Jusque-là, ça va…
Il ne s’agit pas ici d’une référence au livre de l’excellent Fred Weis et sa vie de basketteur mais plutôt de Wall Street et sa semaine de tous les dangers. Les esprits chagrins clament à qui veut bien l’écouter que la semaine boursière en cours est historiquement la pire de l’année. Nous voici au milieu du gué et… jusque-là ça va. 41e record historique à la cloche pour l’indice S&P500 (SPX), quatrième séance consécutive de hausse pour le vénérable Dow Jones, qui s’offre lui aussi un plus haut de tous les temps en clôture. Le Nasdaq100 (NDX) n’est pas en reste, bien au contraire, il montre la voie, porté par Nvidia (NVDA +3,97%) et termine sa journée à 19'944 points, on garde en tête le plus haut en séance du 22 août qui se situe à 19'938 pts, test de résistance en cours pour le NDX donc, ensuite il faudra passer par la case T-shirts et casquettes (20'000 points) pour pouvoir s’offrir le droit de tenter de combler un gap à 20'266 pts. Côté secteurs le podium du jour du SPX se compose des materials, de la tech et de la consommation discrétionnaire. Les valeurs chimiques et industrielles apprécient le plan de soutien de Pékin à son économie. Côté vilains petits canards du jour, on remarquera Visa (V -5,49%) qui se prend les pieds dans le tapis, la firme est poursuivie par le ministère américain de la justice à propos d’une question antitrust. Visa aurait pris des mesures pour empêcher ses concurrents de remettre en cause sa domination sur le marché des cartes de débit, ces gens voient le mal partout…
Un mot sur Nvidia, qui ne monte pas sans raison hier. Morgan Stanley publie une note positive sur la demande pour le dernier GPU du groupe. En parallèle la patron de la firme Jensen Huang a terminé plus rapidement que prévu son plan de cession d’actions. L’action s’éloigne de sa moyenne mobile à 50 jours, avec laquelle elle se battait depuis le 11 septembre, elle regarde désormais sa prochaine résistance à 131,26 dollars, c’est son top en séance du 26 août.
Énorme baston en Suisse, où l’indice SMI livre une bataille sans merci avec sa moyenne mobile à 100 jours, qui évolue à 12'050 points, clôture hier à 12'049 pts. La bagarre dure depuis le 6 septembre.
La volatilité poursuit sa lente route vers les abysses, le VIX perd 3,1% à 15,389, il casse sa moyenne mobile à 100 jours au passage et regarde désormais sa 200 jours, qui évolue à 14,81. Le ratio put/call rebondit légèrement (ouf) à 0,54. Sur le front obligataire, le rendement du 10 ans US est plutôt stable, à 3,73%, mais le spread 2 / 10 ans continue de s’écarter et traite désormais à +22 points de base. Notons que l’ETF Invesco S&P500 High Beta surperforme le marché, alors que l’ETF Invesco S&P500 Low Volatility traine la patte, ce qui nous indique que l’appétit au risque progresse dans les salles de marchés.
Le Dollar Index met un genou à terre. Le DXY casse son support de 100,61, il traite ce matin à 100,34 et regarde désormais 99,58, c’est le bas en séance du 14 juillet 2023. La paire EUR/USD remonte à 1,1192, elle a franchi 1,1155 et s’attaque désormais à figure (1,1200). Je sais, on a déjà enterré le billet vert au moins mille fois, reste que la faiblesse est bien là et à suivre, l’impact d’un affaiblissement durable du greenback serait majeur.
Les Fed Funds croient de plus en plus que la Fed va réduire ses taux de 75 points de base supplémentaires d’ici à la fin de l’année, ce qui impliquerait une coupe de 50 points de base lors d’un des deux FOMC qui restent en 2024. Tiens, en parlant de 50 points de base, demain ce sera le tour de la Banque Nationale Suisse (BNS) d’annoncer sa décision sur les taux. Le marché prévoit une coupe de 25 points de base et devinez ce qui est en train de se produire dans la tête d’un nombre croissant de participants? Mais oui, on commence à se demander dans les chaumières financières helvétiques si la BNS ne va pas y aller au gros couteau de cuisine et baisser ses taux de 50 points de base d’un coup. Pour celles et ceux qui l’ont, le Temps publie un article à ce sujet aujourd’hui.
Les statistiques macro-économiques publiées hier aux Etats-Unis ne sont pas folichonnes. La confiance des consommateurs en septembre est inférieure à celle du mois d'août, mais révisée à la hausse. Davantage de personnes interrogées déclarent qu'il est difficile de trouver un emploi. L'indice manufacturier de la Fed de Richmond recule d'un mois sur l'autre, l'emploi étant un point faible. L'indice Case-Shiller 20-city de juillet progresse de 0,3% m/m, un peu moins que le consensus et plus lentement qu'en juin.
Le président iranien Masoud Pezeshkian déclare que des plans sont en cours pour discuter d'un accord nucléaire à la suite d'une rencontre «positive» avec Emmanuel Macron. Il avait auparavant averti que les attaques israéliennes contre le Liban «ne pouvaient rester sans réponse» lors de sa première intervention devant l'Assemblée générale des Nations unies. Le Conseil de sécurité des Nations unies se réunit aujourd'hui pour discuter du conflit.
Au menu macro-économique du jour, on démarre avec la confiance des consommateurs en France (qui ressort nettement au-dessus des attentes pour le mois de septembre), puis l'après-midi sera consacrée aux Etats-Unis avec les ventes de logements neufs à (16h00), suivies des stocks de brut DOE à (16h30).
Commerzbank nomme Bettina Orlopp au poste de PDG. Volkswagen entame des négociations salariales à haut risque avec ses syndicats. SAP SE, Carahsoft et d'autres éditeurs sont dans le collimateur de la justice américaine pour des soupçons d'entente sur les prix aux dépens de l'administration, selon Bloomberg. Swiss Life place un emprunt hybride d'une valeur de 500 millions d'euros. Le département de la justice des Etats-Unis a confirmé l'ouverture d'une enquête pour pratiques anticoncurrentielles présumées sur Visa. Microsoft va dépenser 1,3 milliard de dollars au Mexique pour le cloud et la technologie d'IA.
Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en ordre dispersé. Tokyo rend 0,19% à la cloche, Hong Kong progresse de 0,75%, Shanghai gagne 1,16%, Séoul perd 1,34% et le Nifty50 égare 0,21%. Le future SPX recule de 12 points et l’Europe ouvre en repli de 0,5%.
L’or poursuit sa chevauchée fantastique, le métal jaune progresse à 2653 dollars l’once. Le pétrole est figé légèrement au-dessus de 71 dollars le baril de WTI Light Crude.