Monthly Review d’Ellipsis AM

Nicolas Blanc, Ellipsis AM

1 minute de lecture

La conjoncture se redresse mais peu d’éléments permettent d’espérer qu’elle puisse dépasser significativement la croissance tendancielle.

Pour un observateur optimiste, le mois d’octobre a pu apparaitre comme le point bas de la séquence de ralentissement à l’œuvre depuis la fin 2017. Les indicateurs avancés de la conjoncture ont cessé leur décrue et donné quelques signes de raffermissement, notamment aux US et en Europe. Si le secteur manufacturier apparait toujours en difficulté et si l’investissement reste en contraction, les services n’ont pas été significativement contaminés et le consommateur a largement amorti le choc. Il a profité, comme c’est le cas depuis la grande crise, d’un marché de l’emploi dynamique, avec des créations nettes de postes toujours positives et des salaires en hausse.

Les évolutions politiques ont été très favorables au cours du mois et elles ont alimenté une nette reprise des cours des actifs risqués. Sur le dossier du Brexit, les Tories ont réussi à négocier un accord avec l’UE qui a reçu l’approbation de principe du Parlement. Pour maîtriser les risques d’exécution liés à sa ratification et pour profiter de son avance dans l’opinion, Boris Johnson a convoqué des élections début décembre. Si l’incertitude demeure encore sur l’issue finale, il apparait aujourd’hui clair qu’aucun parti – à l’exception de celui de M. Farage – n’est prêt à accepter un hard Brexit.

Les négociations entre la Chine et les US ont également donné des signes encourageants, un accord temporaire permettant un cessez-le-feu semblant à portée de main. Au vu du risque qu’elle fait peser sur la croissance, c’est l’intérêt de M. Trump, dans la perspective des élections à venir, de faire cesser l’escalade commerciale avec la Chine et l’Europe.

Les banques centrales ont enfin contribué au redressement de manière décisive. La séquence de baisse préventive de la Fed cette année, la reprise du QE par la BCE ainsi que les assouplissement monétaires d’autres économies ont permis d’éviter un choc de confiance qu’aurait provoqué la guerre commerciale.

Si tous ces éléments favorables ont alimenté un rally «de soulagement», on doit s’interroger sur sa pérennité. A écouter le message du FOMC, il semble que l’impulsion monétaire fournie par les banques centrales a probablement atteint son point haut. La conjoncture se redresse mais peu d’éléments permettent d’espérer qu’elle puisse dépasser significativement la croissance tendancielle. Dans ce contexte, la progression bénéficiaire devrait être limitée et les valorisations sous la pression de la hausse des taux longs.

Le graph du mois: PMI et croissance en zone euro - des hard data encourageantes

Source: Ellipsis AM, 01/11/2019

A lire aussi...