L’optimisme est de mise pour les obligations d’entreprises des émergents

Meno Stroemer, Fisch Asset Management

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L'écart de rendement de ces titres avec ceux des pays développés s’est accru, à la faveur d’un environnement de taux très faibles.

Les valorisations des obligations d’entreprises émergentes offrent des perspectives intéressantes au début de 2021. Dans l’ensemble, l'écart de rendement de ces titres avec ceux des pays développés s’est accru, à la faveur d’un environnement de taux très faibles. Pendant la crise du coronavirus, les obligations d’entreprises émergentes ont constamment offert une plus grande compensation du risque et des fondamentaux de meilleure qualité. Le rebond du marché a été plus lent, car contrairement à ce qui s’est produit dans les pays développés, les banques centrales des pays émergents n’ont pas réalisé d’achats directs d'obligations d’entreprises. Par rapport au début de la pandémie, les spreads du crédit émergent demeurent plus élevés de respectivement 40 points de base pour le segment investment grade et 100 points de base pour le segment high yield, et présentent donc, à nos yeux, un potentiel de resserrement considérable.

Les fondamentaux des entreprises émergentes nous inspirent un sentiment favorable. La croissance macroéconomique est plus forte, tire l’expansion des bénéfices et permet donc aux entreprises de renouer progressivement avec leurs précédents niveaux de rentabilité. D’autre part, les entreprises des pays émergents ont accès à la liquidité, tant sur le marché obligataire que par le biais de crédits bancaires, ce qui facilite la remise à niveau des bénéfices. Grâce à cette dynamique, les fondamentaux des entreprises émergentes pourraient s’améliorer en 2021, de telle sorte que leur degré d’endettement devrait demeurer généralement plus faible que celui de leurs homologues des pays développés.

Si les fondamentaux des entreprises sont demeurés stables en 2020, les finances publiques de nombreux pays émergents se sont dégradées. Certes, cette tendance ne s’est pas limitée aux seules économies émergentes; mais certains pays en particulier, comme le Mexique, la Colombie et l’Inde, dont la position budgétaire était déjà fragile avant la pandémie et s’est ensuite encore aggravée, méritent d’être surveillés en raison du risque de rétrogradation de leur note de solvabilité. Toutefois, ce risque est atténué par le fait que l’endettement a surtout augmenté au niveau local, ce qui est généralement plus viable. Il s’agit cependant d'un facteur important à garder à l’œil en 2021.

Dans l’ensemble, les obligations des marchés émergents ont démontré leur solidité en 2020. Elles n'ont pas pu échapper totalement à la volatilité, mais ont tout de même clôturé l'année sur une performance totale positive. Le début du rebond de la conjoncture, la politique monétaire conciliante, les progrès dans le développement des vaccins et les facteurs techniques favorables des marchés émergents (offre robuste et demande en hausse) offrent à la classe d’actifs des perspectives prometteuses. Bien que la Covid-19 s’accompagne bien sûr de nouveaux défis pour beaucoup de pays émergents, et malgré de nombreuses incertitudes géopolitiques et spécifiques à prévoir au niveau des différentes régions, nous sommes convaincus que les opportunités compenseront les risques au cours de l’année à venir. C’est pourquoi nous prévoyons à nouveau des performances positives de la part des obligations d’entreprises émergentes en 2021.

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