Le dollar a encore gagné du terrain face à la plupart des grandes monnaies mercredi, aidé par une politique monétaire moins accommodante qu’ailleurs, une économie résiliente mais aussi la perspective de l’élection présidentielle aux Etats-Unis.
Vers 20h40, le billet vert engrangeait 0,33% face à la monnaie unique, à 1,0857 dollar pour un euro. Plus tôt, il avait enregistré un nouveau plus haut de deux mois, à 1,0856 dollar.
Il poussait aussi dans leurs retranchements yen et livre sterling, ainsi que des devises plus volatiles comme la couronne suédoise et le forint hongrois.
Comme depuis plusieurs semaines, le «greenback», l’un des surnoms de la monnaie des Etats-Unis, continue de profiter du discours mesuré de membres de la banque centrale américaine (Fed), qui écartent toute précipitation dans la trajectoire monétaire américaine.
Les récents indicateurs témoignent aussi d’une économie américaine toujours solide, avec un marché actions à des records, ce qui incite à investir aux Etats-Unis.
Mais en l’absence de nouvelles données macroéconomiques majeures cette semaine et dans un contexte de léger reflux des taux obligataires américains ces derniers jours, le «buck», autre petit nom du dollar, a trouvé un autre catalyseur, à l’approche de l’élection présidentielle, le 5 novembre.
«Plusieurs publications qui couvrent les fonds spéculatifs (hedge funds) rapportent qu’ils achètent du dollar parce que si Trump gagne, il voit (la monnaie) monter», explique Marc Chandler, de Bannockburn Global Forex.
Ce mouvement est lié à la remontée récente du candidat républicain dans les sondages, à trois semaines à peine du scrutin.
Les analystes de Wells Fargo relèvent que sur les plateformes de pronostics et de paris, l’ancien chef de l’Etat est même installé plus solidement en tête que dans les enquêtes d’opinion classiques.
«Une victoire de Trump (à la Maison Blanche et au Congrès) devrait mener à une remontée des taux», avancent-t-ils, évoquant un surcroît d’incertitude quant à la politique étrangère et commerciale des Etats-Unis «qui augmenterait la volatilité et doperait le dollar».
Donald Trump a indiqué mardi envisager d’instaurer des droits de douane «terribles» en cas de succès électoral, pour «faire revenir» les entreprises aux Etats-Unis.
La perspective de nouvelles taxes douanières «n’est pas spécialement favorable aux Etats-Unis» et au dollar, affirme Marc Chandler, «mais elle est vraiment mauvaise pour les autres», nations partenaires commerciales de la première économie mondiale.
«C’est particulièrement le cas pour les pays les plus proches», comme le Canada et surtout le Mexique, ce qui justifie, selon l’analyste, la dégringolade du dollar canadien et du peso mexicain ces derniers jours.