Les Bourses asiatiques ont hésité mercredi, hantées par la guerre commerciale et guettant la décision de la Fed, Jakarta tentant de se reprendre au lendemain d’un dévissage spectaculaire sur fond d’inquiétudes sur l’économie indonésienne.

Poussé par l’escalade de tensions entre Israël et le Hamas et les incertitudes géopolitiques et économiques mondiales, l’or -valeur refuge par excellence- a été lui propulsé à un nouveau record.

Le yen sous pression, Tokyo grimpe

A la Bourse de Tokyo, l’indice vedette Nikkei a clôturé en baisse de 0,24% à 37.751,88 points, et l’indice élargi Topix a gagné 0,45% à 2.795,96 points. La Bourse de Séoul a progressé de 0,62% et Sydney a perdu 0,41%.

La place tokyoïte a été en partie soutenue par l’affaiblissement de la monnaie japonaise, qui profite aux titres des grands groupes exportateurs, dont les ventes à l’international sont ainsi favorisées.

Mais le yen s’est stabilisée après la décision de la Banque du Japon (BoJ) de maintenir le statu quo sur ses taux face aux incertitudes de la conjoncture mondiale.

Vers 06H30 GMT, la devise nippone perdait cependant à nouveau 0,31% à 149,65 yens pour un dollar. Les marchés guettaient les commentaires du gouverneur de la BoJ.

«L’attention se portera sur les perspectives de ralentissement de l’économie américaine, qui constituent une préoccupation majeure du marché, sur l’impact de la guerre commerciale et, au niveau national, sur les fortes revalorisations salariales», insistaient les analystes de Tokai Tokyo Intelligence.

Les Bourses chinoises sont également à la peine: à Hong Kong vers 06H30 GMT, l’indice Hang Seng grignotait 0,11% à 24’766 points, mais l’indice composite de Shanghai cédait 0,21% et celui de Shenzhen 0,55%.

Jakarta se ressaisit après une dégringolade de 7%

Vers 06H30 GMT, l’indice composite de la Bourse de Jakarta rebondissait de 0,85%, après avoir plongé de plus de 7% en cours d’échanges mardi -sa plus forte dégringolade depuis une quinzaine d’années.

Ce soudain dévissage de la Bourse avait entraîné une interruption momentanée des échanges, avant que le marché ne modère un peu ses pertes sur le reste de la journée.

«Cette forte chute du marché indonésien semble refléter les inquiétudes croissantes concernant l’orientation de la politique budgétaire et le rôle de l’État dans l’économie sous la présidence de Prabowo Subianto, ce qui pourrait affaiblir la croissance à moyen terme», avertit William Jackson, de Capital Economics.

«Un environnement réglementaire imprévisible -comme en témoigne le bras de fer avec et Apple-, des coupes budgétaires dans les infrastructures publiques pour financer les programmes de protection sociale» ont inquiété, tout «comme la création d’un fonds souverain» et «l’effondrement des recettes publiques sur le début de l’année», laissant craindre un dépassement de la limite de déficit budgétaire fixée, énumère-t-il.

Face à l’émoi suscité par la volatilité de la Bourse, qui a lâché environ 20% depuis septembre, le régulateur financier indonésien a annoncé mercredi un assouplissement temporaire des règles de rachat d’actions, une mesure qui a permis de rasséréner quelque peu les investisseurs.

Tensions géopolitiques: l’or étincelle

L’once d’or s’est hissé tard à un nouveau sommet historique mercredi vers 06H00 GMT, à 3045,33 dollars.

Les incertitudes persistantes sur la guerre commerciale et les tensions géopolitiques contribuent également à pousser les investisseurs vers les valeurs refuges.

Israël a ainsi annoncé mardi son intention de poursuivre dans les prochains jours ses frappes sur Gaza. «Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré que ces frappes avaient été entreprises en réponse au refus du Hamas de modifier l’accord de cessez-le-feu et de libérer les otages restants, le pétrole et l’or ont bondi en réaction», selon les analystes de Monex USA.

Le pétrole fléchit

Pour autant, après avoir bondi mardi, le marché du pétrole fléchissait nettement mercredi: vers 06H30 GMT le baril de WTI américain perdait 0,72% à 66,42 dollars et celui de Brent de la mer du Nord 0,68% à 70,08 dollars.

«L’appel entre Trump et (le président russe) Poutine, sans surprise, n’a pas abouti à un accord de cessez-le-feu complet, mais à un accord prévoyant de ne pas cibler les infrastructures énergétiques, un facteur légèrement négatif pour le pétrole», observe Chris Weston, du courtier Pepperstone.

Surtout, l’American Petroleum Institute a fait état d’une nette augmentation des stocks américains de brut, signe d’une offre accrue faisant pression sur les cours. Les données officielles seront publiées mercredi.