Retour de Trump: premières réactions des marchés

Laura Cooper, Nuveen

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La politique fiscale, les questions énergétiques et la volatilité marquent l'agenda des investisseurs après les élections.

Avec le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, les Etats-Unis s'apprêtent à connaître un net changement de priorités politiques et économiques. Le parti républicain a repris le contrôle du Sénat et vise une courte majorité à la Chambre des représentants. Des questions centrales se posent donc au monde de la finance: comment les marchés réagissent-ils et quelles adaptations stratégiques les investisseurs doivent-ils faire?

Avant même les élections, les attentes concernant la politique économique de Trump ont fait bouger les marchés financiers. La hausse des rendements obligataires reflétait l'hypothèse selon laquelle les mesures fiscales et commerciales pourraient soutenir l'économie nationale, tout en augmentant les risques d'inflation. Sur les marchés des actions, ce sont les secteurs qui s'attendent à des allégements fiscaux et à une réduction de la charge réglementaire qui ont le plus profité de la situation. Malgré ces évolutions, la volatilité reste un thème central. Outre les réformes fiscales et les conflits de politique fiscale, les incertitudes géopolitiques pourraient continuer à constituer des facteurs de stress. La clarté sur les orientations politiques du nouveau gouvernement pourrait toutefois jeter les bases d'un apaisement progressif du marché.

Les obligations à haut rendement, les prêts seniors et les actifs titrisés, en particulier, offrent des opportunités de revenus intéressantes.

Dans un contexte de hausse des rendements, les placements à revenu fixe reviennent au premier plan. Les obligations à haut rendement, les prêts seniors et les actifs titrisés, en particulier, offrent des opportunités de revenus intéressantes. Les obligations municipales séduisent également par leurs fondamentaux solides et leurs valorisations avantageuses.

La classe d'actifs encore jeune «Private Credits» profite de bénéficier d'un fort intérêt des investisseurs et d'un volume de transactions croissant. Pour les investisseurs qui ont jusqu'à présent misé sur des réserves de liquidités importantes, les conditions actuelles du marché pourraient les inciter à se positionner de manière plus orientée vers le rendement.

Un agenda politique à portée économique

La politique fiscale devrait jouer un rôle central dans le second mandat de Trump. Une prolongation des réductions d'impôts de 2017 est à l'ordre du jour, tout comme une réduction du taux d'imposition des entreprises jusqu'à 15%. Parallèlement, des droits de douane pourraient être réintroduits, ce qui renforcerait les producteurs nationaux, mais pourrait faire grimper l'inflation. Pour les investisseurs, les placements optimisés sur le plan fiscal restent un élément important de la planification du portefeuille. Des stratégies telles que la compensation des pertes et les investissements dans les obligations municipales pourraient gagner en importance.

Historiquement, un gouvernement divisé - c'est-à-dire des majorités différentes au Congrès et à la présidence - s'est avéré stabilisateur pour les marchés financiers. Les blocages rendent difficiles les réformes globales de la fiscalité et des dépenses et freinent ainsi les impulsions inflationnistes potentielles. En revanche, l'unité au sein du gouvernement a souvent conduit par le passé à une augmentation des déficits, comme le montrent les exemples du premier mandat de Trump.
Avec des déficits budgétaires croissants et un débat imminent sur le plafond de la dette, des solutions bipartisanes pourraient s'avérer nécessaires pour garantir la stabilité fiscale.

L'adaptation, clé du succès

Un changement de leadership politique aura également des répercussions sectorielles. Les entreprises des secteurs de la finance, de l'énergie et de la santé pourraient bénéficier d'une politique déréglementée, tandis que les entreprises d'énergie verte pourraient faire face à des vents contraires. Néanmoins, la dynamique mondiale en faveur des énergies renouvelables reste intacte. Les énergies solaire et éolienne ainsi que les investissements dans les terres agricoles pour soutenir la transition énergétique devraient continuer à croître à long terme. Les sources d'énergie traditionnelles telles que le gaz naturel et l'énergie nucléaire jouent également un rôle central, notamment au vu des coûts d'entrée élevés des technologies renouvelables.

Pour les investisseurs, l'évolution du paysage politique et économique signifie que les portefeuilles doivent être adaptés au nouveau contexte. La diversification, les stratégies d'optimisation fiscale et une focalisation ciblée sur les segments à forte croissance pourraient s'avérer décisives pour minimiser les risques et saisir de nouvelles opportunités.

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