Pendant que Genève se transforme lentement mais sûrement en pays de Mordor, Wall Street passe une semaine dite de tous les dangers plutôt calme, voire rassurante.
Les indices américains d’actions consolident hier et rendent quelques miettes à la cloche, à l’exception du Nasdaq100 (NDX) qui se permet de grappiller quelques points. Le Dow Jones boude, il sous-performe ses jeunes amis, impacté par Amgen (AMGN -5,46%) qui souffre de la publication de données mitigées sur deux traitements. Les petites capitalisations sont délaissées hier, elles qui sont censées figurer parmi les principaux bénéficiaires des baisses de taux de la Fed. On sait où va l’argent, l’indice SOX des semi-conducteurs surperforme le reste de la rue (par exemple Nvidia, Arm, AMD, Broadcom), neuf des onzes indices sectoriels du SPX clôturent en repli, le bonnet d’âne du jour étant fièrement porté par l’énergie, qui souffre d’une fuite manifeste du baril de WTI Light Crude, ce dernier recule nettement et traite ce matin à 68,06 dollars. Et pourtant les inventaires hebdomadaires publiés hier montrent un recul des stocks de pétrole aux Etats-Unis pour la deuxième semaine consécutive. Du côté des valeurs, Apple cède 0,52%, les ventes de smartphones de marque étrangère en Chine, dont l'iPhone, ayant chuté de 12,7% en août en glissement annuel selon les données d'un cabinet de recherche affilié au gouvernement. Ford et General Motors perdent plus de 4% après un abaissement de recommandation de Morgan Stanley tandis que KB Home plonge de 5,35%, le constructeur de logements ayant publié un bénéfice trimestriel inférieur aux attentes.
L’attrait retrouvé des investisseurs pour les semi-conducteurs devrait probablement persister aujourd’hui, hier soir après la clôture Micron Tech décolle de 12%, la firme publie ses trimestriels et relève ses perspectives pour le prochain trimestre à tous les niveaux (chiffre d’affaires, bénéfice par action, marge brute, dépenses opérationnelles).
En Europe, hier on mise sur les industrielles ou les cycliques, à l’exception remarquée des automobiles allemandes, qui restent sur le bas-côté, feux de détresse allumés, la lumière au bout du tunnel ne semble pas encore en vue. La Suisse se fait remarquer et surperforme nettement l’Eurostoxx50 (le SMI +0,83%, le SX5E -0,48%). Une grande majorité des membres du SMI progresse, on peut se demander si les intervenants ne se positionneraient pas en vue d’une baisse de taux de 50 points de base par la BNS ce matin à 9h30. A suivre…
La volatilité somnole, le Dollar Index fait de la résistance, il repasse au-dessus de son support de 100,61, la paire EUR/USD traite à 1,1155, elle regarde sa résistance de 1,1155 dans le blanc des yeux. L’or me fait de plus en plus penser à John Rambo, rien ne semble plus capable de stopper la relique barbare, qui grimpe ce matin à 2661 dollars l’once.
Le sentiment du marché est étonnamment bon en ce début d’automne, une explication parmi d’autres est peut-être à chercher du côté de Pékin, qui effectue de nouvelles annonces de soutien à son économie, cela fait désormais trois jours que la Chine semble de plus en plus déterminée à enfin sortir de l’ornière. Pékin envisage d'injecter dans ses banques d'Etat près de 130 milliards d'euros pour relancer une activité à la peine, ce qui constituerait une première depuis la crise financière de 2008, affirme ce matin l'agence Bloomberg.
Adriana Kugler de la Fed déclare qu'elle «soutient fortement» une réduction d'un demi-point la semaine dernière. La priorité de Jerome Powell pour un atterrissage en douceur l'a poussé à préconiser un mouvement de grande ampleur et il est sorti renforcé de cette décision.
L’agence Bloomberg indique que les États-Unis et la France proposeront un cessez-le-feu de trois semaines entre Israël et le Hezbollah au Liban. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, déclare que les détails seraient bientôt annoncés et qu'il prévoit de se rendre à Beyrouth d'ici la fin de la semaine.
Joe Biden dit à Volodymyr Zelenskiy qu'il a ordonné une «augmentation» de l'aide américaine à la sécurité de l'Ukraine, qui sera annoncée aujourd'hui. L'enveloppe s'élèvera à plus de 8 milliards de dollars, selon Reuters.
Au menu macro-économique du jour, on démarre avec la décision de la BNS sur ses taux (9h30) et la publication de la masse monétaire M3 de la zone euro (10h00). Plus tard, aux États-Unis, les commandes de biens durables, le PIB annualisé et les nouvelles demandes d'allocation-chômage seront annoncés à 14h30, et les reventes de logements en cours seront connues à 16h00.
Siemens Energy prolonge le contrat de son CEO alors que la reprise se poursuit. BASF envisage de coter en partie son activité agricole. Google dépose une plainte anticoncurrentielle auprès de la Commission européenne concernant les activités de Microsoft dans le domaine du cloud. Blackstone confirme un investissement de 13 milliards de dollars en Grande-Bretagne pour un centre de données d'IA. Meta présente les lunettes connectées du futur et baisse le prix de son casque de réalité virtuelle. Reprise des négociations entre les machinistes en grève et Boeing vendredi, selon le syndicat.
Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en nette hausse, la nouvelle annonce de Pékin est passée par là. Tokyo bondit de 2,79% à la cloche, Hong Kong décolle de 3,6%, Shanghai fait de même et gagne 3,45%, Séoul suit le mouvement et avance de 2,9% tandis que le Nifty50 grappille 0,35%. Le future SPX gagne 42 points (effet Micron Tech + Chine) et l’Europe ouvre en hausse de 1,3%.
On prendra le temps aujourd’hui d’écouter les deux plus importants banquiers du monde, Jerome Powell à 15h20 et Christine Lagarde à 15h30.
L'actualité des marchés sera de retour ce lundi 30 septembre.