Gonet: l'actualité des marchés au 20 septembre

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow +1,26%, S&P 500 +1,70%, Nasdaq +2,51%, Russell +2,10%, SOX +4,27%, Eurostoxx +2,24%, SMI +0,63%.

Jerome Powell aurait pu se contenter d’arriver à la conférence de presse de mercredi soir chevauchant un taureau, ça lui aurait économisé un discours. Le marché semble penser que la Fed est partie pour taper agressivement sur les taux, la récession crainte par une minorité est de plus en plus une vue de l’esprit, la croissance des bénéfices des entreprises américaines reste bonne, l’inflation entre en hibernation, tout ne va finalement pas si mal au joyeux royaume des actions, qui célèbre cela comme il se doit hier en décollant comme rarement, même la macro du jour plutôt vigoureuse semble glisser sur les rails de l’indifférence d’investisseurs à l’appétit au risque totalement retrouvé.

Wall Street attrape une fièvre acheteuse hier, tous les secteurs en profitent sauf les plus barbants que sont les biens de consommation de base, les utilities et l’immobilier. Le podium du jour se compose des services de communication et de la consommation discrétionnaire, qui accompagnent la star incontestée du jour, la tech. Les 7 magnifiques s’en donnent à cœur joie, Tesla, Nvidia et Meta gagnent plus de 4%, Alphabet fait son retour dans le club très sélect des firmes à 2000 milliards de dollars de capitalisation boursière, Amazon la talonne de près. Les semi-conducteurs décollent, le SOX gagne plus de 4%, il casse sa moyenne mobile à 50 jours et vient tester sa 100 jours en séance. On recherche aussi les petites capitalisations hier, le Russell2000 (RTY) réalise une performance plus que respectable, il accélère vers le nord depuis plusieurs séances, objectif avoué le top en séance du 31 juillet qui se situe à 2300 points, clôture hier soir à 2252 pts. On peut retourner la séance de bourse de ce jeudi dans tous les sens, c’est la tech et rien que la tech qui fait toute la différence. Aux oubliettes les craintes d’un ralentissement du phénomène de l’intelligence artificielle, on y revient massivement, l’indice S&P500 équipondéré sous-performe nettement le SPX, qui atteint une énième fois un niveau record à la cloche. Big up pour le vénérable Dow Jones, qui parvient à casser le niveau de 42'000 points pour la première fois de son histoire ce qui relève de la performance, la tech ne pèse pas très lourd dans cet indice.

Le Nasdaq100 (NDX) s’envole de 2,56%, il ne se trouve plus qu’à 3,5% de son record historique, n’est pas suracheté et a un gap à combler à 20'266 points (bas en séance du 16 juillet), clôture hier soir à 19'839 pts.

Les taureaux envoient la volatilité au tapis, le VIX chute de 10,4% à 16,33, son prochain niveau de support réside à 15,41 pts (moyenne mobile à 100 jours). Le ratio put/call remonte à 0,77, c’est plutôt bon signe même si les volumes de trading en options call restent nettement supérieurs aux puts. Même le MOVE (le pendant obligataire du VIX) se permet une détente plutôt étonnante, il recule hier de 6% à 92,64. En résumé, tout un chacun est plutôt en mode complaisant dans les salles de marchés, c’est à garder en tête, surfer une vague haussière est toujours une bonne idée tant que l’on garde les idées claires (et des ordres stop-loss judicieusement positionnés peut-être?).

Le dollar est une nouvelle fois au bord du précipice technique. On va relativiser tout cela, le billet vert a déjà été enterré prématurément un bon million de fois. Le Dollar Index (DXY) traite ce matin à 100,70, il teste donc à la baisse son support de 100,61. S’il le casse il regardera ensuite 99,58. Sur le front de la paire EUR/USD, la résistance de 1,1155 a été franchie, niveau actuel 1,1164 et objectif 1,1200. La faiblesse actuelle du greenback profite aux matières premières et à la plus jolie d’entre elles, l’once d’or est encore plus près des étoiles et casse le niveau de 2600 dollars en ce moment-même. Un dollar en baisse la rend plus attractive, tout comme des taux en repli qui diminuent de facto son coût d’opportunité, alors que la relique barbare reste une valeur sûre lorsqu’il s’agit de détenir quelque solution de refuge au cas où. Le pétrole tente à grand peine de suivre l’exemple mais patine, le baril de WTI Light Crude se maintient tout de même à 71,70 dollars.

Le Bitcoin tente actuellement de repasser au-dessus de sa moyenne mobile à 200 jours. Elle évolue actuellement à 63’894 points, niveau actuel du XBT 63’530 pts, grosse bataille technique en cours donc.

Sur le marché obligataire les intervenants restent calmes, le rendement du 10 ans US a peu évolué depuis mercredi soir, il traite ce matin à 3,71%, voit sa principale résistance à 3,80% et son support à 3,67%. Le marché obligataire avait probablement bien anticipé la décision de la Fed.

Au chapitre macro-économique, les demandes initiales hebdomadaires d’allocations chômage sortent hier en-dessous du consensus, tombant au niveau le plus bas depuis mai. Les demandes continues sont également inférieures aux attentes, au plus bas depuis juin. L'indice manufacturier de la Fed de Philadelphie rate les attentes mais revient en territoire positif. L'indice de l'emploi progresse. Les ventes de logements existants s’approchent du consensus, bien qu'elles aient baissé d'un mois à l'autre en août.

La Chine et le Japon maintiennent leurs taux inchangés, c’était attendu. Les observateurs s'attendent à une poursuite du resserrement monétaire dans les mois à venir, mais n'ont pas encore de date favorite entre les deux réunions qui restent d'ici la fin de l'année, en octobre et en décembre. L’agence Bloomberg pense que Pékin va assouplir les règles relatives aux acheteurs non locaux pour supprimer un frein à la reprise du marché immobilier.

Au menu macro du jour, l'indice des prix à la production en Allemagne et les ventes au détail au Royaume-Uni à (les prix à la production allemands plus forts que prévu, les ventes au détail au UK aussi), suivis de la confiance des affaires en France à (en ligne). 

Mercedes avertit à son tour que ses résultats seront plus faibles que prévu, à cause de la conjoncture économique. L'Allemagne étudie les moyens de soutenir Volkswagen, selon le ministre de l'économie. Le régulateur européen soutient l'utilisation du Wegovy de Novo Nordisk pour les troubles cardiaques liés à l'obésité. Nike grimpe de 7,6% hors séance après la démission de son CEO. Elliott Hill, pur produit interne, va le remplacer. Fedex chute de 11% post-clôture après ses trimestriels. Johnson & Johnson propose une enveloppe relevée à 8,2 milliards de dollars pour solder l'affaire du talc pour bébé. Amazon dévoile un logiciel d'IA pour ses vendeurs tiers, l'automatisation gagne du terrain. Alphabet repasse le cap de 2000 milliards de dollars de capitalisation. Walt Disney abandonne Slack (Salesforce) à la suite d'un piratage, selon le Wall Street Journal. Cruise (General Motors) va commencer à tester des véhicules autonomes en Californie. Berkshire Hathaway conserve près d'un tiers des parts de Sirius XM après la scission de Liberty Media et l'inversion de la scission.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices sont portés par la brise haussière provenant de Downtowh Manhattan. Tokyo gagne 1,53% à la cloche, Hong Kong gagne 1,2%, Shanghai progresse de 0,03%, Séoul monte de 0,49% et le Nifty50 avance de 1,43%. Le future SPX rend 8 points et l’Europe ouvre en repli de 0,6%. 

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