L’euro lâche du lest jeudi, affecté par une nouvelle baisse de taux de la Banque centrale européenne (BCE) et un indicateur économique américain, tandis que l’or gravit un nouveau sommet.
Vers 13H55 GMT (15H55 HEC), l’euro reculait de 0,28% face au billet vert, à 1,0832 dollar pour un euro, après être tombé à un nouveau plus bas depuis début août, à 1,0811 dollar.
La monnaie unique relâchait par ailleurs 0,32% à la livre, à 83,34 pence pour un euro.
Jeudi, et pour la deuxième fois d’affilée, la Banque centrale européenne a abaissé d’un quart de point de pourcentage son taux sur les dépôts, qui fait référence, pour le porter à 3,25%.
Il s’agit de la troisième réduction de son principal taux directeur après celles de juin et de septembre. Elle avait déjà été largement intégrée par le marché.
Le processus de désinflation «est en bonne voie», nourri par une économie atone, est-il précisé dans le communiqué accompagnant la décision.
L’inflation a continué à ralentir en septembre dans la zone euro, tombant à 1,7% sur un an, selon un chiffre révisé jeudi par Eurostat, pour la première fois en plus de trois ans sous l’objectif des 2% de la BCE.
L’hypothèse centrale «reste que la BCE procédera à une nouvelle baisse de taux de 0,25 point de pourcentage lors de sa réunion de décembre, suivie de nouvelles réductions similaires à chaque réunion début 2025», note Michael Brown, analyste chez Pepperstone.
Dans une conférence de presse suivant l’annonce, la présidente de l’institution monétaire, Christine Lagarde, a par ailleurs indiqué que les perspectives de croissance dans la zone euro étaient «orientées à la baisse».
«La baisse de confiance pourrait empêcher la consommation et l’investissement de se redresser aussi rapidement que prévu», a-t-elle déclaré.
A l’inverse, aux Etats-Unis, les ventes au détail publiées jeudi ont progressé de 0,4% en septembre, signal positif pour l’économie américaine, bien que la production industrielle ait reflué de 0,3% le même mois.
Cette première donnée «renforce les attentes selon lesquelles la Réserve fédérale (Fed) maintiendra sa politique monétaire prudente», note Rania Gule, analyste chez XS.com.
Ainsi, l’apparente divergence entre les conjonctures économiques et les politiques monétaires des deux zones plombe la monnaie unique face au dollar.
Par ailleurs, l’once d’or s’est envolée à un nouveau sommet jeudi, à plus de 2.690 dollars, dépassant son précédent record de fin septembre.
En tant que valeur refuge, le métal jaune profite «de la perspective de baisses des taux d’intérêt par les principales banques centrales, de l’incertitude économique mondiale et des risques géopolitiques, y compris l’issue imprévisible de l’élection présidentielle américaine», détaille Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.