Gonet: l'actualité des marchés au 20 juin

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Wall Street fermée, Eurostoxx -0,61%, SMI +0,11%,

Un seul être vous manque et les parquets de trading sont dépeuplés. L’absence de Wall Street hier plonge le reste de la cote dans un état catatonique avancé, rien ou pas grand-chose ne se passe, ce d’autant qu’aujourd’hui est un jour de banques centrales, la BNS démarre les hostilités à 9h30, la Banque d’Angleterre lui emboitera le pas à 13 heures et la Banque Centrale de Norvège aura annoncé sa décision dans l’intervalle, à 10 heures. Les économistes prédisent un statu quo au Royaume-Uni et en Norvège. En Suisse ce n’est pas si clair que ça, les swaps indexés au jour le jour voient environ 65% de probabilités d’une baisse de 25 points de base par la BNS, histoire de pouvoir partir en vacances tranquille après avoir arrosé les géraniums. Ceci dit, Thomas Jordan et ses copains maintiendraient leurs taux inchangés que pas grand monde ne crierait au scandale. La BNS a déjà devancé ses pairs au mois de mars, l’inflation en Suisse est à 1,4% et le taux directeur à 1,5%, ce qui laisse peu de marge à la banque pour le réduire encore. Ajoutez à cela que le prochain mouvement de la BCE est loin d’être certain et vous obtenez un gros point d’interrogation, qui sera levé à 9h30.

La plupart des indices d’actions européens reculent hier, à l’exception notable de Londres, qui apprécie grandement des chiffres de l’inflation encourageants, même si la pression à la hausse sur les prix persiste dans l’industrie des services. À Paris le CAC40 sous-performe le reste du continent, le marché reste sur la défensive à l’égard de la France et son pataquès politique, le 30 juin approche et le premier tour des législatives avec. Le 10 ans OAT rend ce matin 78 points de base de plus que son alter ego allemand le Bund, le Trésor Français va lever 10,5 millions d’euros de dette ce jour, on va suivre cela de près.

NVIDIA est devenue mardi la société cotée la plus valorisée au monde grâce à la demande pour ses puces d'intelligence artificielle, menant un boom technologique qui rappelle des souvenirs du début de ce siècle. Les puces de Nvidia ont été les bêtes de somme du boom de l'IA, des outils essentiels dans la création de systèmes d'IA sophistiqués qui ont captivé l'imagination du public grâce à leur capacité à produire du texte, des images et du son convaincants avec un minimum de sollicitations. La dernière fois qu'un grand fournisseur d'infrastructures informatiques a été la société américaine la plus valorisée, c'était en mars 2000, lorsque la société d'équipements de réseaux Cisco a pris cette place au plus fort du boom des dot-com. Cisco surfait alors sur la vague d'une révolution différente: Internet, où ses produits propulsaient cette industrie naissante. Comme Nvidia, Cisco a également dépassé Microsoft  pour devenir l'entreprise la plus valorisée. John Chambers, qui était CEO de Cisco pendant le boom de la bulle Internet, a déclaré qu'il existe certains parallèles, mais que la dynamique de la révolution de l'IA est différente des précédentes, comme celles d'Internet et du cloud computing. Chambers, désormais investisseur en capital-risque, a fait de gros paris sur l’IA dans le domaine de la cyber-sécurité et dans d’autres domaines. C'est la première fois qu'une entreprise autre que Microsoft ou Apple détient le titre de plus grande entreprise depuis février 2019, lorsqu'Amazon.com était brièvement en tête de liste. Nvidia était classé au cinquième rang en termes de valorisation boursière il y a un an et au 10e rang il y a deux ans. Il y a cinq ans, elle ne figurait pas parmi les 20 plus grandes entreprises. Et que dire du CEO de Nvidia Jensen Huang, qui a acquis une aura d’habitude réservée aux pop stars et non aux cadres technologiques de 61 ans? Lors de la conférence annuelle de l'entreprise en mars, Huang a prononcé son discours d'ouverture depuis une scène dans une arène de 11'000 places. 

Au menu macro-économique du jour, on démarre avec l'indice des prix à la production en Allemagne (sorti en-dessous des attentes) et la décision sur le taux de politique monétaire de la Banque nationale suisse (9h30). Plus tard, la Banque d'Angleterre dégainera à son tour (13h00). Aux Etats-Unis, les permis de construire, les mises en chantier, les nouvelles demandes d'allocations-chômage et les perspectives d'affaires de la Fed de Philadelphie (14h30) précéderont les stocks de brut (17h00).

Les constructeurs automobiles chinois réclament une taxe de 25% sur les grosses voitures européennes. Mauvaise journée hier pour STMicroelectronics, Infineon et Aixtron à cause d'une série de nouvelles négatives, dont l'avertissement sévère de SMA Solar. Roche lance un nouveau test du lymphome dans l'espace CE. The Carlyle Group et KKR en lice pour le portefeuille de prêts étudiants américains de Discover Financial, d'un montant de 10 milliards de dollars, selon le FT. Apple pourrait se tourner vers un partenaire chinois pour l'IA de l'iPhone en Chine, selon le WSJ. L'accord fiscal conclu avec Petrobras devrait permettre au Brésil de récupérer plus de 2 milliards de dollars. Booking alerte sur les arnaques aux voyages liées à l'IA.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en ordre dispersé. Tokyo grappille 0,16% à la cloche, Hong Kong rend 0,53%, Shanghai abandonne 0,3%, Séoul gagne 0,37% et le Nifty50 monte de 0,17%. Le future SPX progresse de 16 points et l’Europe ouvre en hausse de 0,2%. Le dollar est stable, la paire EUR/USD évolue à 1,0732, l’or a rebondi à 2343 dollars l’once et le pétrole se maintient à 81,46 dollars le baril de WTI Light Crude. Le rendement du 10 ans US est légèrement remonté à 4,25%. 

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