Le taux de chômage a retrouvé en 2018 son niveau d’avant-crise

AWP

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Le taux de sans emploi a atteint 2,6% en moyenne en 2018, contre 3,2% l’exercice précédent.

Le chômage en Suisse n’a jamais été aussi faible au cours des dix dernières années, avant l’impact de la crise financière. Le taux de sans emploi a atteint 2,6% en moyenne en 2018, contre 3,2% l’exercice précédent, selon les indications fournies mardi par le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco).

En tout, 118’103 personnes étaient inscrites en moyenne auprès des offices régionaux de placement ces douze derniers mois, un chiffre inférieur de 17,5% à celui de 2017.

Les derniers relevés indiquent que l’économie suisse se porte bien et que la situation du marché du travail est bonne, affirme le Seco dans son communiqué. Analyste chez Swissquote, Arnaud Masset abonde en ce sens. «Le taux de chômage ne ment pas», selon lui.

Le taux corrigé des variations saisonnières s’est fixé à 2,4% en glissement annuel. Cet indicateur est en recul constant depuis mai 2017, après une longue période de stagnation autour de 3%, précise le Seco.

Une forte contraction est intervenue durant la période janvier-juillet, le nombre d’inscrits s’étant ensuite maintenu à un niveau bas, avant de remonter en novembre et décembre sous l’effet de fluctuations saisonnières. «L’affaiblissement du franc en première partie d’année a notamment dopé la croissance», analyse Samy Chaar, chef économiste auprès de Lombard Odier.

Tous les cantons romands ont bénéficié d’une amélioration en 2018, notamment Neuchâtel dont la proportion de sans-emploi moyenne a reculé d’un point à 4,6%, toujours la plus élevée de Suisse.

Désendettement terminé à fin 2019

L’amélioration constatée au niveau national a bénéficié à toutes les catégories d’âges. Le taux de chômage des jeunes (15-24 ans) a atteint 2,4%, soit 0,7 point de moins qu’en 2017. Du côté des seniors (plus de 50 ans), une baisse de 0,3 point à 2,5% est enregistrée.

Le nombre de demandeurs d’emploi a clairement régressé, que ce soit en moyenne annuelle ou à fin décembre.

L’année 2018 a également été marquée par l’introduction en juillet de l’obligation d’annonce pour les postes vacants, nouveauté qui concerne les corps de métiers où le taux de chômage dépasse 8%. Cette nouvelle contrainte fait partie du dispositif d’application de l’initiative dite «contre l’immigration de masse». Elle a entraîné une envolée statistique des postes vacants.

Au niveau financier, le fonds de compensation de l’assurance-chômage a bouclé 2018 sur un excédent de 1,1 milliard de francs, contre 401 millions en 2017. Les recettes ont grappillé 1,7% à 7,85 milliards, dont 7,19 milliards (+1,7%) provenant des cotisations. Les dépenses ont chuté de 8% à 6,74 milliards.

La valeur des prêts accordés par la Confédération a été divisée par deux en un an, à 1,1 milliard de francs. Le fonds de compensation devrait être totalement désendetté d’ici fin 2019, prédit le Seco.

Forte hausse en Valais

En décembre, la proportion de sans-emploi s’est fixée à 2,7%, en hausse de 0,2 point de pourcentage sur un mois. Corrigé des variations saisonnières, elle est restée stable à 2,4%. A la fin d’année, le Seco recensait 119’661 chômeurs inscrits, en hausse de 8,3% sur un mois mais en repli de plus de 18% en rythme annuel.

Fin décembre, les jeunes inscrits auprès des ORP étaient au nombre de 13’172, en augmentation de 1,2% sur un mois. La hausse s’est révélée plus forte (+8,1%) pour les seniors, à 33’168 personnes recensées.

Tous les cantons romands ont connu une hausse du chômage en décembre, notamment le Valais dont le taux s’est envolé de 1,2 point à 4,0%. Genève (4,4%) et Neuchâtel (4,1%) demeurent en queue de classement, avec des augmentations respectives de 0,1 et 0,2 point.

Vaud et le Jura ont enregistré une poussée de 0,3 point à 3,9% et 3,7%, respectivement. Fribourg a subi une hausse de 0,4 point mais reste loin devant (3,0%).

La région francophone du Jura bernois présente une proportion de sans-emploi de 2,6%, en progression de 0,2 point. Les cantons de Berne (2,0%, +0,2 point) et Zurich (2,5%, +0,1 point) sont restés sous la moyenne nationale. Stable à 0,8%, Obwald a conservé sa première position suisse.

En 2019, la situation de «plein emploi» devrait perdurer malgré une légère hausse du taux de chômage, à en croire Samy Chaar, pour qui la proportion de sans-emploi corrigée des variations saisonnières devrait se situer autour de 2,7%.

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