Perspectives pour la Chine à l’entame de l’année du Rat

Aneeka Gupta, WisdomTree

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Alors que la croissance devrait se stabiliser, cela pourrait être l’année du Rat-trapage pour les actions chinoises dans les portefeuilles étrangers.

«L'année du Rat» débute ce samedi 25 janvier. Le rat est le premier animal de l’horoscope chinois et il est associé à la richesse et à l’énergie. Après avoir connu une année difficile, la croissance économique chinoise devrait se stabiliser en 2020. Elle devrait en effet bénéficier des avantages liés à la signature de la première phase de l'accord commercial sino-américain, ainsi que de politiques accommodantes en matière monétaire, fiscale et réglementaire ainsi que, dans une moindre mesure, dans le domaine de l’immobilier. 

Dans le cadre de l’accord commercial récemment signé, les Etats-Unis ont renoncé à l'augmentation des droits de douane prévue le 15 décembre et ont accepté de réduire de moitié l'augmentation des droits de douane intervenue en septembre dernier. Ils ont également accepté de «modifier de manière significative leurs mesures tarifaires au titre de la section 301». En réponse, la Chine s'est engagée à augmenter considérablement ses importations de biens et de services américains, à ne pas déprécier le yuan (CNY) et à procéder à des changements structurels importants en matière de protection de la propriété intellectuelle (PI), des transferts de technologie et d'ouverture du secteur financier.

Un accord global Chine-USA reste dans l'intérêt des deux parties
et Donald Trump en sera conscient à l'approche des élections.

Même si la guerre commerciale sino-américaine est loin d'être terminée, l'annonce de la signature de cette première phase a permis d'éviter une escalade tarifaire, de réduire les incertitudes et de limiter le malaise présent dans d'autres parties du monde. 

En 2019, les importations américaines en provenance de Chine ont diminué de 35 milliards de dollars et se sont montées à 497 milliards, alors que les importations chinoises en provenance des États-Unis ont diminué de plus de 40 milliards et atteint 125 milliards. Par conséquent, un accord global reste dans l'intérêt des deux parties et Donald Trump en sera conscient à l'approche des élections. La première phase de l'accord s'est conclue sur le consentement des deux parties à un mécanisme régulier de consultation et de règlement des différends afin de maintenir une relation commerciale plus équilibrée.

Alors que le gouvernement chinois se concentre sur la restructuration économique et la croissance durable à long terme, les politiques monétaires devraient rester clairement accommodantes. Durant l'année écoulée, le gouvernement a adopté une approche à plus long terme de soutien à l'économie et a mis davantage l'accent sur le contrôle des risques et réduit les mesures de relance à court terme de manière à éviter les déséquilibres macroéconomiques.  La Banque populaire de Chine a annoncé le 1er janvier 2020 qu'elle réduirait son taux de réserves obligatoires de 50 points de base, ce qui devrait permettre de dégager des fonds à long terme et à faible coût afin de soutenir les émissions importantes d'obligations spéciales des collectivités locales prévues en janvier et en février 2020. Une nouvelle réduction de 50 pb pourrait intervenir dans le courant 2020, ce qui devrait contribuer à stimuler le taux de croissance du crédit qui pourrait ainsi passer de 10,8% en 2019 à 11,4% en 2020. 

La stabilité de la demande intérieure a contribué
à soutenir la croissance de la production industrielle.

En Chine, l’activité paraît s’être stabilisée à la fin de l'année 2019 et les ventes au détail ont progressé. En outre, la stabilité de la demande intérieure a contribué à soutenir la croissance de la production industrielle, qui a connu une amélioration plus forte que prévu malgré la croissance modérée des exportations. Les investissements dans les infrastructures ont augmenté à 5,2%, tandis que les investissements immobiliers ont légèrement diminué pour revenir à 8,4%. 

La consommation a été le principal moteur de la croissance du produit intérieur brut (PIB) et reste soutenue par une solide progression de l'emploi et du revenu disponible (6,1% en 2019 en termes réels). Le taux d'épargne de la Chine est élevé, à 45%, soit près du double de celui des États-Unis. Grâce à la forte reprise de décembre 2019, les exportations et les importations ont augmenté de manière significative au 4e trimestre (respectivement +1,9% et +3,2%). L'amélioration des exportations a été principalement due aux marchés émergents et en particulier aux pays de l'Asie du Sud-Est. Les exportations vers les États-Unis se sont légèrement affaiblies, passant de -15% au troisième trimestre à -18% au quatrième trimestre, probablement en raison des hausses tarifaires de septembre et qui ont porté sur 110 milliards de dollars de produits. 

L'annonce faite par MSCI en 2019 de quadrupler le facteur d'inclusion des actions chinoises A de 5% à 20% (ce qui représente une pondération de 3,3% contre 0,7% dans l'indice MSCI Emerging Markets) a également dopé les aux actions chinoises l'année passée. Cela a contribué à l'achat d'actions domestiques chinoises par des fonds indiciels et entraîné un flux de fonds étrangers de l’ordre de 60 à 89 milliards de dollars en 2019 sur le marché domestique chinois. Toutefois, la proportion d'actions chinoises détenue dans les portefeuilles étrangers restant extrêmement faible, notamment comparée à celle d'autres actions des marchés émergents, le potentiel de rattrapage demeure important.

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