La Chine éternue – Stratégie Globale DECALIA

Fabrizio Quirighetti, DECALIA

1 minute de lecture

Croissance molle, faible inflation et politiques monétaires accommodantes prévalent toujours. L'impact du coronavirus sur l'économie mondiale devrait être temporaire et contenu.

Un mois après le début de cette nouvelle décennie, il faut bien admettre que peu de choses ont changé... La croissance économique reste limitée, soutenue par des dépenses de consommation et un secteur des services résistants, tandis que l’industrie est à la peine. De la lumière luit cependant au bout du tunnel, à en croire plusieurs indicateurs avancés de l’économie. L'écart entre le secteur manufacturier et celui des services, proche de sommets historiques, devrait donc se réduire. Quant à l'inflation, elle ne pose toujours aucun problème. La croissance salariale moyenne aux États-Unis semble plafonnée à environ 3%, tandis que les derniers chiffres de l'inflation ont été (une fois encore) inférieurs aux attentes. Dans ce contexte, les banques centrales maintiennent des politiques accommodantes – à savoir des taux réels négatifs – dopant à la fois l’endettement et les valorisations de toutes les classes d'actifs. Pour autant, peu d'effets sont visibles en termes de croissance réelle, qui reste anémique, ou d'inflation, toujours désespérément en deçà des objectifs des autorités monétaires. 

Il a fallu l'apparition et la propagation du coronavirus en Chine pour interrompre la marche en avant des bourses vers de nouveaux sommets. Vu les gains enregistrés depuis octobre, les valorisations tendues et une forme de complaisance, cette correction était probablement due. Au moment d’écrire ces lignes, le nombre de décès dus au coronavirus s'élève à 170, tandis que les cas confirmés en Chine avoisinent les 8’000. Le durcissement des restrictions de voyage par les autorités et la suspension des activités des entreprises en Chine affectera forcément la croissance.

Notre préférence pour les actions par rapport aux obligations reste de mise.

Cela dit, cet impact devrait être temporaire, contenu et donc peu susceptible de perturber notre scénario économique constructif. Bien entendu, quelques marchés – asiatiques notamment –, des secteurs comme le luxe ou les compagnies aériennes, ou encore des entreprises étroitement liées à la Chine sont plus menacés. Mais si la croissance devait finir par décevoir à plus grande échelle, les banques centrales – PBoC en tête – interviendront vraisemblablement, assouplissant encore leur politique et offrant ainsi un soutien in fine aux marchés financiers. 

Nous n'avons donc apporté aucun changement significatif dans les portefeuilles, conservant une allocation neutre aux actions et une sous-pondération obligataire. Toutefois, une diversification structurelle au travers d’une exposition aux bons du Trésor américain (duration), à l'or ou au yen, ainsi que certaines protections tactiques, sont essentielles pour aborder un terrain plus accidenté.

S’agissant des actions, nous conservons une allocation sectorielle globalement neutre, avec une préférence pour les grandes capitalisations alliant qualité et croissance. La conjonction d'un cycle économique avancé et de «spreads» serrés justifie un positionnement défensif dans le crédit, tandis que les flux et la liquidité restent favorables au marché obligataire dans son ensemble. Enfin, nous avons récemment adopté une approche neutre à l'égard du billet vert : la reprise conjoncturelle mondiale cette année profitera principalement au reste du monde, en particulier aux monnaies et obligations des pays émergents.

A lire aussi...