Vaccination, Jackson Hole et emploi: quelles opportunités?

Steven Bell, BMO Global Asset Management

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Bien que les actions aient chuté la semaine dernière, elles restent sur un trend positif depuis le début de l'année et devraient finir 2021 encore plus haut.

©Keystone

Il ne fait aucun doute que l'augmentation constante du nombre de nouveaux cas de COVID-19 à l'échelle mondiale, avec la propagation du variant Delta, a ébranlé les marchés. Pour preuve, les derniers indicateurs économiques sont plus faibles que prévu. Ainsi, les ventes au détail ont chuté en juillet au Royaume-Uni, aux Etats-Unis et en Chine, et les derniers indices PMI ont baissé presque partout. L'évolution de la situation en Chine, où la faible croissance se conjugue à un durcissement réglementaire envers les grandes entreprises privées est inquiétante. 

Pas de reprise sans programmes de vaccination

La division du monde entre les pays qui ont un programme de vaccination solide et ceux qui n'en ont pas est évidente. Les marchés développés sont favorisés par rapport aux marchés émergents, à l’exception de l'Australie et la Nouvelle-Zélande, qui ne pourront probablement pas continuer à imposer des restrictions strictes et qui auraient du mal à persuader leur population de se faire vacciner, même si l'offre était suffisante.

Les Etats-Unis ont décidé de vivre avec le virus. L'économie continuera donc à se rétablir.

Le Royaume-Uni et les Etats-Unis connaissent eux aussi une recrudescence des cas de Covid signalés, mais adoptent une autre stratégie. Aux Etats-Unis, bien que les efforts des pouvoirs publics pour persuader davantage de personnes de se faire vacciner aient été dédoublés et que de plus en plus d'employeurs exigent le vaccin afin de pouvoir travailler, le pays a décidé de vivre avec le virus. L'économie continuera donc à se rétablir.

Le sentiment négatif au Royaume-Uni est exagéré

Le Royaume-Uni est un cas encore plus extrême, où le sentiment négatif est probablement exagéré. Les nouveaux cas de virus signalés ont certes augmenté et devraient suivre cette trajectoire avec la poursuite de la saison de football, la diminution du nombre de personnes à qui le NHS demande de s'auto-isoler et la fin des vacances scolaires. Toutefois, le taux réel d'infections, tel que mesuré par l'enquête très précise de l'Office for National Statistics, a en fait diminué ces dernières semaines et, plus important encore, le taux d'hospitalisations pour le Covid reste sous contrôle.

Les ventes au détail au Royaume-Uni ont sans aucun doute été plus faibles que prévu en juillet, mais ces chiffres sont volatils. Tout indique que la demande continue.

La pénurie de main-d'œuvre pousse les salaires à la hausse

Le problème n'est pas la demande, mais plutôt l'offre. Les offres d'emploi sur le marché du travail sont à des niveaux records, la croissance de l'emploi a été exceptionnellement forte. Ainsi, Tesco offre une prime à l'embauche de 1’000 livres aux nouvelles recrues. 

Les craintes d'une stagnation de la croissance et d'une baisse des bénéfices sont exagérées.

De nombreux chauffeurs routiers sont entrés dans l'Union européenne et ne veulent ou ne peuvent pas revenir. La pénurie de chauffeurs routiers est un cas extrême, mais on observe une tendance similaire dans un grand nombre de secteurs, notamment ceux qui dépendaient auparavant des travailleurs européens. Les salaires augmentent en conséquence. Une fois que cette situation se sera éclaircie, la Banque d'Angleterre devra envisager de relever ses taux de base, probablement dans le courant de l'année prochaine.

Malgré toutes les spéculations autour d’une annonce de tapering à Jackson Hole cette semaine, la Banque d'Angleterre est presque certaine de mettre fin à son programme d'assouplissement quantitatif sans réduction, à la fin de l'année.

Une surperformance des actions est toujours possible

Les actions ont énormément profité, depuis un an ou plus, de la reprise spectaculaire de la croissance mondiale et des bénéfices des entreprises. Ce genre de surprise à la hausse ne peut se reproduire. Mais les craintes d'une stagnation de la croissance et d'une baisse des bénéfices sont exagérées. Cela suggère que les actions devraient continuer à surperformer à la fois les liquidités et les obligations. 

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