L’or a continué d’exploser ses records cette semaine, les investisseurs se tournant vers cette valeur refuge dans le contexte de la guerre commerciale déclenchée par Donald Trump, avant de retomber en fin de semaine en raison de prises de bénéfices.
L’once du métal jaune a grimpé jeudi jusqu’à un pic historique de 3.057,49 dollars. Celle d’argent a, elle, touché mardi un nouveau sommet depuis fin octobre 2024, à 34,23 dollars.
Le prix des métaux précieux «est tiré vers le haut par la forte incertitude liée à l’imprévisibilité du président américain Trump», en raison de «ses décisions erratiques en matière de droits de douane, à sa politique intérieure, avec ses actions contre diverses agences, et à sa politique étrangère et de sécurité», résume Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank.
Le marché s’inquiète à l’approche de la date du 2 avril, date à laquelle doivent être mis en place des droits de douane «réciproques», qui consistent à appliquer aux produits entrant aux Etats-Unis le même niveau de taxation que celui appliqué par leur pays d’origine sur les produits américains importés.
A ce facteur, s’ajoutent des tensions géopolitiques en particulier autour du conflit en Ukraine, et les achats d’or des banques centrales.
Le métal jaune, mais aussi l’argent et le platine, ont ensuite subi «une correction» des prix, en raison «de prises de bénéfices en fin de semaine», remarque Ole Hansen, analyste chez Saxobank.
Vendredi, vers 16H00 GMT (17H00 à Paris), l’once d’or se négociait à 3011,74 dollars, contre 2984,16 dollars sept jours plus tôt à la clôture.
Vent porteur sur le cuivre
Le cours du cuivre a atteint son plus haut niveau depuis octobre jeudi à 10.046,50 dollars la tonne sur la Bourse des métaux de Londres (LME), le marché anticipant des droits de douane américains sur le métal rouge.
A New York, «la hausse sur le Comex a été encore plus prononcée, poussant l’écart entre les deux bourses à un nouveau record», affirme Thu Lan Nguyen, analyste chez Commerzbank.
Même s’il n’y a pas eu d’annonce de la Maison Blanche à ce sujet, «il est probable que les entreprises américaines augmentent leurs stocks de cuivre au cours de la période à venir», explique-t-elle, pour se prémunir une fois les droits de douane mis en place.
Vendredi, le cours du cuivre à Londres retombait tandis que celui à New York continuait de progresser, dénotant «une évolution motivée, non pas par une forte demande fondamentale, mais surtout par une fenêtre d’arbitrage phénoménale», souligne Ole Hansen, analyste chez Saxobank.
Fortement utilisé dans l’industrie, le métal rouge est en outre particulièrement sensible à la santé économique mondiale, qui pourrait être ralentie par une guerre commerciale, soulignent plusieurs analystes.
Si des droits de douane sont effectivement appliqués sur le cuivre, le métal pourrait suivre la trajectoire de l’aluminium dont le prix avait monté avant, puis chuté après l’application le 12 mars de 25% de taxes par les Etats-Unis.
Sur le LME, une tonne de cuivre coûtait 9848,50 dollars vendredi, contre 9780,50 dollars sept jours plus tôt à la clôture.
Sucre, addition salée
Les cours du sucre montent cette semaine, portés par un real brésilien relativement fort face au dollar et par des prévisions de production moroses.
Le real brésilien a atteint mercredi son plus haut niveau depuis novembre dernier par rapport au dollar, «ce qui a découragé les ventes à l’exportation des producteurs de sucre», explique Rich Asplund, analyste pour le site Barchart.
Le sucre est échangé en dollar sur les marchés. Lorsque le billet vert est faible, la tonne de sucre rapporte ainsi relativement moins en real brésilien pour les producteurs.
Par ailleurs, «l’idée d’une diminution de la production brésilienne et asiatique est toujours d’actualité» sur le marché, explique Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group.
«Le centre-sud du Brésil, l’Inde et la Thaïlande ont tous un potentiel de production réduit» en raison des mauvaises conditions météorologiques au cours de la saison 2024/2025, précise l’analyste.
Vendredi, à New York, la livre de sucre brut valait 19,84 cents, contre 19,19 cents sept jours auparavant.
A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en octobre valait 557 dollars contre 541,50 dollars le vendredi précédent à la clôture.