Le franc et le yen profitent toujours de mouvements spéculatifs à leur avantage jeudi, alors que les analystes s’attendent à ce que la Banque du Japon (BoJ) remonte ses taux la semaine prochaine.
Vers 11H40, la monnaie japonaise progressait de 1,04% face au billet vert, à 152,36 yens pour un dollar, et avançait de 0,88% face à la devise européenne, à 165,35 yens pour un euro, à des niveaux inédits depuis début mai pour les deux paires.
La devise helvétique prenait quant à elle 0,65% à 0,8794 franc pour un dollar, et 0,53% face à la monnaie unique, à 0,9544 franc pour un euro.
A la suite d’une nette chute des indices américains, «les gains du yen se sont accélérés cette semaine dans un contexte commercial plus risqué», tout comme ceux de «l’autre monnaie refuge traditionnelle qu’est le franc suisse», résume Lee Hardman, de MUFG.
L’analyste constate que le yen a bénéficié d’»une nouvelle liquidation des positions de +carry trade+», une pratique qui plombe habituellement cette devise.
Elle consiste à emprunter dans une devise à des taux très faibles pour convertir les fonds empruntés en un actif qui rapporte davantage, souvent le dollar.
Le taux directeur de la Banque du Japon (BoJ) se situe en effet dans une fourchette comprise entre 0% et 0,1%, là où la Banque nationale suisse (BNS) pratique un taux de 1,25%, des niveaux parmi les plus bas du monde.
Or, note John Plassard, de Mirabaud, «le yen poursuit sa progression aussi face à un panier de devises toujours grâce à des rumeurs concernant sur une hausse des taux de la BoJ», lors de sa réunion des 30 et 31 juillet, ce qui renforce potentiellement le rendement du yen et réduit l’attrait pour le «carry trade».
Les économistes s’attendent à ce que la banque centrale américaine abaisse de son côté ses taux en septembre.
Le PIB pour le second trimestre aux Etats-Unis, publié plus tard dans la séance, puis l’indice PCE pour juin, jauge préférée de la Fed sur l’inflation, attendu vendredi, devront davantage éclairer ces projections.
Enfin, «la progression du franc suisse face au dollar et à l’euro» s’explique aussi par «la publication de PMI européens décevants», estime M. Plassard.
L’activité du secteur privé a encore ralenti en juillet dans la zone euro et se retrouve en «quasi-stagnation», plombée par la faiblesse du secteur manufacturier, selon l’indice PMI Flash publié mercredi.