation du capital peuvent permettre de limiter les pertes potentielles tout en restant exposé à d’éventuels rebonds.
Les investisseurs doivent également veiller à ce que leurs portefeuilles soient bien diversifiés, avec de l’or et des actifs alternatifs tels que les hedge funds.
- Rechercher des revenus durables
Les rendements obligataires restant élevés malgré la volatilité du marché des actions, les investisseurs devraient rechercher des revenus durables et optimiser les rendements de leur trésorerie. Les obligations High grade et Investment Grade offrent un rapport risque/rendement intéressant et peuvent contribuer à diversifier les portefeuilles face à la volatilité du marché des actions.
On apprécie également les stratégies obligataires diversifiées (incluant les «senior loans» et la dette non cotée), ainsi que les stratégies sur actions axées sur les valeurs de rendement.