Nouveau repli des affaires pour les assureurs-vie privés

AWP

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Dans la prévoyance professionnelle privée, les primes du 2e pilier ont diminué de 4% l’an dernier au regard de 2016.

Pour une deuxième année consécutive, les assureurs-vie privés suisses ont vu leurs affaires fléchir l’an dernier dans le domaine de la prévoyance professionnelle privée. Tant le volume des primes qu’ils ont encaissées que leur résultat d’exploitation se sont tassés.

Sur l’année sous revue, les primes du 2e pilier ont diminué de 4% au regard de 2016 pour s’établir à 22 milliards de francs, écrit vendredi l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma) dans son 13e rapport sur la transparence de la prévoyance professionnelle privée. Le document porte sur les huit assureurs-vie soumis à la surveillance du gendarme des marchés financiers, un nombre stable depuis plusieurs années.

Ces compagnies actives dans le domaine de la prévoyance professionnelle vieillesse, survivants et invalidité gèrent pas moins d’un cinquième de l’ensemble des avoirs de prévoyance en Suisse, soit, selon des chiffres en 2016 de quelque 1'030 milliards. Elles assurent près de la moitié de 4,1 millions d’assurés actifs et les rentes du quart du 1,1 million de bénéficiaires.

La Finma attribue le repli des primes au fait que les assureurs limitent de plus en plus fortement la conclusion de nouvelles affaires dans le domaine de l’assurance complète. Ainsi l’an dernier, le nombre de travailleurs au bénéfice d’une telle solution a fléchi de 3% à 1,18 million d’assurés. Aucun acteur du secteur n’a élargi son offre et le marché suisse n’a pas vu de nouveau prestataire y faire son entrée depuis plus de dix ans.

Produits en baisse

L’autorité de surveillance explique le phénomène par le caractère insuffisant de l’indemnisation par rapport au capital nécessaire à la couverture des promesses de prestations. Les produits des assureurs sous revue ont chuté de 12,6% à 7 milliards de francs, un montant redistribué aux assurés à hauteur de 92,1%, contre 91,7% en 2016. La quote-part minimale légale se monte à 90%.

En 2017, les provisions techniques ont été renforcées de 600 millions de francs, une somme en vive contraction de 61,6%. Quant au résultat sur placements, il s’est inscrit à 2%, essuyant un 3e exercice consécutif de repli, après avoir atteint 2,6% l’année précédente, 3% en 2015 et 3,2% en 2014.

Entre 2008 et 2017, le rendement net moyen annualisé des placements en capitaux s’est élevé à 3,79%. Le tassement des rendements des placements reflète un niveau toujours extrêmement bas des taux d’intérêt. Dans ce contexte, les assureurs-vie ont abaissé le taux d’intérêt technique pour le calcul des provisions mathématiques des rentes à 1,34% en moyenne.

En prenant en compte les fluctuations de valeurs de capitaux placés, la performance a atteint 2,5%, contre 3,3% en 2016. Cette valeur, certes nettement supérieure à celle de 1,9% affichée en 2015, mais bien inférieure aux 8,6% atteints en 2014, illustre la forte exposition de ce secteur aux risques liés au marché des capitaux.

Après neuf années de baisse ininterrompue, les huit assureurs-vie surveillés par la Finma ont vu leurs charges d’exploitation augmenter. Ces dernières se sont hissées en moyenne à 320 francs par assuré, contre 314 francs en 2016. Dix ans auparavant ces frais se montaient encore à 462 francs.

Après des replis successifs en 2014 (-13%) et 2015 (-5%), la charge de sinistre est restée stable en 2017, tout comme en 2016. Compte tenu de la légère diminution des recettes de primes, le taux de sinistres est passé en l’espace d’un an de 56 à 58%.

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