Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Les très bons chiffres semestriels des banques américaines n’ont donné lieu à aucune nouvelle impulsion pour les actions, ce qui est également dû aux craintes persistantes liées à l’inflation.

La Bourse suisse évolue à un niveau élevé, consolidant sa position record dans un calme apparemment stoïque. La situation des nouvelles est maigre, car la saison des résultats du premier semestre en est à ses débuts, mais la tendance reste positive: VAT, le spécialiste de vannes sous vide, a créé la surprise en annonçant que sa prévision du chiffre d’affaires d’avril sera dépassée. Quant à Swatch, le groupe des produits de luxe a entamé la semaine de manière réjouissante. Il est bien possible que la suppression des restrictions de voyage ait incurvé le chiffre d’affaires, au second semestre également. La demande du chocolat croît aussi: le chiffre d’affaires du producteur Barry Callebaut dépasse le niveau prépandémique pendant les neuf premiers mois de son exercice. DKSH, le prestataire de marché, a lui aussi ouvert la voie vers la croissance. Le fabricant de textiles Rieter et le fabricant de connectiques Bosshard ont tenu leurs promesses, et ce dernier a même réalisé le meilleur résultat semestriel de son histoire.

Les banques américaines ont mis la barre très haute. En effet, la banque d’investissement Goldman Sachs a présenté un résultat semestriel convainquant: grâce à un investment banking florissant, le bénéfice réalisé au deuxième trimestre a dépassé les attentes du marché d’environ 50%. Le leader incontesté JP Morgan a également battu les estimations des analystes. Citigroup et Bank of America ont profité de la dissolution des réserves qu’elles avaient constituées pour les crédits en souffrance. La réaction en Bourse a toutefois été mitigée. Comme la plupart des actions des grandes banques américaines avaient déjà fortement augmenté cette année, la marge de manœuvre pour de nouvelles avancées de cours est restée limitée.

Quant aux grandes banques UBS et Credit Suisse, leur activité opérationnelle devrait repartir de plus belle, mais les complications liées à la faillite d’Archegos pèsent sur le moral des investisseurs, et côté Credit Suisse, il y a en plus l’insolvabilité de Greensill Capital. Un surrendement durable des actions est donc peu probable.

L’inflation pèse: aux USA, elle a grimpé à 5,4% en juin, le taux le plus élevé depuis 13 ans, ce qui est dû aux prix de l’énergie et aux effets de rattrapage liés à la pandémie. Ces effets sont la suite d’un déconfinement accru. L’inflation, nettement supérieure aux attentes des économistes qui avaient tablé sur un repli, fait craindre les marchés que la politique monétaire ne resserre la vis plus rapidement que prévu. Or, le président de la Fed, Jerome Powell, souligne régulièrement qu’il est encore trop tôt pour une politique monétaire plus restrictive. Le fait que l’inflation ne soit pas qu’une chimère, mais une réalité, se voit aussi en Grande-Bretagne, où les prix en juin ont également progressé plus vite que prévu. Face à de telles nouvelles, le fait que l’or est de nouveau demandé ne surprend point.

Nokia, la renaissance du phœnix de ses cendres? Les téléphones portables de Nokia dominaient le marché, ils étaient apparemment en avance sur leur temps et avaient des noms pimpants tels que 3310, 6150 ou 8110 (également appelé la banane). La chute de cette entreprise fut encore plus rapide que son ascension, lorsque Blackberry, Apple & Co. reprirent le sceptre avec les «smartphones». Aujourd’hui, Nokia réalise des réseaux. En effet, l’expansion de la dernière génération 5G lui profite. Et ce avec succès. Cette semaine, l’entreprise a communiqué qu’elle relèverait ses perspectives, mais sans fournir plus de détails. L’action est de nouveau demandée, elle a progressé d’environ 60% cette année, mais le bon vieux temps est loin: depuis son niveau record d’il y a plus de 20 ans, le titre se trouve toujours à pas moins de 90% en territoire négatif.

Graphique de la semaine

Le premier vol touristique dans l’espace vient d’avoir lieu grâce à Virgin Galactic qui a fait son entrée en Bourse en 2019 avec la SPAC (Special Purpose Acquisition Company) et subit de fortes turbulences depuis cette époque. Et cela risque de durer. Avec un billet à 250’000 dollars, l’entreprise a besoin d’au moins cinq clients par jour pour couvrir ses pertes du premier trimestre. Et encore, la hausse des coûts due aux vols supplémentaires n’est pas comprise dans ces calculs. De plus, le bilan affiche près de 900 millions de dollars de pertes cumulées. Un bénéfice semble encore plus éloigné que la lune, c’est pourquoi l’entreprise prévoit déjà une augmentation de son capital.

GROS PLAN

Nouveau chef de la Finma. Le 1er novembre, Urban Angehrn reprendra la direction de l’Autorité de surveillance des marchés financiers. Actuellement, il est Chief Investment Officer de Zurich Insurance.

LE PROGRAMME

Gros plan sur les chiffres des entreprises. La semaine prochaine, plusieurs entreprises du SMI (UBS, Novartis, ABB, Roche et Givaudan) publieront leurs chiffres du premier semestre.

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