Un indice majeur de l’inflation a légèrement ralenti en janvier aux Etats-Unis, après plusieurs accélérations consécutives, donnant un peu d’air aux responsables de la politique monétaire alors que les nouveaux droits de douane risquent d’avoir un impact sur les prix.
Le rythme d’inflation était de 2,5% sur un an le mois dernier, contre 2,6% en décembre, selon l’indice PCE publié vendredi par le Ministère du commerce.
Sur un mois, le rythme de l’inflation est resté inchangé à +0,3%.
Ce ralentissement - sur un an et sur un mois - était anticipé par les analystes, d’après le consensus publié par MarketWatch.com.
L’indice PCE sous-jacent, c’est-à-dire excluant les prix volatils de l’énergie et de l’alimentation, a aussi ralenti sur un an (+2,6% contre +2,9% en décembre) mais légèrement progressé sur un mois (+0,3% contre +0,2%).
Cette donnée marque un infléchissement d’une tendance à l’accélération depuis octobre de cet indice, privilégié par la Réserve fédérale (Fed) américaine pour conduire sa politique monétaire.
La banque centrale de la première économie mondiale vise une inflation de 2%.
Surtout, cette publication contrebalance un autre indicateur d’inflation, l’indice CPI, qui s’était accéléré pour le quatrième mois d’affilée en janvier, alors que les analystes s’attendaient à un ralentissement.
Dans une interview à l’AFP cette semaine, le président de la Fed de Chicago, Austan Goolsbee, avait dit s’attendre à ce que le PCE soit «moins pessimiste» que l’indice CPI.
«Je pense que la constante, c’est toujours qu’on fait toujours des progrès vers les 2% d’inflation», avait-il relevé.
«Les investisseurs poussent un soupir un soulagement parce qu’ils ne voulaient pas finir la semaine sur une mauvaise nouvelle, après en avoir absorbé pas mal», a déclaré à l’FAP Sam Stovall, de CFRA.
Moins de dépenses
Pendant le mois, deux indicateurs évaluant la confiance des consommateurs ont fait l’effet de premiers coups de semonce, en s’enfonçant brusquement depuis le début du second mandat de Donald Trump.
Les acteurs de la finance ont aussi perçu comme un mauvais signal les dernières prévisions de croissance du géant de la distribution Walmart, volontairement «prudentes», selon le groupe, compte tenu d’une «certaine imprévisibilité».
En quelques semaines, le président américain a promis une vague de nouvelles taxes sur les importations, dont certaines sont entrées en vigueur.
Conjugués à d’autres engagements du chef de l’État - notamment des baisses d’impôt et des expulsions massives de sans-papiers - ces nouveaux tarifs douaniers risquent de se traduire par un regain d’inflation sur le sol d’américain, s’accordent à dire de nombreux économistes.
Or les ménages restent marqués par l’envolée des prix qui a suivi la pandémie de Covid-19, avec un pic de l’indice PCE de 7,2% (en rythme annuel) en juin 2022.
Les marchés remarquent que, selon la publication de vendredi, les dépenses des ménages ont reculé de 0,2% sur un mois, alors même que leurs revenus ont progressé de 0,9%.
«Cela conforte notre impression que les incertitudes croissantes liées aux menaces de droits de douane et au chaos à Washington ont entamé la confiance des consommateurs, induit un recul des dépenses et une augmentation de l’épargne», observent les économistes de HFE dans une note.
La consommation est un carburant majeur de la croissance américaine.