Les fusions-acquisitions au plus bas depuis 2010 en Suisse

AWP

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Freinées par la pandémie, les M&A ont chuté de 28%, à 130 opérations au premier semestre, selon KPMG.

La pandémie de coronavirus freine les activités de fusions-acquisitions en Suisse. Au premier semestre, elles se sont inscrites en repli de près d’un quart par rapport à la même période un an plus tôt, selon les données compilées par KPMG.

Sur les six premiers mois, 130 opérations ont été comptabilisées, un recul de 28% en comparaison annuelle (1er semestre 2019: 180 transactions). Pour trouver un nombre inférieur de transactions, il faut remonter à 2010, précise le cabinet d’audit.

Le nombre d’opérations chiffrées en milliards ayant été peu nombreux, le volume de transactions du premier semestre 2020 a chuté à 27,7 milliards de dollars, contre 87,2 milliards un an plus tôt. Il faut remonter au premier semestre 2008 pour trouver un volume inférieur.

Trois transactions ont représenté plus de la moitié du volume au premier semestre: l’acquisition de l’entreprise suisse Veeam Software pour 5 milliards de dollars par Insight Partners, société américaine de placement privé, la vente de la branche pétrochimique de BP à une filiale suisse d’Ineos pour 5 milliards et l’achat de 81% des parts de l’entreprise portugaise d’infrastructures de transports Brisa-Auto Estradas de Portugal par Swiss Life Asset Managers, le néerlandais APG Group et le coréen National Pension Service (NPS), moyennant quelque 4,5 milliards.

Les incertitudes pèsent

Les incertitudes ont poussé de nombreuses sociétés à reporter leurs transactions, en particulier au second trimestre, alors que lors du premier, les transactions prévues en amont ont été réalisées.

«De nombreuses transactions ont été suspendues, car les potentiels de rendements des cibles de fusions et acquisitions sont nettement plus hasardeux au vu des circonstances particulières. Simultanément, de nombreux acheteurs potentiels sont occupés à régler des problèmes internes», a expliqué Timo Knak, responsable fusions et acquisitions de KPMG.

Les restrictions de voyage imposées dans le contexte du confinement ont également ralenti les négociations.

Par secteur, celui des technologies, médias et télécommunications a affiché la meilleure résistance. Pas loin d’un cinquième des transactions recensées au premier semestre l’ont été dans ce secteur.

La participation des sociétés de placement privé à des transactions s’est maintenue à un niveau élevé, ces dernières étant impliquées dans 40% des cas, soit comme acheteur soit comme vendeur.

Pour la suite, KPMG s’attend à ce que le nombre de transactions, tout comme les volumes, se redressent légèrement au cours du deuxième semestre, pour autant que la crise du coronavirus ne s’aggrave pas.

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