Récemment, le législateur chinois a surpris les marchés avec une révision budgétaire semestrielle qui pourrait élargir le déficit budgétaire de 3,0% à 3,8%. Cela va au-delà du seuil critique de 3,0% qui n’a été dépassé que récemment, pendant les années du COVID.

Les révisions budgétaires intra-annuelles sont historiquement rares. Des révisions similaires ont été annoncées à la suite de la crise financière asiatique de 1998 et du tremblement de terre du Sichuan de 2008, des situations où des forces externes importantes avaient affecté l’économie chinoise. L’absence d’un événement catastrophique, cette fois-ci, et le fait que la Chine connaisse une période de stabilité économique indique un fort engagement des décideurs politiques à stimuler la croissance.

Le PIB du troisième trimestre a augmenté de 4,9% en glissement annuel, dépassant considérablement les prévisions et rendant l’objectif de la Chine d’une croissance de 5% probablement réalisable. Les investisseurs craignaient que les données économiques meilleures que prévu déclenchent une fin précoce de la politique, entraînant une réaction du marché du type «une bonne nouvelle, c’est une mauvaise nouvelle». Bien que la peur ait été justifiée, étant donné que les politiques de stimulation n’ont pas répondu aux attentes ces dernières années, la révision surprise du budget suggère que, cette fois, cela pourrait être différent.

Les décideurs politiques semblent avoir reconnu que la crise immobilière persistante et la dette des collectivités locales nécessitent une expansion budgétaire significative. Bien qu’une relance de type bazooka rappelant les cycles précédents ne soit toujours pas le scénario de base, des évolutions budgétaires et monétaires coordonnées se poursuivront probablement jusqu’à ce que l’économie soit totalement remise, ce qui peut donner une raison aux investisseurs de revoir la modération de leur enthousiasme pour la région.