Le yen au plus bas depuis son bond de début août

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Vers 21h20, la monnaie japonaise cédait 0,85% par rapport au billet vert, à 150,79 yens pour un dollar. Plus tôt, elle est tombée à 150,83 dollars, une première depuis le 1er août.

Le yen est descendu lundi à son plus bas niveau depuis la hausse de taux de la Banque du Japon (BoJ), fin juillet, qui avait déclenché un violent sursaut de la devise nippone.

Vers 19H20 GMT, la monnaie japonaise cédait 0,85% par rapport au billet vert, à 150,79 yens pour un dollar. Plus tôt, elle est tombée à 150,83 dollars, une première depuis le 1er août.

Le 31 juillet, la BoJ avait relevé son taux directeur à 0,25%, en lieu et place d’une fourchette comprise entre 0% et 0,1%.

La décision était attendue mais elle avait provoqué une secousse sur les marchés, dont les effets ont été ressentis jusque sur les actions, faisant chuter de 6% sur trois jours l’indice élargi S&P 500 à New York.

Le raffermissement de la politique monétaire japonaise a dopé la devise de l’archipel, montée jusqu’à 139,58 yens mi-septembre.

La BoJ contrastait ainsi avec la banque centrale américaine (Fed), qui a entamé un cycle d’assouplissement le 18 septembre par un coup de rabot inattendu d’un demi-point sur son taux directeur.

Mais plusieurs responsables de la Fed, son président Jerome Powell en tête, ont tempéré l’enthousiasme des intervenants, écartant toute urgence dans leur démarche.

Dans le même temps, des membres de la BoJ se sont montrés prudents quant au calendrier de possibles nouvelles hausses de taux, sapant la monnaie japonaise, qui a dérapé.

Lundi, sa glissade a été encouragée par une violente remontée des taux obligataires américains.

Le rendement des emprunts d’Etat américains à 10 ans est passé de 4,08% vendredi en clôture à 4,18%, un grand écart à l’échelle de ce marché.

«Il y a une thématique 'élection' qui fait bouger les taux», a expliqué Brad Bechtel, de Jefferies.

Le gestionnaire d’actifs T. Rowe Price a estimé, dans une note, que le taux obligataire américain à 10 ans pourrait revenir à 5% dans les six mois, une hauteur qu’il n’a plus fréquentée depuis un an.

Cette ruade serait le fait de préoccupations des investisseurs quant à la trajectoire des déficits publics américains, le programme de chacun des deux principaux candidats impliquant une aggravation dans les années à venir.

Les acteurs du marché s’inquiètent aussi de voir l’inflation relever la tête, stimulée par une économie américaine à la santé insolente.

De manière générale, le «greenback», l’un des surnoms du dollar, profite d’un regain d’incertitude quant à l’issue du scrutin.

Après un mois délicat pour le yen, «il semble que la dynamique s’essouffle», prévient néanmoins Brad Bechtel, qui ne voit pas la devise japonaise aller plus loin que 151,34 yens, seuil technique majeur (moyenne des 200 derniers jours de cotation).

Shaun Osbourne, de Scotiabank, s’attend à ce que les officiels japonais «se manifestent davantage au soutien de leur monnaie».

Les cambistes tablent néanmoins sur un statu quo monétaire lors de la prochaine réunion de la BoJ, les 30 et 31 octobre.

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