En effet, les statistiques économiques moins bonnes que prévu ont fait craindre une perte de confiance des entreprises et des ménages sur fond d’incertitude grandissante concernant les droits de douane.
Le moral des ménages américains en berne
Le S&P Global US Composite PMI, un indice de la production dans le secteur manufacturier et des services aux Etats-Unis, est tombé à son plus bas niveau depuis dix-sept mois. Les entreprises interrogées ont imputé la détérioration de leurs perspectives à la menace des droits de douane, à la réduction des dépenses de l’Etat fédéral et aux risques géopolitiques. L’indice des services indique une contraction de l’activité pour la première fois depuis un peu plus d’un an.
En outre, selon l’enquête de l’université du Michigan, le moral des ménages américains est tombé à son plus bas niveau depuis quinze mois en février. Les anticipations d’inflation ont bondi à 4,3% (au plus haut depuis novembre 2023), contre 3,3% le mois dernier. Cela suggère que les ménages se préparent à de possibles hausses de prix liées aux nouvelles politiques commerciales.
Cependant, même si la volatilité pourrait perdurer, la Recherche d’UBS est d’avis que le potentiel de hausse des actions n’est pas épuisé et elle considère les replis des actions comme une opportunité d’achat. Explication en trois points.
Le S&P 500 devrait atteindre 6600 points d’ici la fin de l’année, même si cette progression s’accompagnera probablement d’une volatilité plus marquée.
- Les consommateurs s’attendent à un regain d’inflation mais la pression sur les prix devrait s’atténuer
Le spectre d’une hausse des coûts de production imputable aux droits de douane a contribué au retournement du moral des ménages. Toutefois, les droits de douane devraient provoquer un choc ponctuel sur les prix et non un regain d’inflation durable à moyen terme. Il est vrai que l’inflation reste supérieure à l’objectif de 2% de la Réserve fédérale américaine (Fed) mais l’inflation du coût du logement s’est encore atténuée, comme le montrent les données de l’indice des prix à la consommation (IPC) en janvier.
Les données en temps réel mettent en évidence une augmentation de l’offre de logements et un ralentissement de la hausse des loyers, ce qui laisse entrevoir une tendance à la décrue de l’inflation globale dans les mois à venir, auquel cas la Fed serait en mesure de reprendre l’assouplissement de sa politique monétaire en 2025. Cela est de nature à soutenir les actions, en particulier dans les secteurs sensibles aux taux d’intérêt.
- Même si la menace des droits de douane subsiste, l’issue pourrait se révéler moins perturbante
L’enquête de conjoncture de S&P Global montre que le flou qui entoure les politiques publiques mine déjà le moral des entreprises. Ces dernières évoquent la hausse des coûts qui résulterait des droits de douane et la baisse des ventes liée aux aléas de la politique commerciale.
Même si cela crée une pression à court terme, les évolutions récentes suggèrent que les droits de douane servent souvent de levier de négociation, leur entrée en vigueur étant différée. Hormis les droits de douane supplémentaires de 10% instaurés sur les importations en provenance de Chine au début du mois, la plupart des droits de douane proposés par le président Trump n’ont pas encore été mis en œuvre.
Même si les investisseurs doivent se préparer à une politique commerciale agressive de la part des Etats-Unis, il est peu probable que tous les droits de douane annoncés soient mis à exécution compte tenu des dégâts qu’ils pourraient causer à la croissance et à l’inflation aux Etats-Unis.
- La solide croissance des bénéfices devrait entretenir la progression des actions américaines
La Maison Blanche privilégiera certainement des droits de douane ciblés à une taxation générale des importations car elle est soucieuse de préserver la croissance et d’atténuer l’inflation.
Par conséquent, les actions américaines ont encore une marge de progression étant donné la bonne tenue de l’économie, de la substantielle croissance des bénéfices des entreprises, des progrès de l’intelligence artificielle et de l’assouplissement de la politique monétaire.
Les résultats du quatrième trimestre publiés jusqu’ici suggèrent que les bénéfices des entreprises sont en passe d’augmenter d’environ 10% en glissement annuel. Par ailleurs, la Recherche d’UBS table sur une croissance des bénéfices de 9% en 2025.
Diversifier et couvrir son portefeuille
Par conséquent, le S&P 500 devrait atteindre 6600 points d’ici la fin de l’année, même si cette progression s’accompagnera probablement d’une volatilité plus marquée.
Il est donc essentiel de diversifier et de couvrir son portefeuille. Les stratégies de préservation du capital peuvent permettre de gérer le risque de baisse des actions.