L’or s’est envolé cette semaine, passant pour la première fois la barre des 3000 dollars l’once vendredi, les investisseurs se tournant vers cette valeur refuge sur fond de guerre commerciale, de crise géopolitique majeure et d’anticipations de baisses des taux américains.
Vendredi, l’once d’or a grimpé à un nouveau record de 3004,94 dollars, dans la foulée de l’annonce de Donald Trump jeudi qu’il taxerait à hauteur de 200% les champagnes, vins et autres alcools de la France et de l’Union européenne (UE) si les tarifs douaniers de 50% annoncés par Bruxelles sur le whisky américain n’étaient pas abandonnés.
Ces droits de douane sur plusieurs produits américains avaient eux-mêmes été annoncés mercredi par l’UE en représailles aux surtaxes américaines de 25% sur l’acier et l’aluminium entrées en vigueur le même jour.
«A mesure que les pays répliquent aux décisions unilatérales du président américain, le jeu apparaît clairement perdant-perdant, et les menaces de récession sont maintenant évidentes», soulignent les experts du Comptoir national de l’or.
S’y ajoutent, sur le front géopolitique, des incertitudes autour de l’issue du plan de paix américain pour l’Ukraine.
«Parallèlement, les données d’inflation américaines plus faibles que prévu publiées en début de semaine signalent un ralentissement de la croissance de la première économie mondiale, alimentant les anticipations de nouvelles baisses de taux par la Fed», facteur de hausse du métal jaune, note Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.
Pour ces mêmes raisons, l’once d’argent a atteint vendredi 34,08 dollar, un plus haut depuis octobre 2024. Le palladium et le platine ont également progressé sur la semaine.
Vendredi, vers 16H05 GMT (17H05 à Paris), l’once d’or se négociait à 2983,46 dollars, contre 2909,10 dollars sept jours plus tôt à la clôture.
L’étain s’allume
Le cours de l’étain s’est envolé cette semaine, porté par la suspension des activités d’une mine très importante en République démocratique du Congo (RDC).
L’avancée de groupes armés dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) a contraint à l’arrêt la mine de Bisie, la troisième au monde en termes de production, détenue par la minière Alphamin, selon un communiqué reçu vendredi.
Cette exploitation a produit en 2024 17’300 tonnes de concentré d’étain, soit environ 6% de l’offre mondiale de minerai d’étain, selon l’Association internationale de l’étain (ITA).
«Cette part n’est pas dramatique en soi mais la production du Myanmar, une région clé de la production, est également réduite depuis l’année dernière», explique Thu Lan Nguyen, analyste chez Commerzbank.
En conséquence, l’offre d’étain devrait se contracter dans les mois à venir ce qui a fait grimper le prix à son niveau le plus haut depuis juin 2022 vendredi.
Sur le LME, la bourse des métaux de Londres, le cours de l’étain s’affichait à 35’370 dollars la tonne contre 32’519 dollars sept jours auparavant.
Sucre en hausse
Les cours du sucre sont montés cette semaine, poussés par des estimations de production plus faibles au Brésil et en Inde, respectivement premier et second producteurs de sucre au monde.
Les approvisionnements disponibles sur le marché «pourraient être moindres au cours des six prochains mois en raison des conditions de culture défavorables observées au Brésil», affecté par une sécheresse et des incendies au début de la saison, explique Jack Scoville.
La plus grande organisation du secteur du sucre et de l’éthanol au Brésil, Unica, «a rapporté jeudi que la production cumulée de sucre du Centre-Sud pour la saison 2024/25 jusqu’en février a chuté de 5,6% en glissement annuel», souligne Rich Asplund, analyste pour le site Barchart.
Et mercredi, l’Association indienne du sucre a également réduit ses prévisions de production, invoquant des rendements de cannes plus faibles, rappelle l’analyste, ce qui laisse prévoir un marché moins approvisionné et donc des prix en hausse.
Vendredi, à New York, la livre de sucre brut valait 19,02 cents, contre 18,31 cents sept jours auparavant.
A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en octobre valait 537,10 dollars contre 524,90 dollars le vendredi précédent à la clôture.