Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Les investisseurs demeurent dans l’attente de la saison de publication des résultats. Mais cela n’empêche pas le SMI de grimper à un niveau record historique.

Le SMI en attente. Mesuré au Swiss Market Index (SMI), le marché suisse évoluait latéralement la plupart du temps, ces derniers jours aussi. Vers le milieu de la semaine, il a surperformé de 13 bons points son précédent record du 18 juin, affichant désormais 12’085 au numérateur. Vendredi matin, il en résultait une baisse hebdomadaire d’environ 0,3%. Non seulement les actions du fournisseur pharmaceutique Lonza étaient, une fois de plus, très demandées auprès des investisseurs, mais aussiles valeurs cycliques comme celles du fabricant sanitaire Geberit ou encore celles du groupe industriel ABB.

Les résultats du premier semestre devraient susciter quelques impulsions de cours du SMI ces prochaines semaines, mais sans grandes surprises. En effet, dans le sillage de la reprise économique, la plupart des entreprises présenteront de solides chiffres: Rieter, le fabricant de machines à filer, a déjà annoncé en amont cette semaine avoir enregistré une nette hausse dans son cahier des commandes. Mais les perspectives positives sont déjà largement intégrées dans les cours actuels. Ce qui importe plutôt, ce sont la composition des bénéfices et le potentiel de croissance post-coronavirus. Le 19 juillet, le groupe d’audit SGS sera le premier membre du SMI à fournir un aperçu de ses comptes. La grande banque UBS, les géants pharmaceutiques, Novartis et Roche, et le spécialiste de la chimie de construction, Sika, emboîteront le pas, les jours à venir.

Le débat autour de l’or noir s’envenime. Le pétrole brut a effectué un impressionnant rallye au premier semestre. Les causes étaient dues à la forte reprise conjoncturelle ainsi que la pénurie artificielle de l’offre du côté des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (OPEP+). Au vu de la hausse de l’inflation partout dans le monde, le cartel pétrolier OPEP+ s’est réuni le 1er juillet pour discuter d’une augmentation de la production. Concrètement, les quantités quotidiennes de production devaienten principe, dès le mois d’août, croître de deux millions de barils, répartis sur les cinq prochains mois. La proposition a toutefois échoué face au refus des Émirats Arabes Unis. Une prolongation des discussions n’a pas non plus donné de résultat, raison pour laquelle la rencontre de l’OPEP+ a été interrompue ce lundi.

Les conséquences du différendne sont pas claires. D’une part, cela s’expliquerait par l’excédent de la demande suite à la reprise économique par rapport aux quantités produites actuellement. D’autre part, il serait possible que les membres ne respectent plus la stratégie de production convenue et qu’il y ait, par conséquent, un excédent de l’offre. Le marché du pétrole brut a répondu par une volatilité accrue à ces incertitudes. Ce mardi, le prix d’un baril de la sorte Brent de Mer du Nord a atteintun record pluriannuel de 77,82 dollars mais il a ensuite abandonné du terrain en raison d’un certain nombre de pressions. Vendredi matin, l’or noir se négociait à 74,09 dollars et nous nous attendons à ce que l’OPEP+ s’accorde sur une augmentation progressive des quotas de production dans un proche avenir. Sur un horizon de 3 mois, nous voyons le prix du pétrole (Brent) à 72 dollars et sur 12 mois, à 68 dollars le baril.

Le changement de politique monétaire se rapproche. La Fed soutient actuellement l’économie américaine en y injectant chaque mois 120 milliards de dollars. Au vu de la rapide reprise de l’économie, le débat concernant une politique monétaire plus restrictive prend actuellement de l’ampleur. A la réunion de la Fed cette semaine, les gardiens de la monnaie ne se sont pas mis d’accord sur une date précise pour commencer à réduire leursachats obligataires («tapering»). De plus amples informations suivront sans doute fin août dans le cadre de la conférence prévue àJackson Hole. A notre avis, la Fed commencera son «tapering» début 2022.

Graphique de la semaine

L’assouplissement des mesures prises dans la lutte contre le coronavirus porte ses fruits: le baromètre Sentix de la zone euro a progressé de 1,7 point à 29,8 points au mois de juin. Les investisseurs considèrent donc que la situation conjoncturelle actuelle a retrouvé son niveau de février 2018. Mais à l’instar des indices des directeurs d’achat (PMI), un pic de la dynamique se dessine aussi pour cet indice.

GROS PLAN

Logitech au lieu de Swatch. A l’heure du coronavirus, la demande d’accessoires pour ordinateurs a explosé. En revanche, les ventes de montres ont fléchi. Cela se reflète aussi dans la nouvelle composition du SMI: dès le 20 septembre, les titres du groupe horloger Swatch ne figureront plus dans l’indice directeur suisse. Les actions du fabricant de souris Logitech prendront leur place.

LE PROGRAMME

«Six d’un coup d’un seul». La semaine prochaine, les six plus grandes banques américaines, que sont Goldman Sachs, J.P.Morgan, Bank of America, Wells Fargo, Citigroup et Morgan Stanley, publieront leurs résultats pour le premier semestre.

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