Gonet: l'actualité des marchés au 24 septembre

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow +0,15%, S&P 500 +0,28%, Nasdaq +0,14%, Russell -0,34%, SOX +0,51%, Eurostoxx +0,29%, SMI +0,26%.

Wall Street entame plutôt bien sa semaine et c’est tant mieux. Ne le dites à personne mais la semaine boursière qui débute est historiquement la pire de l’année. Vivement la semaine prochaine donc et, dans l’intervalle, les indices américains d’actions s’offrent de nouveaux records historiques à la cloche hier soir, dans un calme quasiment absolu, on semble digérer la jolie semaine passée sans rendre les gains. L’indice S&P500 (SPX) clôture en territoire inexploré, son pendant équipondéré, le SPW fait encore mieux, il progresse plus sur la journée et se hisse lui-aussi au-dessus des nuages, sa surperformance du jour nous indique une volonté des investisseurs de s’émanciper un chouia de la tech, c’est probablement une bonne nouvelle pour la suite des événements. Le podium du jour du SPX se compose de l’énergie, de la consommation discrétionnaire et de l’immobilier. Le vénérable Dow Jones ne boude pas la fête et parvient à rester au-dessus des 42'000 points à la cloche, un trio oublié porte l’indice hier: Visa, Boeing et IBM, ça faisait un bail… Dans le registre des anciennes stars déchues, Intel (INTC +3,3%) se rappelle à notre bon souvenir. Le titre retrouve des couleurs depuis plusieurs séances, cela va un peu dans tous les sens avec Apollo qui investirait 5 milliards dans la firme, Qualcomm qui serait intéressé à acquérir la compagnie mais les analystes sont sceptiques.

Le Nasdaq100 (NDX) progresse dans la même proportion que le SPX, il voit sa prochaine résistance à 19'938 points contre une clôture à 19'852 pts et un plus haut historique à 20'690 pts. Les sept magnifiques clôturent en ordre dispersé, on notera la hausse de 4,9% de Tesla (TSLA), j’ose espérer que ce rallye n’est pas dû à l’annonce par Elon Musk que les bus ne seront plus nécessaires dès que son robotaxi sera opérationnel. Sur le segment des petites capitalisations, Le Russell2000 (RTY) consolide depuis quatre séances après sa hausse vertigineuse. L’indice voit une résistance à 2300 points contre une clôture hier soir à 2220 pts. En Europe, le SMI repasse en-dessous de sa 100 jours après l’avoir conquise de haute et longue lutte. Tout reste à refaire donc.

La volatilité recule encore, le VIX perd 1,6% à 15,89, son prochain support se situe à 15,43. Le ratio put/call recule lui aussi, à 0,49. Il termine la séance tout proche de son support de 0,47 et nous dit que les traders en options put et call sont en mode «super chill», c’est à suivre de près. Sur le front obligataire, le rendement du 10 ans US remonte à 3,77%, il évolue proche de sa résistance de 3,80%. Le spread 2 / 10 ans s’écarte à +17 points de base. Au chapitre des monnaies, le Dollar Index (DXY) refuse de capituler une énième fois, ce matin il évolue à 100,99, son principal support est à 100,61. La paire EUR/USD traite à 1,1126, elle doit casser durablement 1,1155 puis 1,1200 pour pouvoir prétendre passer au niveau suivant. On notera en parallèle l’affaiblissement du yen (la BoJ ne semble pas pressée de relever ses taux), la paire JPY/USD traite ce matin à 144,40. Le pétrole se maintient au-dessus de 71 dollars le baril de WTI Light Crude tandis que l’or chasse ses records et traite ce matin à 2624 dollars l’once.

Au registre macro-économique de ce lundi, le PMI manufacturier flash de septembre passe de 47,9 en août à 47,0, en dessous du consensus de 48,5. Le PMI des services de septembre recule de 55,7 à 55,4, bien qu'il ait été supérieur au consensus de 55,0. Neel Kashkari, de la Fed de Minneapolis, déclare que la désinflation reste sur la bonne voie avec un risque plus important concernant l'affaiblissement du marché du travail, il prévoit 50 points de base supplémentaires dans les réductions jusqu'à la fin de l'année. Raphaël Bostic, d'Atlanta, avertit que la Fed ne devrait pas s'engager dans des mouvements plus importants étant donné l'incertitude autour du taux neutre et le retour de l'inflation. Austan Goolsbee, de la Réserve Fédérale Chicago, déclare qu'il prévoit de nombreuses réductions supplémentaires au cours de l'année prochaine afin de ne pas être en retard sur la courbe. C’est une semaine pavée de discours de membres de la Fed avec Bowman, Kugler, Williams, Barr, Cook et Collins. Le boss Jerome Powell prononcera le discours d'ouverture de la 10e conférence annuelle du marché du Trésor américain mercredi (ses commentaires seront pré-enregistrés).

Son économie tourne au ralenti depuis le covid, Pékin dévoile de nouvelles mesures pour la relancer. Le marché immobilier est en détresse, la déflation menace, le chômage des jeunes explose et la consommation est en berne. Dans ce contexte la PBoC (banque centrale chinoise) réduit de 20 points de base le taux de référence des prises en pension à 7 jours, baisse le RRR (Reserve Requirement Ratio), le taux de réserves que les banques commerciales doivent obligatoirement garder auprès de la PBoC. La banque centrale ouvre ses prêts aux intermédiaires financiers qui souhaitent acheter des actions, afin de soutenir les actifs à risque. Un important chapitre de soutien au marché immobilier est dévoilé, le taux d’acompte exigé pour l’achat d’une résidence secondaire est baissé, la banque centrale fournira en outre la totalité du principal des prêts aux entreprises publiques qui achètent des stocks d’invendus immobiliers. 

«Bonjour, je m’appelle Donald, et si vous installiez votre entreprise chez moi?» Ne riez pas, cela pourrait se produire si l’ancien président des Etats-Unis se voit attribuer un nouveau bail de 4 ans à la Maison-Blanche. Donald Trump s’engage à recruter personnellement des entreprises étrangères et à offrir des terres fédérales pour attirer des activités aux États-Unis lors d'un discours. Apparemment en grande forme, il menace de frapper Deere de droits de douane élevés si l'entreprise délocalise sa production au Mexique.

Au menu macro-économique du jour, l'indice de confiance des milieux d'affaires IFO en Allemagne (10h00) sera suivi aux Etats-Unis de l'indice des prix immobiliers FHFA (15h00) et des indices de confiance des consommateurs du Conference Board et manufacturier de la Fed de Richmond (16h00). 

Barclays a aidé Unicredit à prendre une participation dans Commerzbank, selon Reuters. Le chancelier allemand Olaf Scholz a pour sa part condamné la décision «inamicale» d'UniCredit à l'égard de Commerzbank. Novo Nordisk indique que l'Ozempic pourra faire l'objet de négociations de prix aux États-Unis dans moins d'un an. Paris sanctionne des labos, dont Sandoz, pour stocks insuffisants. AMS-Osram va regrouper ses actions. La FTC devrait autoriser le rachat de Hess par Chevron, selon Reuters. Boeing propose 30% d'augmentation de salaire pour mettre fin à la grève. Une fusion Intel-Qualcomm aurait peu de chances d'être validée par les régulateurs, selon les spécialistes. Constellation Energy va rouvrir la centrale nucléaire de Three Mile Island avec l'appui de Microsoft, pour répondre aux énormes besoins énergétiques de l'IA. General Motors et Ford devraient cesser d'exporter des véhicules chinois vers les États-Unis si la nouvelle réglementation sur les logiciels automobiles entre en vigueur. Visa fait l'objet d'une procédure antitrust de la part du ministère de la justice des États-Unis concernant les cartes de débit, selon Bloomberg. Le chatbot IA de Meta va commencer à parler avec les voix de Judi Dench, John Cena et d'autres, selon Reuters. Nippon Steel demande aux dirigeants des Métallos d'United States Steel de venir «s'asseoir à la table des négociations».

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en hausse. Tokyo revient aux affaires et avance de 0,57% à la cloche, Hong Kong décolle de 4,08%, Shanghai bondit de 4,15%, Séoul prend 1,14% et le Nifty50 grappille 0,06%. Le future SPX gagne 6 points et l’Europe ouvre en progression de 1,2%. Le secteur du luxe applaudit les annonces de la PBoC des deux mains, à suivre.

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