Rotation, carry et portage pour le quatrième trimestre!

Arthur Jurus, ODDO BHF

1 minute de lecture

Plus que jamais, les conditions permettent de prendre davantage de risques tout en priorisant la qualité au sein des marchés action.

Nos perspectives pour la fin d’année concernent un atterrissage en douceur, la désinflation, la poursuite des baisses des taux et les risques politiques. Nous n’anticipons pas de récession économique. Certes, des signes de décélération sont observés (ISM aux Etats-Unis, PMI en Europe, ralentissement de la demande mondiale), mais les analystes ont eu tendance à réviser à la hausse les prévisions de croissance, surtout en Europe.

Par ailleurs, la désinflation se généralise en dehors des loyers et permet aux banques centrales d’entamer un nouveau cycle d’assouplissement monétaire. Des taux plus bas sont historiquement favorables aux marchés des actions, car ils encouragent l'emprunt et l'investissement. Enfin, nous restons prudents sur les enjeux géopolitiques au Moyen-Orient (escalades entre Israël et l’Iran) en raison d’un possible choc haussier sur le prix du baril, qui réviserait à la hausse les anticipations d’inflation et donc les niveaux des taux. Enfin, les élections fédérales américaines pourraient perturber les marchés actions, en particulier sous un scénario d’un président et d’un Congrès démocrates qui favoriseraient une hausse de l'impôt sur les sociétés.

Cet environnement macro-financier nous amène à structurer nos positions sous trois aspects. Premièrement, une rotation sectorielle pourrait intervenir. Certains secteurs, fortement sous-valorisés depuis plusieurs années, pourraient surperformer drastiquement en raison des baisses de taux. C’est notamment le cas de l'immobilier, de la construction, des biens de consommation de base et des services publics. Deuxièmement, la duration nous amène à prendre nos profits de manière tactique sur les longues durations, notamment les obligations souveraines. Enfin, au sein de la poche obligataire, nous privilégions les activités de portage et profitons des conditions attractives des obligations d’entreprises de bonne notation mais aussi de celles spéculatives. Aux conditions actuelles, les rendements sont historiquement positifs et élevés sur les 12 à 18 mois suivants, avec des écarts de crédit aux niveaux actuels.

Nous restons donc surpondérés sur les marchés actions. Nous priorisons les petites et moyennes capitalisations, qui tendent à surperformer en phase de baisse des taux. Nous restons investis dans l’intelligence artificielle et d’autres thématiques de long terme, notamment l’émergence de la classe moyenne en Asie, la digitalisation, la transition écologique et le vieillissement des populations. Plus que jamais, les conditions permettent désormais de prendre davantage de risques tout en priorisant la qualité au sein des marchés actions, et en maintenant une forte sélectivité au sein des marchés obligataires.

A lire aussi...